Depuis quelques jours, Abba Aboubakar n’est plus militant du RCPU. L’homme qui a porté plainte à Paul Biya à plusieurs reprises, a adressé une correspondance au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) le 27 août dernier pour lui signifier sa démission comme président général de ce parti légalisé par décision n° 271/D/MINADT du 6 octobre 1992.
L’ancien président de la Révolution camerounaise du peuple réuni se plaint du harcèlement dont il fait l’objet.
La raison de cette défection est d’ «ordre personnel», et surtout pour «cause d’obstruction des voies de la démocratie au Cameroun par l’Administration publique dont je suis victime», mentionne-t-il dans le document. En fait, Abba Aboubakar se dit muselé et persécuté par les pouvoirs publics: «chaque fois que je sollicite l’autorisation d’organiser une conférence ou un meeting, ma demande ne prospère pas. J’ai porté plainte au chef d’Etat plusieurs fois.
Ces plaintes n’ont jamais prospéré. Je suis plutôt harcelé en justice par une plainte des pouvoirs publics qui m’accusent d’insurrection. Cette procédure qui vise à me condamner semble prospérer. Entre temps, mes biens sont scellés. Je préfère abandonner le RCPU. Je vais désormais mener le combat autrement, sur un autre terrain, loin d’un parti politique», se résigne l’homme.
Malheur
Il affirme dans la lettre adressée au Minadt qu’il n’avait aucun souci avec le fonctionnement interne de ce parti qu’il a quitté. Il rappelle à ce titre que le RCPU dispose à ce jour de trois conseillers municipaux dans la commune de Ngaoundal, et bénéficie à cet effet d’un financement de 3 947 368F Cfa au titre des financements publics des partis politiques dans le cadre de la loi 2000/015 du 19 septembre 2000.
Il pense que les plaintes contre Paul Biya sont à l’origine de son malheur. Abba Aboubakar a porté plainte à Paul Biya à plusieurs reprises. D’abord dans le cadre de l’organisation des élections partielles pour remplacer des députés décédés. Le président national du RCPU avait alors saisi la Cour suprême du Cameroun pour violation des lois par le président de la République. Pour lui, Paul Biya, en laissant pourrir la situation, a violé les lois fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale. Il souhaitait que la Cour suprême, en plus de déclarer Paul Biya coupable, convoque «l’organisation des élections législatives partielles en vertu de l’article 10 de la loi n°91-20 du 16 décembre 1991».
Selon l’article 7, alinéa 4 de la constitution, «les fonctions de président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique élective ou toute autre activité professionnelle».
Comme un arroseur arrosé, Abba Aboubakar, à cause de s