Les deux membres du comité pour la libération de l'homme d’affaires dénoncent par ailleurs l’attitude du Premier ministre à vouloir museler la presse.
«Le communiqué du Premier ministre (Pm) est une menace à peine voilée dirigée contre la presse dans le but de la museler en interdisant les couvertures des procès liés à l’Opération Epervier dont l’initiateur est le président de la République du Cameroun. Si le Pm vient à le faire, cela veut dire que l’Opération Epervier (qui était une action pour lutter contre les détournements de deniers publics) est devenue une opération de règlement des comptes. C’est une vraie mafia tropicale. Comment peut-on retirer le passeport à un homme d’affaires moderne ?». Tels sont les propos de Me Alice Kom, avocate au barreau du Cameroun, prononcés au cours de la conférence de presse qu’elle a donné samedi 27 août 2011 à Douala.
A ses cotés, Pierre Roger Lambo Sandjo alias Lapiro de Mbanga.
L’avocate et l’artiste parlent au nom du comité de soutient à
Yves Michel Fotso, ex-administrateur directeur général de la Cameroon
Airlines (Camair) détenu à la prison centrale de Yaoundé dans le cadre
de l'Opération Epervier. Me Nkom a profité de cete rencontre avec la
presse pour dénoncer les «tares» de cette opération de lutte contre les
détournements de deniers publics.
Non sans préciser que le comité de soutient à Yves Michel Fotso, auquel
Lapiro de Mbanga vient nouvellement d’adhérer, est une Ong née sous
l’initiative du Réseau international de soutien aux juges intègres
(Risji), afin de défendre les droits des personnes injustement
condamnées à, l’instar de l’ancien Adg de la Camair.
L’avocat, qui n’est pourtant pas le conseil d’Yves-Michel Fotso, dit donc ne pas comprendre pourquoi ce dernier a été incarcéré par l’Etat du Cameroun à la prison centrale de Yaoundé, alors qu’il présente toutes les garanties de représentation de justice. Avant de conclure que le seul tort de l’ex-Adg de la Camair est d’avoir écrit au Premier ministre.
Cette action est soutenue par Lapiro de Mbanga sortie de prison il y a trois mois. «J’ai été détenu pendant trois ans dans trois prisons camerounaises (Mbanga, Nkongsamba et Douala, Ndlr). Au moins les 2/3 des détenus m’ont approché parce que je suis Lapiro. D’après ce qu’ils m’ont dit, la majorité d’entre eux ne savent pas pourquoi ils sont emprisonnés», affirme celui qui dit poursuivre le combat qu’il a commencé depuis 1991.