Opération Epervier: Voici les futurs locataires de Kondengui
YAOUNDÉ, 23 avril 2012
© Yannick Ebosse (Le Soir) | Correspondance
© Yannick Ebosse (Le Soir) | Correspondance
Membres
du gouvernement, opérateurs économiques, maires, et députés menacés
d'arrestation. La liste complète de Niels Marquardt, ex-ambassadeur des
Etats-Unis, remise au Chef de l'Etat.
L'affaire de cet avion présidentiel
qui avait failli endeuiller tout le peuple camerounais au dessus de
Foumban n'a pas encore dévoilé ses dernières cartes comme certains
médias veulent le faire croire. De sources bien introduites, le juge
Pascal Magnaguémabé aurait aujourd'hui en sa possession la liste de
toutes les personnes qui ont participé aux transactions financières dans
cette affaire. Les détournements décriés qui ont déjà conduit plusieurs
personnalités à Kondengui s'élèvent à plus de 20 milliards de francs.
On parle de plus de 10 personnalités, et près de vingt de leurs proches
qu'ils ont utilisés pour décaisser. Où sont-ils actuellement? Quelles
sont les mesures prises pour récupérer cet argent? Selon les mêmes
sources beaucoup d'entre eux ont fui le Cameroun et feignent d'être
morts pour se réfugier à l'extérieur connaissant le «forfait» commis.
Histoire de liste
Lorsqu'Yves Michel Fotso fait foirer la première transaction d'avion qui devait revenir au Cameroun, l'achat du BB-Jet 2 devant servir pour la Camair et le Chef de l'Etat (cet avion dont la maquette et les clés (de quoi?) avaient été réceptionnées se trouvent actuellement au palais), le Chef de l'Etat entreprend d'acheter un autre avion impatient que Boeing lui fasse attendre aussi longtemps. C'est comme cela qu'Atangana Mebara alors SGPRC entre dans la danse. L'ex-Secrétaire entreprend des démarches à hauteur de 3 millions et demi de dollars pour rompre le contrat qui lie l'Etat du Cameroun à cette société. Bonne stratégie ou tentative de détournement? En tout cas nous savons qu'Atangana Mebara est actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui.
Pour l'anecdote, sachez qu'Yves Michel Fotso en compagnie d'Assene Nkou (cité depuis quelques jours) et de Jérôme Mendouga et d'autres, une délégation forte, sont allés réceptionner cet avion. A leur arrivée, les dirigeants de Boeing organisent un véritable festin selon des sources. Noyés dans la consommation des coupes de champagnes et des amuse-gueules, ils oublient l'objectif de base de leur voyage, celui de la réception de l'avion. En pleine réjouissance, un haut responsable de Boeing vint chercher Yves Michel Fotso et tous deux revinrent plus tard avec une maquette et des clés (de quoi ?) de l'avion. Cette démarche qui avait eu le quitus de Marafa, encore SGPRC, dans laquelle Boeing s'en sort avec 4 millions de dollars en livrant une maquette et des clés avait suscité le courroux du Chef de l'Etat. Il limoge Marafa et Mebara prend sa place.
Trop de dollars ayant déjà été déboursés, le Chef de l'Etat demande alors à Mebara de lui trouver un autre avion: l'Albatros. Furieux de constater que les rapports qui lui sont présentés font état d'une grosse arnaque contre l'Etat du Cameroun, il ne manque pas de le signifier à l'ambassadeur des Etats-Unis qui était en poste. Niels Marquardt entreprend donc de voir plus clair dans cette histoire et contacte le FBI et la CIA. A la clé, il déniche toute la mascarade et une audience de 4 heures accouche de la présentation et l'explication totale de l'opération de l'achat de l'avion à Boeing. En plus de cela, Marquardt présente une liste de 10 personnalités camerounaises qui ont piloté le projet et dont les responsabilités sont partagées. Des Iles Caïmans d'où l'argent avait été viré, il revient au Cameroun via la CBC Bank. Pour brouiller les pistes de temps en temps, ils envoyaient quelques proches dont on dit être décédés aujourd'hui. Trop tard, le Chef de l'Etat étant déjà au courant, certains tentent de brouiller les pistes chargeant certains dans l'affaire en cherchant à esquiver les responsabilités. lnoni Ephraïm toujours cité au tribunal a enfin été interpellé et écroué à la prison centrale de Kondengui; lui qui fut un Premier Ministre aux dents longues friandes d'argent et prêt à bouffer à tous les râteliers. Selon nos sources, ce sont des «larmes de crocodiles» que produit aujourd'hui lnoni, car il est conscient depuis des années que sa responsabilité dans cette affaire n'est plus à démontrer.
Yves Michel Fotso, le «cerveau» de cette gabegie, essaye aujourd'hui selon des sources de négocier un protocole d'accord pour être Iibéré en retour d'informations clés sur cette affaire. Info ou intox? Nous savons que si Yves se met à table des révélations, ses dénonciations atteindront des «lieux inexplorés».
A qui le tour?
