La
Police judiciaire enquête sur la passation du marché de pose du bitume
sur le pont flottant sur le Moungo par l’ex-ministre des Travaux publics
en 2004.
La division régionale de la Police judiciaire (Drpj) du Centre a ouvert
une enquête sur les modalités de passation du marché de pose du bitume
sur le pont flottant du fleuve Moungo en 2004, suite à l’effondrement du
premier pont sur ce fleuve aux frontières des régions du Littoral et du
Sud-Ouest.
Le vendredi 9 septembre dernier, trois policiers ont été dépêchés à cet
effet à la prison centrale de Douala pour interroger l’ex-directeur
général du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic), Zacchaeus
Mungwe Forjindam. Selon une source policière, les enquêteurs voulaient
savoir si Forjindam était au courant de l’attribution, par le ministère
des Travaux publics, du marché de pose du bitume à la société Buns.
Forjindam leur a répondu par la négative, tout en précisant que le Cnic
s’était tout juste contenté de la mise en eau du pont flottant.
Le pont sur le Moungo s’était effondré dans la nuit du 1er au 2 juillet
2004, suite à l’explosion d’un camion-citerne transportant 15 000 litres
de carburant, et qui se rendait dans le Sud-ouest. L’incendie avait
provoqué la fonte de l’ouvrage métallique, coupant la circulation sur
l’axe routier Douala-Buéa. Forjindam était alors directeur général du
Chantier naval et Dieudonné Ambassa Zang (toujours en fuite depuis la
levée de son immunité parlementaire), ministre des Travaux publics.
A la suite de cet incident, une barge avait
provisoirement été mise en eau sur le fleuve par le Cnic pour faciliter
la circulation entre les deux régions, en attendant la construction d’un
second pont. « Après l’effondrement, la visite du Premier ministre
était annoncée sur le lieu du sinistre. Le ministre des Travaux publics
avait alors instruit la pose du bitume sur le pont flottant pour
l’embellir. Mais, après trois mois, le bitume a commencé à se dégrader.
C’est alors qu’il a été décidé de remplacer le bitume par le bois, qui a
résisté pendant trois ans », explique une autre source proche du
dossier.