Obama tombera-t-il avant Assad ?
Alors qu’une intervention militaire se prépare contre la
Syrie, aux Etats-Unis, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger la
destitution de Barack Obama.
L’affaire de Benghazi, la
politique d’assassinats ciblés par drone, les écoutes de la NSA, le
départ en guerre contre la Libye et demain la guerre qui s’annonce
contre la Syrie, les sujets ne manquent pas pour destituer un président
qui est à la dérive.
En tout cas, le sujet est sur la table comme
le rappellent les mises en garde du sénateur républicain Tom Coburn de
l’Oklahoma, qui ont provoqué une avalanche de commentaires dans toute la
presse américaine.
Coburn, pourtant un ami d’Obama, a affirmé sans en préciser les raisons que le Barack Obama « s’approche dangereusement de la destitution » et qu’on se dirige vers une « nouvelle crise constitutionnelle »,
En
guise de réponse, l’un des proches collaborateurs d’Obama, David
Axelrod, a ironisé que le débat sur la destitution est devenu « une sorte de virus ayant infecté nos milieux politiques et qui doit vraiment être maîtrisé ».
Coburn,
est un sénateur républicain respecté qui n’a rien d’un conservateur. Il
avait signé, avec le démocrate Phil Angelides, le rapport d’enquête de
la Commission d’enquête du Congrès de 2011 sur les cause de la crise
financière de 2007-2008, qui avait conclu que l’abrogation de la Loi
Glass-Steagall avait joué un rôle majeur en éliminant les principales
régulations bancaires.
La sortie aujourd’hui du livre Impeachable Offenses : The Case for Removing Barack Obama From Office, d’Aaron Klein, animateur radio conservateur et auteur à succès, et Brenda J. Elliott, ne fera rien non plus pour éliminer le « virus de la destitution ».
Klein
affirme que 100 000 copies du livre, qui présente la liste des délits
commis par l’administration Obama et qui sont susceptibles de provoquer
la destitution, ont été vendues avant sa sortie aujourd’hui.
D’autres
députés et sénateurs républicains ont multiplié les appels à la
destitution, dont le député Blake Farenthold du Texas, qui a affirmé
récemment qu’il y avait suffisamment de votes à la Chambre des
représentants pour destituer Obama, si une procédure dans ce sens venait
à être lancée.
Des sondages récents indiquent également que la
popularité d’Obama est en chute libre chez les moins de 30 ans,
particulièrement sensibles aux révélations d’Edward Snowden sur les
programmes de surveillances illicites de la NSA défendus par Obama.
Un blogger du Washington Post, Ed Rogers, fait remarquer à ce sujet :
Le feu que le président est en train d’attiser en faisant fi de la loi
ne peut être ignoré. Peut-être que l’ancien professeur de droit
constitutionnel [post occupé par Obama à la Harvard Law School, ndlr]
est allé trop loin en décidant que la Constitution est plus flexible que
ce qu’il n’avait pensé.
Ainsi, la course est engagée entre
l’oligarchie qui entend violer la loi pour renverser le régime d’al
Assad en Syrie et provoquer une guerre mondiale, et ceux qui d’autre
part entendent utiliser le droit pour faire tomber le régime hypocrite
d’Obama aux Etats-Unis.