Catégoriquement contre le fait que cette opération est un règlement de comptes politiques, l’opération à l’observation est une stratégie pour éliminer « les mauvais grains du régime » qui se disent « intouchable » ou « indécrottables ». Ceux-ci par leurs comportements ont mis notre pays à genoux.
Oui, Marafa et lnoni sont les plus récents coupables épinglés, deux têtes pensantes de notre pays qui n'ont pas su apaiser leur «appétit». La liste des autres complices déjà connus depuis des lustres sera le grain à moudre du Tribunal Spécial. Dans cette liste, les complices de Marafa auraient été retrouvés en plus des autres personnalités indexées dans cette affaire telles que: le feu Général Yakana Guébama, le colonel Mitlassou, l'ex-Dg Sama Juma lgnatius, l'ex-Mintransports John Begheni Ndeh et actuel directeur de la MIDENO (Mission de Développement du Nord-Ouest) et Assene Nkou. Marafa risque donc voir comme lnoni actuellement ses pions le retrouver en prison. On cite à profusion les hommes avec qui il a longtemps préparé un coup d'Etat selon les services de renseignements; l'occasion est toute trouvée pour terminer avec cette histoire de G11 qui fait encore trembler le Chef de l'Etat. Ibrahim Halidou (cousin de Marafa), Ousman Haman Sale alias Yerima Dewa, Kadri Yaya Abdoulaye, Aliyoum Fadil (député), Alioum Boukar (directeur général adjoint des douanes), Rassaf Damavou (chargé de mission à la présidence), Abdoulaye Serno, Hamadou Sali (Pca de la Camrail) et Kamssouloum Abba Kabir (député et questeur) sont quelques noms cités.
Pour ce qui est de Kamssouloum Abba Kabir, des informations arrivées à notre niveau nous confirment l'étroitesse des relations qu'ils entretenaient avec Marafa. Lorsque Marafa effectue son déplacement pour le septentrion, en narguant Cavaye Yeguié dans l'avion, celui-ci avait annoncé son départ pour l'Europe à quelques proches alors même qu'il prenait l'avion pour se rendre à l'arrivée du «futur Président fantôme». Lorsque Marafa est arrêté dans le cadre de l'affaire «Albatros», Kamssouloum Abba Kabir se serait enfermé pendant au moins 36 heures à son domicile. Ce qui ne donne des éclaircissements sur son implication directe. Très probablement poursuivis dans les jours à venir pour complicité ou coaction de détournements, des sources ne lui donnent pas beaucoup de mois hors des verrous. Mais pour se donner une sérénité, on annonce l'organisation d'un tournoi équestre pour les 27 et 28 avril, lui étant le président de cette fédération.
En dehors de ce cas isolé, les arrestations et l'accélération de l'Opération Epervier ont permis la semaine dernière de voir beaucoup de personnalités, consulter des marabouts qui leurs ont répondu que tout était cuit et la fin fatidique de leur régime était annoncée. Les déplacements pour cela dans le Nord vers les grands et puissants marabouts ont été effectués. Aujourd'hui Marafa, à peine arrivé en prison organise déjà un tournoi de tennis. Que veut-il prouver aux autres pensionnaires? A suivre.
Histoire de liste
Lorsqu'Yves Michel Fotso fait foirer la première transaction d'avion qui devait revenir au Cameroun, l'achat du BB-Jet 2 devant servir pour la Camair et le Chef de l'Etat (cet avion dont la maquette et les clés (de quoi?) avaient été réceptionnées se trouvent actuellement au palais), le Chef de l'Etat entreprend d'acheter un autre avion impatient que Boeing lui fasse attendre aussi longtemps. C'est comme cela qu'Atangana Mebara alors SGPRC entre dans la danse. L'ex-Secrétaire entreprend des démarches à hauteur de 3 millions et demi de dollars pour rompre le contrat qui lie l'Etat du Cameroun à cette société. Bonne stratégie ou tentative de détournement? En tout cas nous savons qu'Atangana Mebara est actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui.
Pour l'anecdote, sachez qu'Yves Michel Fotso en compagnie d'Assene Nkou (cité depuis quelques jours) et de Jérôme Mendouga et d'autres, une délégation forte, sont allés réceptionner cet avion. A leur arrivée, les dirigeants de Boeing organisent un véritable festin selon des sources. Noyés dans la consommation des coupes de champagnes et des amuse-gueules, ils oublient l'objectif de base de leur voyage, celui de la réception de l'avion. En pleine réjouissance, un haut responsable de Boeing vint chercher Yves Michel Fotso et tous deux revinrent plus tard avec une maquette et des clés (de quoi ?) de l'avion. Cette démarche qui avait eu le quitus de Marafa, encore SGPRC, dans laquelle Boeing s'en sort avec 4 millions de dollars en livrant une maquette et des clés avait suscité le courroux du Chef de l'Etat. Il limoge Marafa et Mebara prend sa place.
