Operation Epervier: Inoni Ephraim et Marafa Hamidou Yaya à Kondengui
YAOUNDE - 17 AVRIL 2012
© Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon Tribune
L’arrivée de deux personnalités connues a captivé l’attention à la maison d’arrêt de Yaoundé.
A la prison centrale de Kondengui lundi, l’atmosphère était calme et plutôt bon enfant. Ni le siège des hommes des médias appâtés par les effluves de scandale, ni les arrivées de personnalités de la République, rien ne semblait pouvoir distraire les geôliers. L’air de gens qui en ont vu d’autres, ces derniers vaquaient tranquillement à leurs occupations. Pourtant, Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est dans les murs depuis 12h05. Drapé dans une gandoura immaculée, il quitte le bureau du régisseur à 15h, après s’être acquitté des formalités d’usage, pour les services du « chef Saf » où il se soumet à la biométrie. Quelques gardiens de prison se laissent aller à commenter la gentillesse et l’humilité de l’homme qui salue et embrasse les passants, à tours de bras.
Entre-temps, Me Michel Mekiage, Conseil de Isaac Njiemoun (ancien ministre et directeur de la Caisse autonome d’amortissement) dans le cadre de la gestion du Comité de pilotage et de suivi du projet de construction des axes routiers Yaoundé – Kribi et Ayos – Bertoua (Copisur), arrive dans une voiture banalisée. Suivi à 14h13 par l’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni. Costume sombre sur chemise blanche, mallette noire en main, l’homme semble serein. Il confiera d’ailleurs quelques minutes après, titillé par les journalistes : « Je suis confiant en la justice de mon pays. Les faits sont têtus. La vérité va finir par triompher. J’ai reçu une convocation et j’y ai répondu. Je suis venu de Bakingili dans ma voiture. Je suis serein ». Dans le secrétariat du régisseur, le téléphone ne cesse de sonner. Régisseurs d’autres prisons et autres personnalités appellent pour vérifier l’effectivité de ces interpellations. Au four et au moulin, le régisseur Daniel Njeng affirme n’avoir rien à déclarer. A l’extérieur, les sentinelles ont du mal à contenir la presse et à faire comprendre les procédures aux quelques membres des familles s’étant précipité avec oreillers, couettes, draps neufs et repas.
A 16 h, l’on apprend de source introduite que « le détournement de deniers publics en coaction et complicité » constitue le chef d’inculpation pesant sur Marafa Hamidou Yaya et Inoni Ephraïm dans le cadre de l’affaire Albatros, du nom d’un avion acquis pour les déplacements présidentiels. Personne ne se sait encore quand les prévenus seront présentés devant le tribunal de grande instance du Mfoundi, mais leur mandat de détention provisoire court jusqu’au 16 octobre 2012. A partir de maintenant, le juge d’instruction a donc six mois pour les auditionner.
Au terme de cet exercice, si les charges sont suffisantes pour les envoyer devant un tribunal, le juge d’instruction prendra une ordonnance de renvoi devant le tribunal de grande instance du Mfoundi. Au cas contraire, une ordonnance de non lieu sera établie et les prévenus seront remis en liberté. « Il y a une autre possibilité. Même si les charges sont trouvées suffisantes, les conseils des prévenus peuvent demander leur mise en liberté sous caution. Et dans ce cas là, le juge fixe les cautions à payer », explique un avocat au barreau ayant requis l’anonymat. Ce dernier pense d’ailleurs que ces affaires pourraient être traitées par le tribunal spécial récemment créé.
© Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon Tribune
L’arrivée de deux personnalités connues a captivé l’attention à la maison d’arrêt de Yaoundé.
A la prison centrale de Kondengui lundi, l’atmosphère était calme et plutôt bon enfant. Ni le siège des hommes des médias appâtés par les effluves de scandale, ni les arrivées de personnalités de la République, rien ne semblait pouvoir distraire les geôliers. L’air de gens qui en ont vu d’autres, ces derniers vaquaient tranquillement à leurs occupations. Pourtant, Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est dans les murs depuis 12h05. Drapé dans une gandoura immaculée, il quitte le bureau du régisseur à 15h, après s’être acquitté des formalités d’usage, pour les services du « chef Saf » où il se soumet à la biométrie. Quelques gardiens de prison se laissent aller à commenter la gentillesse et l’humilité de l’homme qui salue et embrasse les passants, à tours de bras.
Entre-temps, Me Michel Mekiage, Conseil de Isaac Njiemoun (ancien ministre et directeur de la Caisse autonome d’amortissement) dans le cadre de la gestion du Comité de pilotage et de suivi du projet de construction des axes routiers Yaoundé – Kribi et Ayos – Bertoua (Copisur), arrive dans une voiture banalisée. Suivi à 14h13 par l’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni. Costume sombre sur chemise blanche, mallette noire en main, l’homme semble serein. Il confiera d’ailleurs quelques minutes après, titillé par les journalistes : « Je suis confiant en la justice de mon pays. Les faits sont têtus. La vérité va finir par triompher. J’ai reçu une convocation et j’y ai répondu. Je suis venu de Bakingili dans ma voiture. Je suis serein ». Dans le secrétariat du régisseur, le téléphone ne cesse de sonner. Régisseurs d’autres prisons et autres personnalités appellent pour vérifier l’effectivité de ces interpellations. Au four et au moulin, le régisseur Daniel Njeng affirme n’avoir rien à déclarer. A l’extérieur, les sentinelles ont du mal à contenir la presse et à faire comprendre les procédures aux quelques membres des familles s’étant précipité avec oreillers, couettes, draps neufs et repas.
A 16 h, l’on apprend de source introduite que « le détournement de deniers publics en coaction et complicité » constitue le chef d’inculpation pesant sur Marafa Hamidou Yaya et Inoni Ephraïm dans le cadre de l’affaire Albatros, du nom d’un avion acquis pour les déplacements présidentiels. Personne ne se sait encore quand les prévenus seront présentés devant le tribunal de grande instance du Mfoundi, mais leur mandat de détention provisoire court jusqu’au 16 octobre 2012. A partir de maintenant, le juge d’instruction a donc six mois pour les auditionner.
Au terme de cet exercice, si les charges sont suffisantes pour les envoyer devant un tribunal, le juge d’instruction prendra une ordonnance de renvoi devant le tribunal de grande instance du Mfoundi. Au cas contraire, une ordonnance de non lieu sera établie et les prévenus seront remis en liberté. « Il y a une autre possibilité. Même si les charges sont trouvées suffisantes, les conseils des prévenus peuvent demander leur mise en liberté sous caution. Et dans ce cas là, le juge fixe les cautions à payer », explique un avocat au barreau ayant requis l’anonymat. Ce dernier pense d’ailleurs que ces affaires pourraient être traitées par le tribunal spécial récemment créé.