L’affolement est général dans les trésoreries du pays où plusieurs interpellations, à tous les niveaux, sont, d’après une source introduite, attendues. Quant aux impôts, les premières enquêtes portant sur une liste d’inspecteurs accusés de malversations sont bouclées. Il ne reste plus que le déclenchement de l’action judiciaire. Panique à bord !
Près de 20 hauts responsables du ministère des Finances, et, notamment, des Trésoreries générales sont déjà tombés dans les foudroyantes serres du rapace des tropiques, symbole de la lutte contre la corruption et les détournements des fonds publics. De sources crédibles, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, dans sa ferme volonté d’assainir au maximum la maison, préparerait déjà à cet effet, un tsunami. Le Minfi est d’autant plus déterminé dans sa démarche que, des conclusions du rapport de la Conac du 10 novembre 2011 qui s'était penché sur la gestion des Trésoreries générales de la République. Rappelons que dans ledit rapport, pour la seule circonscription financière du Centre, 131 personnes ont été accusées d'avoir distrait plus de 2 milliards de Fcfa, tandis que dans la région du Littoral, les détournements ont été chiffrés à plus de 3 milliards de Fcfa. C’est tout dire.
Et, parallèlement aux Trésoreries générales, d’autres faisceaux d’indices amènent à penser que l’opération «mains propres» initiée par le président de la République, va s’étendre à la direction des Impôts où, apprend-on, une liste d’inspecteurs, objets de plusieurs enquêtes sous l’ère Essimi Menye, ex-Minfi, n’attendrait plus que «les hautes instructions» pour déclencher l’action judiciaire. Des détails qui pleuvent au fil des mois confirment le bouclage effectif des investigations au sein de cette direction stratégique du ministère des Finances.
Dans l’ensemble, nos sources parlent de graves défaillances impliquant plus ou moins une vingtaine de responsables ayant surfé à contre-courant avec la gestion saine recommandée des finances publiques. Dans la mêlée, l’on ne manque pas d’arguments pour avancer, à tort ou à raison, les noms de quelques hauts responsables des Impôts tels que Jean Modeste Atangana (gestion des Centimes additionnels communaux), Pierre Edimo (chef de la cellule du contrôle fiscal), Amine Mahamat, M. Ndzana, Émile Bitsoungui (chef de cellule du contrôle fiscal), Kameni Ndjowé Nestor, Aliou Issa, Evina Obam Richard (division des grandes entreprises), Alfred Bagueka Assobo (ex-Di), qui auraient, dit-on, flirté avec des actes vaporeux. Vrai ou faux ?
De toute évidence, le blocage des nominations d’Essimi Menye à certains postes stratégiques du Minfi du temps où il officiait comme ordonnateur principal de l’Etat, donnait déjà à réfléchir. Pour les chroniqueurs des actes présidentiels, le retard accusé par le dernier mouvement des hauts responsables du Minfi démontre la pertinence des reproches contre les inspecteurs des Impôts cités plus haut et bien d’autres. «Au niveau des Impôts, la présidence a voulu avoir le checkup de gestion de certains inspecteurs.
Il était également question de reformater la direction des Impôts en se débarrassant des dernières poches de résistance du réseau Abah Abah, ces responsables servant encore de base arrière, déterminés à faire échouer la mise en oeuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) et par voie de conséquence, la feuille de route qui permettra de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035», commente un cadre du ministère des Finances.