Opération épervier : l’étau se resserre autour de Williams Sollo
La nouvelle procureure générale près le Tribunal criminel spécial (Tcs), Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu a rouvert tous les dossiers mis sous les boisseaux par son prédécesseur, parmi lesquels ceux du Dg de la Camwater.
Comme nous l’annoncions dans l’une de nos récentes éditions, avec le limogeage d’Émile Zéphyrin Nsoga, ci-devant procureur général (Pg) près le Tcs, plusieurs personnalités coincées dans les mailles de l’Épervier, ont de bonnes raisons de perdre le sommeil. Dès sa prise de fonction, Justine Aimée Ngounou Tchokonthieu aurait entrepris de dépoussiérer des affaires qui avaient, à l’observation, été (volontairement) oubliées dans les placards par son prédécesseur.
Selon des sources exclusives de La Météo, la procureure générale du Tcs trouve par exemple les charges contre le directeur de la Cameroon waters utilities corporation (Camwater), Jean Williams Sollo, suffisamment graves. Dans les couloirs du Tcs à Yaoundé, il se murmure qu’elle serait déterminée à placer le «Blanc» d’Akono sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui dans les prochains jours. L’ancien directeur général de l’Office national de développement des forêts (Onadef), réputé gestionnaire très peu recommandable, aurait perdu des kilos depuis qu’il est au courant de ce qui lui arrivera. Selon des témoignages concordants, l’ancien maire aurait été aperçu, il y a quelques jours, dans les environs du Palais de l’Unité, transpirant à grosses gouttes, cherchant à rencontrer des responsables de la présidence à qui il sollicite régulièrement le soutien chaque fois que l’étau se resserre autour de lui. Mais dans le sérail, l’on se demande s’il est encore possible de sauver le soldat Sollo. Car, indique-t-on, le dossier serait bien ficelé.
Casseroles.
L’on se souvient que le 31 mars 2014, le patron de la société de production de l’eau potable au Cameroun, avait été confondu par les magistrats. Ceux-ci, sur la foi des dénonciations de Pascal Ondoa (intermédiaire au départ de la transaction, qui se fera floué au final par M. Sollo), avaient établi que les 222 millions Fcfa débloqués par la Camwater pour l’achat à Étetak à Yaoundé d’un terrain de 3700 m2 (à raison de 60.000 Fcfa le m2), devant abriter l’immeuble siège de l’entreprise, avaient été irrégulièrement débloqués… du moins en violation des procédures dans la question domaniale ou celles prévues par le Code général des impôts. Convaincus d’avoir fauté, le patron de la Camwater n’avait eu d’autres choix que de promettre fermement aux magistrats de rembourser les sommes dues. L’a-t-il fait ?
Apparemment non, s’étant contenter d’arroser tout le monde. Mais toujours est-t-il que, l’homme fait l’objet d’autres procédures auprès de la même juridiction, notamment celle de 350 millions frauduleusement virés vers les comptes d’un agent de la Cde, un certain Aloys Ndzié et dont l’Anif (Agence nationale d’investissement financière) est le déclencheur, ou des marchés de gré à gré à hauteur de 118 millions Fcfa, octroyés à son beau-frère Joseph Belibi, magistrat en fonction.
Valse.
Dans la même veine que l’affaire Sollo, des convocations auraient été servies à plusieurs personnalités impliquées dans les dossiers enterrés par l’ancien Pg.
D’autres enquêtes doivent également connaître leur dénouement dans les prochains jours, soutiennent nos sources. Notamment, une affaire ministère public et Minader contre Augustin Frédéric Kodock (ancien ministre de l’agriculture décédé) et Clobert Tchatat (ancien ministre de l’Agriculture devenu par la suite ministre de la ville jusqu’en 2011), une affaire impliquant Anong Adibimé (ex-ministre des Domaines) en rapport avec l’ex-Regifercam, une affaire ministère public et Edc contre Célestin Ndonga (ex-Dg de Edc)… Les noms de certains magistrats municipaux, à l’instar d’Emmanuel Ngollo Ngama de Nkongsamba, Lifanda Samuel Ebiama de Limbe, André Noël Essian de Sangmélima, Samson Ndongo Ela de Ma’an… reviennent également avec insistance.