Après des dysfonctionnements observés lors du double scrutin législatif et municipal 2013 au Cameroun, des organisations de la société civile se sont réunies cette année afin d’élaborer un rapport final en vue de l’amélioration du processus électoral au pays.
POUR LA PHASE préélectorale, il faut l’adoption d’un calendrier électoral précis et connu de tous dans des délais suffisants, la sécurisation du processus de fabrication et de distribution des cartes, la mise à disposition à bonne date des financements publics de la campagne électorale. Telles sont les suggestions que proposent des organisations de la société civile (Osc) afin de remédier aux insuffisances et aux autres manquements observés, et en vue de rendre plus transparent, équitable et crédible le processus électoral au Cameroun.
Dans un rapport final élaboré, ces Osc ont fait ainsi de nombreuses recommandations. Elles se sont retrouvées lors d’une plateforme appuyée par l’Union Européenne. Toujours sur le plan d’une meilleure phase préélectorale, la société civile pense qu’il faut la simplification des procédures de constitution des dossiers de candidature. Les dispositions légales actuelles impliquent plusieurs administrations, chacune d’elles ayant ses procédures et ses délais, prétendent les Osc. Pour elles, ces dispositions comportent quelques ambiguïtés en même temps que les textes dans leurs versions anglaise et française.
« Ces derniers prêtent quelquefois à confusion. L’article 165 du Code électoral parle par exemple d’extrait d’acte de naissance alors que la version anglaise de la même loi parle de Copy of birth certificate…D’où l’homologation des versions anglaise et française du Code électoral et l’extension des délais de constitution des dossiers de candidature s’avèrent impératives », expliquent les membres de la Mission d’observation électorale de la plateforme mentionnée ci-haut.
Pour une bonne phase préélectorale, les Osc (au rang desquelles Transparency international Cameroun, Zenu Network, Espace Lumière, Un Monde Avenir, Droits et Paix, Jade, Gret) souhaitent l’introduction dans la loi d’une disposition sur la régulation des dépenses liées à la campagne électorale étendue aux sanctions concernant l’utilisation des ressources de l’Etat. Concernant la phase électorale, des propositions vont dans le sens de l’introduction des critères objectifs pour désigner les présidents des bureaux de vote puis l’engagement d’une réflexion en vue de l’adoption d’un bulletin de vote unique. Après élections, les organisations de la société civile pensent à une meilleure sécurisation du transfert des procès verbaux, le raccourcissement des délais de proclamation des résultats.
De façon générale : « nous voudrions qu’il soit envisagée une réflexion en vue de l’extension de la biométrie à l’ensemble des opérations électorales, la prise en compte effective des Osc en tant qu’acteur dans les processus électoraux. Il urge aussi que l’on ramène l’âge électoral à 18 ans », continuent des organisations de la société civile. Notons que la plateforme ayant conduit à la mise sur pied d’un rapport final dont nous venons de vous donner un bref aperçu du contenu, visait à renforcer le professionnalisme des médias en matière de couverture médiatique du double scrutin 2013, former les partis politiques sur le défi démocratique au Cameroun, former et déployer sur le terrain des observateurs électoraux et publier des rapports d’observation.
Précisons que les organisations de la société civile précitées soutiennent qu’il s’avère impérieux pour Elecam d’améliorer le profil des personnes désignées pour jouer le rôle de président de bureau de vote. Plus encore, « leur processus de recrutement n’est pas inclusif car les présidents sont le plus souvent issus des rangs du parti au pouvoir. Ce qui les amène à afficher des comportements répréhensibles et donc susceptibles de contribuer à entacher le processus », poursuivent les Osc.