Après avoir été reconnu coupable de trois chefs d’accusation par le tribunal criminel spécial, et écopé de 15 ans de prison, Urbain Olanguena Awono sort de sa réserve et écrit à Paul Biya.
Du fond de sa cellule à la prison centrale de Kondengui, et selon des sources concordantes et confidentielles très introduites dans cet univers carcéral, l’ancien Minsanté Urbain Olanguena Awono plie l’échine, fait son mea culpa et se penche sur du papier pour écrire à Paul Biya. Celui qui affirme payer pour sa proximité avec le chef de l'État et son épouse a entreprit d’écrire à Paul Biya. La lettre s’intitule : “Lettre de pardon’’. Sous forme de confession et dont la sortie est imminente, la lettre va éclairer le Chef de l’Etat sur son cas et surtout donner les noms des jaloux qui ont voulu le mettre (Olanguena Awono) à l'écart du Chef de l’Etat, en lui prêtant d’abord des ambitions politiques... avant de l'accuser de détournement d'argent.
En rappel, Urbain Olanguena Awono, ancien ministre de la Santé publique, est originaire de la région du Centre. Son affaire est déclenchée en mars 2008, presqu’au même moment que celle d’Atangana Mebara et Abah Abah. Olanguena lui, est interpellé pour « détournement entre 2002 et 2006, dans la gestion des programmes de lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose s’élevant à un montant de 414,542 millions de Fcfa et de tentative de détournement de 60 millions Fcfa ».
En fin de compte, il devra répondre du détournement de 91 millions Fcfa, dont 80 millions dans le cadre de la distribution des moustiquaires imprégnées et 11 millions pour le financement du livre Le SIDA en terre d’Afrique : l’audace des ruptures. C’est finalement le 9 avril 2008 qu’un mandat de détention provisoire est signé contre lui. Ses coaccusés sont treize de ses collaborateurs dont les secrétaires permanents des trois programmes, Maurice Fezeu (Sida), Raphaël Okala (paludisme) et Hubert Wang (tuberculose). Le 14 juin 2013, l’enfant choyé de la Lékié est reconnu « coupable » par le Tcs des trois chefs d’accusation portés contre lui devant cette juridiction dans le cadre de l’Opération Epervier.
Les deux premiers chefs d’accusation portaient sur le détournement de 200 millions Fcfa et sur une tentative de détournement de 60 millions Fcfa, dans le cadre d’une subvention accordée par le ministère de la Santé publique en 2003, à l’Association camerounaise pour le marketing social (Acms), qui s’implique notamment dans la lutte contre certaines maladies.
Le juge Francis Moukouri avait donc ordonné 15 ans de prison pour Urbain Olanguena Awono, assortie d’une amende de 352 millions Fcfa à rembourser à l’Etat par le condamné. Il faut dire les trois charges pour lesquelles Urbain Olanguena est condamné avaient été déboutées dans un premier temps par le tribunal de grande instance de Yaoundé, et la Cour suprême, auprès de laquelle l’affaire avait été portée, avait entériné la décision du juge...