OPÉRATION EPERVIER : APRÈS SA CONDAMNATION OLANGUENA AWONO ACCUSE MICHEL MEVA’A MEBOUTOU :: CAMEROON

Cameroun - Opération Epervier : Après sa condamnation Olanguena Awono accuse Michel Meva’a MeboutouDans une déclaration, l’ex-Ministre de la Santé pointe un doigt accusateur sur l’Administration des Finances, dirigée à l’époque des faits par ce proche parent de Paul Biya, comme étant à l’origine de ses ennuis judiciaires.

La certitude d’Olanguena Awono se veut inébranlable : c’est au Ministère des Finances, géré à l’époque par Michel Meva’a Meboutou (aujourd’hui secrétaire général du Sénat), qu’il convient d’imputer le paiement à hauteur d’environ 80 millions de F Cfa du marché fictif signé le 15 septembre 2003 entre le programme de lutte contre le paludisme et la société Vision Sarl pour la livraison des moustiquaires imprégnés. L’ancien ministre de la Santé publique (2001-2007) a été condamné le 12 août dernier à 20 ans de prison pour complicité de détournements de cette somme d’argent.

Dans une déclaration publiée ce mercredi 14 août par la presse, Urbain Olanguena Awono soutient que le ministère de Santé n’avait ni traité ni envoyé pour paiement, ce « dossier frauduleux » et accuse le ministère des Finances de l’avoir accablé sur la base d’ « arguments faux et mensongers ». A l’audience de lundi dernier, le Tribunal criminel spécial (Tcs) avait estimé qu’il y a eu collusion entre le patron de vision Sarl et le ministre Olanguena, ce dernier n’ayant pas résilié le marché fictif.

 

RÈGLEMENT DE COMPTE POLITIQUE

Urbain Olanguena Awono indique dans cette déclaration que sa condamnation en coaction avec un « faussaire » nommé Sue Mbella (responsable de Vision Sarl) est « une insulte absolue à son engagement républicain et patriotique au service de l’Etat ». Pour lui, le Tribunal criminel spécial est « une juridiction d’exception » utilisé pour des règlements de compte politiques. Après sa condamnation, Olanguena Awono ne désarme pas : « le combat pour la justice  et la vérité va continuer devant la Cour Suprême », promet l’ancien ministre de la Santé.

Il se dit convaincu de n’avoir rien pris à l’Etat, lui qui, dans une première affaire (dont les chefs d’accusations ont été annulés par la Cour Suprême en mars 2012) a été condamné le 14 juin dernier à 15 ans de prison ferme. Par ailleurs, le verdict des 2 affaires a connu plusieurs renvois aussi bien au tribunal de grande instance de Yaoundé qu’au Tcs.

© Le Soir : Michel Biem Tong


23/08/2013
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