Me Balemaken a dénoncé le ministère public qui a voulu par tous les moyens obtenir la tête de l’ancien Premier ministre.
Le Parquet général du Tsc a essuyé un tir groupé des défendeurs de la
liberté de l’Ex-Pm. L’audience essentiellement consacrée à la plaidoirie
de défense. Très remontée, elle a fustigé l’accusation de tous les
manquements observés tout au long de la procédure. Me Balemaken s’est
chargé de lister une kyrielle de griefs qui ont entaché le cours de la
procédure. Il a relevé l’absence de la protection des droits de l’Homme
et de liberté individuelle bafouée sur toute la ligne Il a insisté pour
une restauration de la légalité républicaine et non à un procès
«Kafkaïen.».
Au soutient de ses allégations, il a invoqué un certain nombre de
textes réglementaires, notamment l’article 3 du Code de procédure
pénale. Il stipule : «La violation d’une règle de procédure pénale est
sanctionnée la nullité absolue lorsqu’elle : a/ Préjudicie aux droits de
la défense définis par les dispositions légales en vigueur. b/Porte
atteinte à un principe d’ordre public. Le défendeur a qualifié le
dossier de la procédure de «vide et cousu de fil blanc». Il a fortement
interpellé le tribunal sur la présomption d’innocence qui s’applique au
suspect, au prévenu et a l’accusé. A propos du détournement de
1.425.000.000Fcfa reproché à son client, Me Balemaken compare cette
accusation aux «Contes d’Amadou Koumba». Il a soutenu que son client,
Chief Inoni, avait demandé un stand-by letter (lettre de garantie). Il
n’a jamais demandé le transfert de ladite somme a-t-il précisé.
Me Tabesong, reprendre la parole pour insister sur l’abrogation du décret de 2004 qui abrogeait certaines dispositions de la loi de 1995 portant réglementation des marchés publics. Un peu dépité, il a déclaré «Nous avons perdu du temps pour un procès qui ne devait pas avoir lieu». Bref, il a résumé sa plaidoirie en ces termes, en s’adressant au tribunal : «Ne pas se comporter comme Ponce Pilate». La phase de plaidoirie est réservée exclusivement à la défense.
Le tribunal criminel spécial a ouvert la première audience
criminelle dans ce procès le 20 février 2012. Au banc des accusés
Atangana Mebara Jean Marie, Inoni Ephraïm, Otélé Essomba Patrick Hubert
Marie et Joseph Kevin Walls. A l’époque des faits, 2001-2004, les deux
premièrs cités exerçaient en qualité SG/PR et SGA/PR. Les coaccusés
Kevin Walls et Otélé Essomba étaient à la même période Dg d’APM-Londres
et DGA, représentant la filiale camerounaise. Les quatre accusés sont
poursuivis de détournement de deniers publics en coaction. Il leur est
reproché, ensemble et de concert, d’avoir obtenu ou retenu la somme de
287.400.000Fcfa au travers d’un marché de gré à gré et
1.425.000.000Fcfa, surplus des règlements partiels des dettes dues à la
Camair sur Ansett World Wide, société basée ç New-York, Etats-Unis
d’Amérique.
Dans le premier volet, le marché querellé fut signé en janvier 2003 par
le ministre des Transport John Begheni Ndeh et le cabinet d’audit
Aircraftporfolio management (APM). Ce cabinet devait auditer les dettes
de la Cameroon Airlines sur Ansett. L’accusation n’a jamais mis en
cause le bien fondé de cet audit. Pour l’accusation, les accusés
n’avaient pas respecté les canons qui régissent la passation des marchés
publics. Notamment le marché dont le montant est égal ou supérieur à 50
millions de francs et qui nécessite un appel d’offre à la concurrence.
Les accusés ont toujours soutenu que le marché passé gré à gré relevé de
la compétence du Premier ministre, autorité des marchés publics
Conformément aux textes en vigueur. Sur hautes instructions de la
hiérarchie, Atangana Menara avait saisi le secrétaire général des
services du Pm (M. Peter Mafani Musongué, autorité des marchés-Ndlr) en
vue de la mise en œuvre de ces instructions. D’où l’entrée en scène du
ministre des transports, tutelle technique de la Camair. Il lui revenait
de signer, au nom du gouvernement, la convention liant les deux
parties.
Le deuxième volet porte sur le «surplus» à la suite de deux versements
d’un total de 7.2 milliards de FCFA environ. Cette somme a permis
d’amortir partiellement les loyers de la Camair dont la flotte était
menacée de saisie par Ansett. L’imbroglio dans cette affaire est de
comprendre comment on pouvait parler de «surplus», en même tant qu’on
parlât de règlement partiel des dettes s’est toujours insurgé de la
légèreté de cette accusation. Or, celle-ci a reconnu qu’Ansett avait
rétrocédé au trésor public camerounais la somme de 241.000.000Fcfa. En
tout état de cause, l’audience de délibéré attendue le 17 septembre
prochain dira le droit et rien que le droit.
En rappel, le chief Inoni, Premier ministre de 2004 à 2009,a été interpellé 16 avril 2012, en même que Marafa Hamidou Yaya , dans l’affaire Albatros. Atangana Mebara et Otélé Ossomba sont détenus depuis Août 2008. Le dernier accusé, Joseph K. Walls, non comparant, en fuite, est sous le coup d’ mandat d’arrêt.