Ce ne fut peut-être pas qu’un détail. Dans ce pays où les usages et les traditions protocolaires situent le Chef du gouvernement aux avant-postes de tant de cérémonies, et singulièrement celles ayant trait à l’accueil, par le chef de l’Etat, des hôtes de marques foulant le sol camerounais.
Vendredi dernier, la silhouette, si distinctive, de Philemon Yang, n’était pas visible sur le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, lorsque Paul Biya accueillait son homologue équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbazogo. Résultat prévisible : la capitale s’est mise à bruire de toutes sortes d’explications. Des sources fiables contactées par La Nouvelle Expression avancent que le Premier ministre, aurait quitté Yaoundé, la vielle au soir, en compagnie de son épouse, pour une destination sur laquelle nul n’osait se hasarder.
Il n’est pas jusqu’à l’hypothèse d’une «évacuation» suite à un «malaise» supposé, qui n’ait parcouru les allées du pouvoir. Conformément aux usages, un communiqué de circonstance accompagne souvent les sorties du Chef du Gouvernement en cas de mission officielle (lorsqu’il arbore le costume de «représentant personnel du Chef de l’Etat»). Or, depuis que le sérail vibre au rythme des commentaires autour de cette absence mystérieuse du Premier ministre, pas une voix officielle n’a été audible sur le sujet.
Ce n’est du reste pas la première fois que Philemon Yang se trouve au centre d’étranges suppositions. Il y a quelques mois, l’annonce de sa prétendue démission avait été distillée avec une rare insistance, obligeant ses proches à se répandre en démentis. Cette option divisa le pouvoir, sur son intérêt, et ses bénéfices politiques