Trop de dollars ayant déjà été déboursés, le Chef de l'Etat demande alors à Mebara de lui trouver un autre avion: l'Albatros. Furieux de constater que les rapports qui lui sont présentés font état d'une grosse arnaque contre l'Etat du Cameroun, il ne manque pas de le signifier à l'ambassadeur des Etats-Unis qui était en poste. Niels Marquardt entreprend donc de voir plus clair dans cette histoire et contacte le FBI et la CIA. A la clé, il déniche toute la mascarade et une audience de 4 heures accouche de la présentation et l'explication totale de l'opération de l'achat de l'avion à Boeing. En plus de cela, Marquardt présente une liste de 10 personnalités camerounaises qui ont piloté le projet et dont les responsabilités sont partagées. Des Iles Caïmans d'où l'argent avait été viré, il revient au Cameroun via la CBC Bank. Pour brouiller les pistes de temps en temps, ils envoyaient quelques proches dont on dit être décédés aujourd'hui. Trop tard, le Chef de l'Etat étant déjà au courant, certains tentent de brouiller les pistes chargeant certains dans l'affaire en cherchant à esquiver les responsabilités. lnoni Ephraïm toujours cité au tribunal a enfin été interpellé et écroué à la prison centrale de Kondengui; lui qui fut un Premier Ministre aux dents longues friandes d'argent et prêt à bouffer à tous les râteliers. Selon nos sources, ce sont des «larmes de crocodiles» que produit aujourd'hui lnoni, car il est conscient depuis des années que sa responsabilité dans cette affaire n'est plus à démontrer.
Yves Michel Fotso, le «cerveau» de cette gabegie, essaye aujourd'hui selon des sources de négocier un protocole d'accord pour être Iibéré en retour d'informations clés sur cette affaire. Info ou intox? Nous savons que si Yves se met à table des révélations, ses dénonciations atteindront des «lieux inexplorés».
A qui le tour?
Catégoriquement contre le fait que cette opération est un règlement de comptes politiques, l’opération à l’observation est une stratégie pour éliminer « les mauvais grains du régime » qui se disent « intouchable » ou « indécrottables ». Ceux-ci par leurs comportements ont mis notre pays à genoux.
Oui, Marafa et lnoni sont les plus récents coupables épinglés, deux têtes pensantes de notre pays qui n'ont pas su apaiser leur «appétit». La liste des autres complices déjà connus depuis des lustres sera le grain à moudre du Tribunal Spécial. Dans cette liste, les complices de Marafa auraient été retrouvés en plus des autres personnalités indexées dans cette affaire telles que: le feu Général Yakana Guébama, le colonel Mitlassou, l'ex-Dg Sama Juma lgnatius, l'ex-Mintransports John Begheni Ndeh et actuel directeur de la MIDENO (Mission de Développement du Nord-Ouest) et Assene Nkou. Marafa risque donc voir comme lnoni actuellement ses pions le retrouver en prison. On cite à profusion les hommes avec qui il a longtemps préparé un coup d'Etat selon les services de renseignements; l'occasion est toute trouvée pour terminer avec cette histoire de G11 qui fait encore trembler le Chef de l'Etat. Ibrahim Halidou (cousin de Marafa), Ousman Haman Sale alias Yerima Dewa, Kadri Yaya Abdoulaye, Aliyoum Fadil (député), Alioum Boukar (directeur général adjoint des douanes), Rassaf Damavou (chargé de mission à la présidence), Abdoulaye Serno, Hamadou Sali (Pca de la Camrail) et Kamssouloum Abba Kabir (député et questeur) sont quelques noms cités.
Pour ce qui est de Kamssouloum Abba Kabir, des informations arrivées à notre niveau nous confirment l'étroitesse des relations qu'ils entretenaient avec Marafa. Lorsque Marafa effectue son déplacement pour le septentrion, en narguant Cavaye Yeguié dans l'avion, celui-ci avait annoncé son départ pour l'Europe à quelques proches alors même qu'il prenait l'avion pour se rendre à l'arrivée du «futur Président fantôme». Lorsque Marafa est arrêté dans le cadre de l'affaire «Albatros», Kamssouloum Abba Kabir se serait enfermé pendant au moins 36 heures à son domicile. Ce qui ne donne des éclaircissements sur son implication directe. Très probablement poursuivis dans les jours à venir pour complicité ou coaction de détournements, des sources ne lui donnent pas beaucoup de mois hors des verrous. Mais pour se donner une sérénité, on annonce l'organisation d'un tournoi équestre pour les 27 et 28 avril, lui étant le président de cette fédération.
En dehors de ce cas isolé, les arrestations et l'accélération de l'Opération Epervier ont permis la semaine dernière de voir beaucoup de personnalités, consulter des marabouts qui leurs ont répondu que tout était cuit et la fin fatidique de leur régime était annoncée. Les déplacements pour cela dans le Nord vers les grands et puissants marabouts ont été effectués. Aujourd'hui Marafa, à peine arrivé en prison organise déjà un tournoi de tennis. Que veut-il prouver aux autres pensionnaires? A suivre.