Opération épervier : Amadou Vamoulké mis en examen par le TCS

 

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Le Tribunal criminel spécial (TCS) a retenu deux chefs d’accusation contre le directeur général de la Cameroon radio television (Crtv), vendredi 28 août 2015.

 

Si Me Ngongo Ottou, l’avocat d’Amadou Vamoulké, refuse toute communication, l’entourage du DG de la Crtv, lui, s’exprime. Et selon cet entourage, le directeur de la télévision à capitaux publics a déféré vendredi 28 août dernier à une convocation au Tribunal criminel spécial (TCS). Il était environ 9h 45. Vêtu d’une gandoura gris, sorte de grand boubou, et d’une écharpe assortie, il s’est engouffré dans le bureau de la juge Annie Noëlle Bahounoui Batende.

 

Ceux qui l’ont vu entrer à cette heure de la matinée au TCS déclarent que son audition a duré à peu près 5h de temps. Et donc, il en est ressorti autour de 14h 45. « De temps à autre, il sortait pour répondre au téléphone », raconte un témoin, qui suivait la scène. Selon des proches du DG de la Crtv, la juge Bahounoui Batende a finalement mis en examen celui qui, jusque-là, faisait l’objet d’enquêtes préliminaires sur sa gestion de la télévision publique.

 

Selon des sources au ministère de la Justice, deux chefs d’accusations ont été retenus par le TCS. Le premier est en rapport avec des avantages présumés illégaux (voyages de vacances avec femme et enfants, billets d’avion, etc.) dont le patron de la Crtv aurait bénéficié. Le montant de ces avantages présumés illégaux s’élèverait à environ 59 millions de FCFA. Mais pour ce volet, racontent des visiteurs du DG de la tour d’aluminium à Mballa II, à Yaoundé, le mis en examen dit avoir répliqué des pratiques qui ont cours dans des entités comme la Snh (Société nationale des hydrocarbures) ou encore la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Par ailleurs, l’accusé s’est défendu en arguant qu’il a drastiquement réduit son propre train de vie en baissant son salaire à 3 millions de FCFA par mois alors que son prédécesseur, Gervais Mendo Ze, lui-même en détention pour de présumés détournements à la Crtv, touchait 8 millions de FCFA mensuellement.

 

 

Le deuxième chef d’accusation est lié à la gestion peu claire d’une partie des fonds de la régie publicitaire de la Crtv, Cameroon Marketing and Communication Agency (CMCA). M. Vamoulké est soupçonné d’avoir géré avec opacité un montant d’environ 398 millions de FCFA en coaction avec Antoinette Essomba, ancienne responsable de la CMCA. Pour mémoire, l’on se souvient que c’est le lundi le 17 novembre 2014 qu’Antoinette Essomba a été mise en détention à la prison centrale de Yaoundé, située à Kondengui. Ceci suite à une plainte introduite au TCS, si l’on en croit des sources concordantes, par Amadou Vamoulké lui-même pour émission d’ordre de virement frauduleux à la trésorerie générale. Il était question, au moment de son inculpation, qu’elle réponde du détournement de 226 millions de FCFA.

Avec la mise en examen du DG de la Crtv dans le volet de l’affaire CMCA, l’on se retrouve dans une curieuse situation où le l’accusateur lui-même devient accusé. Il faudrait désormais compter avec l’audition d’Antoinette Essomba pour démêler l'écheveau d’un feuilleton judiciaire qui a commencé fin 2014. M. Vamoulké était alors témoin dans l’affaire ministère public contre Gervais Mendo Ze, ancien directeur général de la Crtv de 1988 à 2005.

 

Au terme de son inculpation, le directeur général de la Crtv est ressorti libre du bureau de la juge Bahounoui Batende. Il doit à présent s’ouvrir la phase de l’instruction judiciaire pour savoir si l’accusé doit être renvoyé devant le tribunal ou relaxé.

 

© SYLVAIN ANDZONGO : Le Quotidien de L'économie


01/09/2015
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