Opposition: Ce que cachent les regroupements
Yaoundé, 26 Novembre 2012
© Armand ESSOGO | Cameroon Tribune
Les leaders des partis politiques de l'opposition ont encore captivé l'attention il y a quelque temps. Le regroupement de l'opposition est remonté dans les débats avec ses partisans et ses contradicteurs. On peine en tout cas à comprendre ce qui se passe dans les rangs de l'opposition. Les universitaires ne prennent plus de gants pour juger cette opposition. Pour certains, elle est bloquée.
D'autres hommes de science la classent simplement parmi les structures sociales en panne. Comment, en effet, comprendre que depuis 20 ans, l'opposition camerounaise, du moins à travers ses ténors, vole de regroupement en regroupement, d'alliance en alliance sans forcément faire bouger les lignes? Après la dernière élection présidentielle, l'opinion a été témoin de la mise en place du «G7» avec en bonne place, les ténors de l'opposition. Autour du Chairman du SDF, Ni John Fru Ndi, on a retrouvé quelques candidats à la présidentielle, des figures respectables de la politique, des membres influents de la société civile. Le regroupement a semblé faire chorus autour du boycott du défilé du 20 mai. Le code électoral a, à l'occasion, essuyé de nombreuses critiques alors qu'il avait déjà été promulgué par le président de la République, après son adoption par l'Assemblée nationale.
Seulement de mai à novembre, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. On parle désormais de Pacte républicain et Front populaire. Autour de la table, un trio revendique la paternité de l'initiative, tout en laissant les portes ouvertes aux autres. Les grandes manœuvres du 7 novembre dernier, si elles créent la surprise, n'apportent vraiment rien de nouveau. L'opposition camerounaise a habitué l'opinion à des revirements et souvent à des alliances imprégnées de calcul à l'approche des consultations électorales. La fameuse candidature unique a souvent été le détonateur qui a souvent fait voler les bonnes intentions en éclats. 1997, 2004, 2012 auront laissé émerger plusieurs regroupements de ce genre sans véritable conséquence sur le paysage politique. Les leaders de l'opposition ne sont cependant pas naïfs. Ils sont les premiers à faire l'autopsie de ces regroupements et à chaque regroupement, on promet de repenser l'opposition, de cheminer ensemble, d'éviter les trahisons et les désistements du passé. L'UDC et le SDF semblent tirer cet attelage avec quelques satellites.
Aujourd'hui encore, le Cameroun s'apprête à organiser des élections locales. Tous les partis politiques appellent leurs militants à se mobiliser pour les inscriptions sur les listes électorales à l'ère de la biométrie. Les regroupements se positionnent aussi. Il faut cependant relever que si par le passé, la cible a souvent été le RDPC, le parti au pouvoir. Cette fois-ci, le front du refus semble se nouer contre le principal parti de l'opposition: le SDF. Il est à mots couverts, accusé de ne pas jouer le jeu, de vouloir dicter sa loi aux autres et même d'avoir des amis auprès du frère ennemi au pouvoir. Accusations balayées d'un revers de la main par les responsables du SDF pour qui, le principal défi de l'heure demeure les inscriptions sur les listes électorales et non un regroupement d'amis.
Avec les développements que connait la loi portant code électoral à l'Assemblée nationale, les Camerounais verront bien si les ténors de l'opposition feront chambre commune. En attendant de voir ce qui se passera, les observateurs avertis relèvent tout de même que l'opposition n'a pas toujours vocation à parler d'une seule voix. Chaque parti ayant pour enjeu la conquête ou le maintien au pouvoir selon sa position, il est peut-être prudent de laisser les initiatives prospérer au grand bénéfice de la démocratie. Reste qu'avec les sons de cloche discordants observés en ce moment, l'opposition aura de la peine à convaincre le public sur sa capacité à renverser la tendance à l'hémicycle ou dans les conseils municipaux. Toutes les stratégies mises en place lors de la fondation du G7 viennent de prendre de l'eau.
