Il a interrompu la séance de témoignages des responsables compagnies des partis de l’opposition en mémoire de leur compagnon de lutte et président du Manidem, samedi deriner, à Yaoundé.
C’était samedi le 15 février 2014. Nous sommes au quartier Mvog Atangana Mballa, pour accompagner à sa dernière demeure le président du Mouvement africain pour la nouvelle démocratie (Manidem), décédé deux semaines plus tôt dans un hôpital parisien en France. Et comme toujours dans de pareilles circonstances, le rituel funéraire est le même, en l’occurrence, dans l’ensemble de l’aire culturelle béti.
C’est ainsi qu’après la messe dite par l’officiant du jour, Mgr Joseph Befe Ateba, l’heure est venue pour les témoignages des individus, des associations et des partis politiques. Le moment tant attendu par l’auditoire, c’est-à-dire les différents témoignages des partis politiques, sonne donc. Rappelons ici en passant que le défunt était dans sa vie un grand militant de l’UPC (Union des populations du Cameroun).
Chemin faisant, il n’est pas inutile de rappeler que Pierre Céléstin Abama Kpama, encore tout jeune ingénieur en électro-mécanique de l’Ecole polytechnique d’Athènes en Grèce, s’était engagé, à partir du printemps 1977, à prendre la carte d’adhésion à l’UPC sous la direction bienveillante de deux de ses compatriotes, à savoir Woungly Massaga et Michel Ndoh, tous deux anciens membres du comité révolutionnaire dudit parti depuis septembre 1962.
Alors, samedi dernier s’ouvre le bal des témoignages politiques avec la prise de parole du premier vice-président du Social Democatic Front (SDF), Joshua Osih. Par la suite, la parole va revenir à Hubert Kamgang, président de l’Union des peuples africains (UPA). Jusque-là, tout se passe bien. Et lorsque l’homme politique Vincent Sosthène Fouda prend parole, dans son discours il dénonce, fustige et accable le régime du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et son président fondateur Paul Biya, Antoine Tsimi Evouna, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé et militant organique du RDPC, s’emballe et s’emporte. Il se lève pour aller arracher le micro à l’officiant de l’heure.
Au moment où l’on enterre le président du Manidem dans le caveau familial, beaucoup de personnes se posaient la question de savoir pourquoi le délégué du gouvernement et zélateur défenseur éhonté du régime n’a pas pu intervenir auprès de ses amis pour que les 40 millions de F Cfa demandés par l’hôpital pour traiter le regretté Abanda Kpama soient envoyés illico presto à Paris.
Si cela avait été fait, peut-être que le brillant ingénieur électromécanicien ne serait pas mort de ce cancer du foi qu’il traînait depuis un certain nombre d’années.