Rendues à sa résidence pour lui servir un mandat d’amener signé du procureur du Tribunal criminel spécial, les forces de l’ordre n’auraient pas trouvé Clément Obouh Fegue sur place.
Depuis le mois de février 2013, le dossier de Clément Obouh Fegue, ancien directeur général de la Société nationale des Eaux du Cameroun (Snec) se trouve entre les mains des magistrats du Tribunal criminel spécial (Tcs). Il s’agit d’une affaire de détournement de deniers publics qui remonte du temps où le patriarche des Etenga trônait à la tête de la société étatique. Selon des sources dignes de foi, les choses sont allées plutôt très vite du côté du Tcs. Dans l’entourage d’Emile Zéphirin Nsoga, le procureur de cette juridiction, l’on indique de manière évasive qu’un mandat d’amener destiné à l’ancien Dg de la Snec serait déjà en circulation.
Et ce, depuis le début du mois de mars dernier. Plus précis encore, nos sources indiquent que, rendues à la résidence de Clément Obouh Fegue à Yaoundé pour lui servir son « mandat », les missionnaires du Tcs n’ont pas pu mettre la main sur le maître des lieux. Dans les milieux proches de la famille de l’ancien Dg de la Snec où le mutisme semble être la règle d’or, il se murmure que l’état de santé de Clément Obouh Fegue s’étant dégradé depuis quelques temps, le patriarche d’Akok Bekoé s’est envolé à destination de la France pour y suivre un traitement dans un hôpital de la place. Comme nous l’indiquions déjà dans nos éditions N°195 du 12 novembre 2012 et N°202 du 14 janvier 2013, l’affaire qui accable aujourd’hui Clément Obouh Fegue remonte à l’époque où Edouard Akame Mfoumou était encore ministre de l’Economie et des Finances. Pour la petite histoire, tout serait parti ces derniers temps d’une somme de près de 195 millions de Fcfa que l’ancien Dg de la Snec veut se faire payer au ministère des Finances.
Informé des dérives de l’ex-Dg de la Snec, Edouard Akame Mfoumou fait appel à Me Mbiam, avocat au barreau du Cameroun, pour suivre cette affaire et défendre les intérêts de l’Etat camerounais. Ceci se passe en 2001. Quand Michel Meva’a M’Eboutou remplace Edouard Akame Mfoumou, il trouve ce dossier sur sa table. L’affaire commencée comme une simple historiette avec le rapport des Français tourne d’ailleurs trop vite au vinaigre quand Clément ObouhFegue décide de traîner l’Etat du Cameroun en justice. Il entend se faire payer le reste d’argent qu’il n’avait pas réussi à faire transférer à ses 3 sociétésécrans par son neveu Joseph Bandolo. Face au durcissement affiché par l’Etat, l’ex-Dg de la Snec va relancer son dossier avec l’arrivée de Polycarpe Abah Abah comme Minefi.
Avec l’appui discret de Jean-Marie Atangana Mebara, Clément Obouh Fegue, va réussir à se faire payer d’autres centaines de millions Fcfa à travers une société dénommée « Electronique camerounaise de distributions » (Elcadis) dont il devient le Pdg. C’est cette nouvelle société qui représente dès lors les 3 sociétés françaises et suisses qui réclament bruyamment l’argent à l’Etat camerounais. A l’arrivée d’Essimi Menye au Minfi, un certain Jacques Enyegue Nkodo va s’occuper du juteux dossier. C’est lui qui parle au nom d’Elcadis, la société dont Obouh Fegue est le Pdg. Le nouveau Minfi sent le roussi et saisit les autorités judiciaires au mois de septembre 2011. A son départ du Minfi, Essimi Menye ne va pas céder aux pressions de l’ex-Dg de la Snec jusqu’à l’arrivée de Alamine Ousmane Mey, le 9 décembre 2011. Très méticuleux, le nouveau Minfi qui trouve le brûlant dossier sur sa table va saisir la direction de la police judiciaire. Après avoir été entendu à maintes reprises, le dossier est aujourd’hui au Tcs où Clément Obouh Fegue est attendu.