© Armand ESSOGO | Cameroon Tribune
Les leaders des partis politiques de l'opposition ont encore captivé l'attention il y a quelque temps. Le regroupement de l'opposition est remonté dans les débats avec ses partisans et ses contradicteurs. On peine en tout cas à comprendre ce qui se passe dans les rangs de l'opposition. Les universitaires ne prennent plus de gants pour juger cette opposition. Pour certains, elle est bloquée.
D'autres hommes de science la classent simplement parmi les structures sociales en panne. Comment, en effet, comprendre que depuis 20 ans, l'opposition camerounaise, du moins à travers ses ténors, vole de regroupement en regroupement, d'alliance en alliance sans forcément faire bouger les lignes? Après la dernière élection présidentielle, l'opinion a été témoin de la mise en place du «G7» avec en bonne place, les ténors de l'opposition. Autour du Chairman du SDF, Ni John Fru Ndi, on a retrouvé quelques candidats à la présidentielle, des figures respectables de la politique, des membres influents de la société civile. Le regroupement a semblé faire chorus autour du boycott du défilé du 20 mai. Le code électoral a, à l'occasion, essuyé de nombreuses critiques alors qu'il avait déjà été promulgué par le président de la République, après son adoption par l'Assemblée nationale.
Seulement de mai à novembre, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. On parle désormais de Pacte républicain et Front populaire. Autour de la table, un trio revendique la paternité de l'initiative, tout en laissant les portes ouvertes aux autres. Les grandes manœuvres du 7 novembre dernier, si elles créent la surprise, n'apportent vraiment rien de nouveau. L'opposition camerounaise a habitué l'opinion à des revirements et souvent à des alliances imprégnées de calcul à l'approche des consultations électorales. La fameuse candidature unique a souvent été le détonateur qui a souvent fait voler les bonnes intentions en éclats. 1997, 2004, 2012 auront laissé émerger plusieurs regroupements de ce genre sans véritable conséquence sur le paysage politique. Les leaders de l'opposition ne sont cependant pas naïfs. Ils sont les premiers à faire l'autopsie de ces regroupements et à chaque regroupement, on promet de repenser l'opposition, de cheminer ensemble, d'éviter les trahisons et les désistements du passé. L'UDC et le SDF semblent tirer cet attelage avec quelques satellites.
Aujourd'hui encore, le Cameroun s'apprête à organiser des élections locales. Tous les partis politiques appellent leurs militants à se mobiliser pour les inscriptions sur les listes électorales à l'ère de la biométrie. Les regroupements se positionnent aussi. Il faut cependant relever que si par le passé, la cible a souvent été le RDPC, le parti au pouvoir. Cette fois-ci, le front du refus semble se nouer contre le principal parti de l'opposition: le SDF. Il est à mots couverts, accusé de ne pas jouer le jeu, de vouloir dicter sa loi aux autres et même d'avoir des amis auprès du frère ennemi au pouvoir. Accusations balayées d'un revers de la main par les responsables du SDF pour qui, le principal défi de l'heure demeure les inscriptions sur les listes électorales et non un regroupement d'amis.
Avec les développements que connait la loi portant code électoral à l'Assemblée nationale, les Camerounais verront bien si les ténors de l'opposition feront chambre commune. En attendant de voir ce qui se passera, les observateurs avertis relèvent tout de même que l'opposition n'a pas toujours vocation à parler d'une seule voix. Chaque parti ayant pour enjeu la conquête ou le maintien au pouvoir selon sa position, il est peut-être prudent de laisser les initiatives prospérer au grand bénéfice de la démocratie. Reste qu'avec les sons de cloche discordants observés en ce moment, l'opposition aura de la peine à convaincre le public sur sa capacité à renverser la tendance à l'hémicycle ou dans les conseils municipaux. Toutes les stratégies mises en place lors de la fondation du G7 viennent de prendre de l'eau.