Opération Epervier: Olanguena Awono inaugure le Tribunal criminel spécial

YAOUNDÉ - 17 Octobre 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu

Le dossier de l’ancien ministre de la Santé publique a été transféré hier à la nouvelle juridiction.

Le suspens se prolonge pour l'ex ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, et ses cinq coaccusés. Le verdict de la procédure de détournement de deniers publics enclenchée contre eux n'a pas été rendu hier comme initialement indiqué par le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi.

Il y a eu des signes avant coureurs. Car, vendredi 12 octobre dernier, la collégialité de la présidente Ekodec avait mis «l'affaire en délibéré pour jugement être rendu le lundi 15 octobre à 15 h». Ce lundi-là, les familles des six accusés avaient massivement fait le déplacement du Tribunal. Lundi 15 octobre donc. L'horloge affiche effectivement 15 h, mais l'audience ne s'ouvre pas. Pis, les accusés ne sont même pas encore arrivés au Palais de justice. On attend. Et dans cette attente qui s'annonce longue, quelques coups de fils sont passés çà et là.

Que se passe-t-il? «On ne comprend rien. Comme vous, nous attendons aussi», lance maître Claude Assamba à une poignée de journalistes qui veulent en savoir plus sur ce non respect d'horaire. Les minutes s'égrènent et la lassitude se lit sur les visages. Visiblement fatiguée, madame Olanguena s'affale sur un siège de fortune qu'elle a, sans façon, installé non loin de «Guantanamo», le bureau des juges d'instruction.

A quelques minutes de 20 h, la collégialité s'annonce. «Je déclare l'audience ouverte», inaugure la présidente Ekodec. Et d'ajouter, «comme vous le constatez, le Ministère public et les accusés sont absents, Nous suspendons l'audience pour attendre leur arrivée.» Elle n'aura pas lieu. La mort dans l'âme, les juges renvoient le délibéré à demain 16 octobre (hier, NDLR).

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, hier 16 octobre, les juges ont vainement attendu l'arrivée des procureurs, ainsi que des accusés, Peu après 16 h, visiblement agacée, la collégialité s'est à nouveau présentée dans la salle d'audience pour annoncer leur décision de «transférer la procédure au Tribunal criminel spécial» entrant en vigueur quelques heures seulement après.

Concrètement, l'affaire Ministère public et Etat du Cameroun contre Urbain Olanguena et les autres, poursuivis pour détournement de deniers publics est désormais du ressort du Tribunal criminel spécial, conformément à l'article 16 nouveau de la loi organisant cette juridiction.

Arrêté en 2008, il était reproché à Olanguena, et compagnie, le détournement de 14,5 milliards de F CFA débloqués par le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose pour la lutte de ces trois maladies au Cameroun. Au fil des audiences, les charges se sont écroulées comme un château de cartes. On est passé de 14,5 milliards à quelques 92 millions de F CFA.


17/10/2012
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