Depuis le 16 avril 2012, l'on n’a plus enregistré d'arrestations dans le cadre de l'opération Epervier. Quelle analyse cela vous inspire?
Deux aspects me semblent importants à mettre en évidence : en l’occurrence le grabuge suscité par l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya, en termes de tapage médiatique et de déballage ciblé, sur fonds de politisation de l’opération Epervier. Quand on y ajoute l’entrée en vigueur programmée du Tribunal criminel spécial, on peut valablement indiquer que la phase d’autocritique était manifestement indissociable de ces faits marquants de l’opération Epervier qui ne peut plus se déployer dans les arrestations sans un minimum de précautions en termes d’accusations probantes et d’arsenal juridique conséquent, question de faciliter la tâche à la justice.
Est ce que ce « temps d'arrêt » n’est lié, outre à la prise en compte par la justice de la nécessité de bien ficeler les dossiers avant de procéder aux interpellations, à la volonté du chef de l'Etat de ne pas scier définitivement la branche sur laquelle il est assis?
Est ce que le remboursement de 230 millions Fcfa au Trésor public par l’accusé Michel Fotso, et la décision du procureur qui en résulte, peut amener d’autres personnalités incarcérées à lui emboîter le pas ?
C’est un geste qui ne peut pas faire tâche d’huile parce que c’est un remboursement sans acquittement, mais simplement pour un arrêt de poursuites. On pourra parler d’un geste qui fera tâche d’huile le jour où on verra un de ces détenus célèbre avoir un procès équitable jusqu’à sa libération après remboursement.