Opération Epervier. Au cours d’une conférence de presse, le chef de la délégation de cette institution a aussi donné son avis sur l’article 66 de la Constitution.
Au départ, c’était une conférence de presse sur les activités liées à la célébration, le 9 mai prochain, de la journée de l’Europe. Les questions des journalistes ont emmené Raul Mateus Paula, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, à se prononcer sur certains sujets d’actualité.
S’agissant de l’opération épervier, Raul Mateus Paula reconnait d’entrée de jeu que « c’est un sujet compliqué ». Il a donc puisé dans son vocabulaire diplomatique pour indiquer en substance, que les « gens ne doivent pas rester éternellement en prison ». Selon lui, la justice doit faire son travail : « Établir si les accusés sont coupables ou non. » Il indique au passage, que la corruption est un fléau à combattre avec la dernière énergie.
Et pour y arriver, propose-t-il, il « faut signer le décret d’application de l’article 66. C’est prévu dans la constitution », rappelle t-il. Raul Mateus Paula souligne au passage que cet article est un paramètre pris en compte par Tranparency International dans le cadre de la lutte contre la corruption.
S’agissant de l’intégration dans la zone Cemac, l’Ue dit constater une lenteur dans la libre circulation. Elle exhorte le Cameroun à jouer son rôle de locomotive car, précise-t-elle, « le Cameroun est le leader de la zone Cemac ». Sur cette lenteur, l’institution européenne explique que c’est parce que l’architecture de la Cemac est complexe et lourde.
En ce qui concerne l’homosexualité, Raul Mateus Paula affirme que « l’Ue plaide pour l’abolition de la criminalisation de l’homosexualité ». Cependant, elle n’est pas une condition pour continuer à recevoir des aides de son institution.
A l’occasion de la journée de l’Europe, un séminaire national sera organisé demain à l’intention de la société civile, du ministère de l’Economie, des députés, etc. Il sera question de la nouvelle programmation des stratégies de développement. Selon Joseph Claude Gwed, le coordonnateur national de la coopération Cameroun-Union européenne, cette rencontre permettra aux différents participants de s’approprier du document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce). Mais d’ores et déjà, l’Ue annonce que, du fait de la crise, il y aura une pression pour que ses aides soient efficaces.