Opération epervier : Ngoh Ngoh et Esso en désaccord sur les cas Eyene Nlom et Eyeya Zanga

Cameroun - opération epervier : Ngoh Ngoh et Esso en désaccord sur les cas Eyene Nlom et Eyeya ZangaFavorable à l'interpellation des Pca de la Sodecoton, le Minjustice buterait sur la réticence du Sg/Pr.

Les suites judiciaires données au rapport de la mission de vérification auprès de la société de développement du coton (sodecoton), adressé le 10 février 2012 par le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l’etat (Consupe), Henri eyebe ayissi, au secrétaire général de la présidence (sg/Pr), Ferdinand ngoh ngoh, font jaser dans le sérail.

La question au centre des discussions est de savoir pourquoi le Tribunal criminel spécial (Tcs) a ordonné des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ex directeur général de la sodecoton et quelques-uns de ses collaborateurs et épargné les anciens présidents du conseil d’administration de cette entreprise (exercices 2005-2010), Roger moïse eyene nlom et Louis eyeya Zanga, également épinglés. eyebe ayissi recommandait pourtant «la traduction des auteurs des fautes et irrégularités devant le Conseil de discipline budgétaire et financière » et «la saisine, le cas échéant, des instances judiciaires compétentes pour les fautes de gestion et actes posés, susceptibles d’être qualifiés de crimes ou de délits par les lois et règlements en vigueur».

Mutations a pu accéder à une correspondance du procureur général près le Tribunal criminel spécial (Tcs), emile Zéphyrin nsoga, datée du 07 juin 2013. Cette correspondance dont l’objet est «malversations financières relevées à la Sodecoton dans le rapport de vérification du Contrôle supérieur de l’Etat» est adressée au chef du service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale.

Il en ressort tout d’abord que c’est bien le rapport signé du ministre eyebe ayissi (et non la note qui résulte du Cdbf du 27 mars 2013) qui est à l’origine des ennuis judiciaires de iya mohammed et de ses collaborateurs, Jean Fouagou et abdoulahi.

On en retient en plus que, le procureur près le Tcs (qui a adressé cette lettre avant le match-Cameroun-Togo du 9 juin 2013) a sélectionné les fautes de gestion imputables aux trois justiciables précités. Curiosité majeure, emile nsoga demande en fin de missive à son interlocuteur de la gendarmerie de «bien vouloir procéder à l’interpellation des nommés Iya Mohammed, Fouagou Jean et Abdoulahi, pour le reste, prendre préalablement l’attache de mon parquet général». C’est sur la base de cette correspondance qu’iya mohammed est cueilli au petit matin du 10 juin 2013, de retour de Lomé, après la défaite des Lions indomptables face aux eperviers (0-2).

Manifestement donc, la partition anti-iya était déjà écrite. La contre-performance de Lomé n’a été que le déclic. Questions cependant : pourquoi le procureur près le Tcs n’a pas ordonné l’interpellation de Jerôme minlend (commissaire aux comptes à la sodecoton), alors que dans sa correspondance, il demande une enquête approfondie, entre autres, sur «le paiement indu de la somme de 350 millions Fcfa imputable à Iya Mohammed et Jerôme Minlend» ? Pourquoi les anciens Pca de la sodecoton sont mis à l’abri de l’instruction judiciaire ?

Toutefois, sur la base d’indiscrétions fiables, mutations est en mesure d’indiquer que le ministère de la Justice a émis un avis technique à l’attention du sg/Pr, au sujet de l’affaire sodecoton, afin que des poursuites judiciaires soient intentées à l’encontre de tous les auteurs de malversations à la sodecoton. sans discrimination aucune.

Un avis qui n’a pas prospéré jusqu’à ce jour et qui laisse l’arrière-goût d’une justice à tête chercheuse au Cameroun. De quoi ruiner définitivement la crédibilité des propos du président de la République à l’ouverture du congrès ordinaire de septembre 2011 de son parti, le Rdpc : «La lutte contre la corruption va se poursuivre en s’in-ten-si-fiant , sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance politique des personnes incriminées. Personne ne pourra se considérer comme étant au dessus de la loi», déclarait-il devant une assistance conquise.

© Mutations : Georges Alain Boyomo


24/07/2013
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