Organisation Can2019- Sur un air de tango : Après le "non" du Maroc, le "oui" de l'Egypte
Source: Cameroonvoice 13 12 2018
Source image: eurosport.com
L'Egypte est de nouveau sur les starting-blocks. La réaction n'a pas tardé au refus exprimé mercredi soir par le Maroc d'abriter la 32ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations en 2019, dont l'organisation a été dernièrement retirée au Cameroun par la Confédération Africaine de Football (CAF), pour cause de lenteur dans l'exécution des travaux de construction des infrastructures sportives et autres.
Alors que l'Egypte avait manifesté il y a quelques jours son refus de prendre la suite du Cameroun, le pays des Pharaons a annoncé mercredi soir qu'il « est capable d'organiser la compétition… ». «… Et on sera fiers de le faire », a déclaré l'auteur de cette manifestation d'intention, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ashraf Sobhi qui s'exprimait sur la chaine locale "ON Sport". « Le peuple égyptien est toujours prêt pour des choses pareilles, on a des structures au plus haut niveau, et on a déjà organisé des compétitions. », a ajouté le ministre des Sports égyptien.
Une manière de courte échelle faite à la CAF par le pays qui abrite le siège de l'organisation sportive, au regard de l'embarras dans lequel celui-ci doit certainement se trouver à la suite de la décision marocaine, subséquente elle aussi au refus du Congo-Brazzaville qui a estimé récemment que la suppléance du Cameroun dans l'organisation de la CAN 2019 n'était pas à sa portée.
Le même son de cloche avait également été entendu du Côté de l'Afrique du Sud, pays ayant organisé en 2010, la première et unique Coupe du Monde de football ayant eu lieu en terre africaine, et supposé pour cela disposer d'infrastructures à même d'accueillir une Coupe d'Afrique des Nations, étant entendu que « qui le plus peut le moins ». Le 2 décembre, le Directeur Général de la Fédération sud-africaine de football (SAFA) Russell Paul, avait montré sa réticence à l'idée d'une candidature de son pays à l'organisation de la CAN 2019 qu'il considérait « très chère » et du reste « non-rentable » pour son pays en proie à des problèmes d'ordre social. « Pour le moment, aucune approche officielle n'a été adoptée. Et si jamais on compte déposer une candidature, nous devrons d'abord nous concerter avec le gouvernement pour voir s'il est capable de financer l'organisation de la CAN qui ne coûtera pas moins de 10 millions de dollars », avait affirmé Russel Paul, avant de se faire plus précis : « Vous ne pouvez même pas demander au gouvernement un soutien financier quand vous êtes devant des questions sociales au sein de votre pays. Il est donc extrêmement difficile de s'attendre à ce que le gouvernement vient nous soutenir à chaque fois ».
Après le niet du Maroc hier, il ne devait plus rester que la candidature du Rwanda qui, selon des indiscrétions de la CAF, aurait manifesté son intention.
La déclaration du patron des Sports égyptien relance donc le jeu. Avec cependant une interrogation qui ne manque pas cependant de pertinence, mieux, une appréhension on ne peut plus fondée : le pays qui a déjà organisé la CAN à quatre reprises (1959, 1974, 1986 et une dernière en 2006 qui avait été caractérisée par d'interminables embouteillages) reste un pays aussi en proie à l'insécurité due à l'extrémisme islamique. Or si officiellement l'organisation de la CAN 2019 a été retirée au Cameroun pour sa lenteur dans les travaux, il n'est un secret pour personne que l'instabilité liée à la crise politique armée dans la zone anglophone et l'absence d'une initiative gouvernementale de dialogue qui rendait improbable la solution de ce problème avant le début de la compétition en juin prochain, y a pesé pour beaucoup. Alors, du deux poids, deux mesures à la CAF, attendons cependant de voir les résultats qui seront publiés le 9 janvier prochain par l'instance confédérale sur le choix du futur pays organisateur de la CAN.
Ndam Njoya Nzoméné