Les travaux n’ont pas commencé à la sortie nord de Yaoundé, 7 ans après le nivelage du terrain.
Olembé est un quartier situé à la sortie nord de Yaoundé. Le trafic routier est intense, en cette veille de rentrée scolaire. On roule à plus de 60km/h. Lorsque des camions transportant du sable ou de la terre rentrent en scène, au lieu dit Entrée camp Sic, 100m après le dispensaire d’Olembé en venant d’Emana, les autres véhicules doivent se rebattre sur le bas côté. Ces gros porteurs viennent d’un chantier où sont construits 1500 logements sociaux par des sociétés chinoise et roumaine.
L’entrée camp Sic est aussi la principale voie d’accès au futur Grand stade Paul Biya, qui fait partie du Pndis. L’accès au site est sélectif : seuls les ouvriers des différents chantiers y sont admis. Qu’on soit à voiture ou à moto, on mettra environ 10mn pour parvenir à destination. La route est sérieusement cabossée.
Une fois sur le site, on est tout de suite frappé par des tas de terre dispatchés ça et là, sur une étendue s’étendant à perte de vue. Des routes sont tracées entre ces monticules, qui de loin donnent une impression de dunes dans un désert. Au loin, on peut apercevoir un ouvrage en forme de cuvette. Il est recouvert d’arbres, avec la configuration d’une pyramide renversée. Des palmiers, des bananiers et même des manguiers y poussent. De la fumée monte vers le ciel, sur ce cliché de forêt apparemment inexploitée. «La fumée provient de la carrière qui se trouve au milieu du futur site du stade Paul Biya», explique un employé du Laboratoire national de génie civil (Labogénie).
Le site du futur Grand stade Paul Biya s’étend sur 100ha. Il est prévu pour compter 60.000 places. «Mais, à l’allure où vont les choses, je crains qu’il ne soit jamais construit», soupire un habitué des couloirs du ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep). Les travaux de ce stade n’ont toujours pas débuté, 05 ans après l’annonce de leur lancement. La Cameroon Development Corporation (Cdc) et les populations qui occupaient les lieux, ont été délogées. Mais, elles n’ont pas encore reçu d’indemnisations.
Au Minsep, une source indique que «les procédures sont en cours, plus de 300 millions de francs doivent être redistribués aux déguerpis dans les prochains mois». En 2009, lorsque le site a été déblayé par la Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbain et ruraux (Maetur), c’était parce que, a priori, «la première phase du Pndis devait s’achever en 2011, mais le Pndis est mort». Et le site est resté vierge. Aucun bulldozer n’est repassé par là. Le stade devra être entouré de routes qui permettront d’évacuer le public, en cas de pépin dans le stade. Mais pour le moment, le seul axe prévu est celui devant relier Olembé à Soa.