Note de lecture: "Paul Biya un chef qui fait rêver" - Jules Ferry Kamdem: «Je n'ai reçu l'argent de personne pour écrire ce livre»

DOUALA - 23 AOUT 2012
© Yves Junior Ngangue | Aurore Plus

Publié en mars dernier aux éditions Cœur d'Afrique, «Paul Biya un chef qui fait rever» de Jules Ferry Kamdem est un essai de 107 pages, dans lequel l'auteur promène le lecteur à travers les temps forts ou séquences de la vie de l'enfant prodige de «Mvomekaa»


Publié en mars dernier aux éditions Cœur d'Afrique, «Paul Biya un chef qui fait rever» de Jules Ferry Kamdem est un essai de 107 pages, dans lequel l'auteur promène le lecteur à travers les temps forts ou séquences de la vie de l'enfant prodige de «Mvomekaa» (promesse de la chance en langue Bulu) de sa naissance le 13 février 1933, d'un père catéchiste et d'une mère femme au foyer (d'ascendance modeste), jusqu'aux plus hautes marches de l'Etat Camerounais le 06 novembre 1982, en passant bien évidemment par son cursus scolaire et universitaire, sanctionnés entre autres par une licence en Droit public et diplôme de l'institut d'études politiques de Paris.

De prime abord, l'ouvrage de ce journaliste de profession, producteur audio-visuel à ses heures perdues, se lit d'une traite. Rédigé dans un style simple et accessible à tous, le livre de Jules Ferry Kamdem s'apparente beaucoup plus a une effusion sentimentale... un long témoignage, l'affirmation d'une passion; la déclaration du culte viscéral qu'il voue à l'homme Paul Biya... de la première a la ?tième page de cet essai dithyrambique, l'on a comme impression que les sentiments supplantent la raison. C'est vraisemblablement le cœur qui parle: «Au fil des années, l'image de Paul Biya reflète la paix, l'unité nationale, le multipartisme, la libéralisation du secteur de l'audio-visuel, la liberté d'expression, la bonne gouvernance, la justice sociale, la promotion des droits de l'Homme, l'allégement du coût de la vie, la démocratie apaisée...» Page 99.

En donnant la parole à ceux qui pensent comme lui, que Paul Biya fait rêver, l'auteur choisit délibérément de fermer la porte à tous ses contradicteurs. Alors qu'il aurait été de bon ton qu'il brisait définitivement le cou aux insinuations malveillantes, en convoquant au débat ceux qui ne partagent pas nécessairement la vision politique de l'homme du 06 Novembre, l'auteur semble n'avoir cure des accusations, qui présentent son essai comme une œuvre de propagande, au même titre que le code Biya du français François Mattei. Même si cette thèse semble discutable, eu égard au contexte sociopolitique ou postélectoral ambiant, il reste indéniable que l'essayiste Jules Ferry Kamdem a véritablement le courage de ses opinions. Seul face à ses adversaires, il fait partie de ceux qui pensent, au point de contrarier le plus-grand nombre, qu'au soir de ses 80 ans, l'actuel chef de l'Etat a encore sa place au gouvernail du navire Cameroun.



Jules Ferry Kamdem: «Je n'ai reçu l'argent de personne pour écrire ce livre»

Quelques mois après la parution de son ouvrage, l'auteur de «Paul Biya un chef qui fait rêver» s'est confié à nous.

Que répondrez-vous à ceux qui pensent que votre œuvre est un livre de propagande, que vous avez reçu d'énormes sommes du Cabinet Civil pour l'écrire?

Ce genre d'allégation est trop facile. Qui suis-je pour que le Cabinet Civil me passe la commande d'un livre sur le Chef de l'Etat? Pendant la conduite de mon projet, je n'ai été à aucun moment animé par quelque velléité propagandiste que ce soit. L'Esprit et la lettre de mon ouvrage sont ostensiblement clairs. Sauf si les tenants de vos propos veulent faire montre de myopie intellectuelle. Je voulais montrer Monsieur Paul BIYA comme on ne l'a pas si souvent présenté: c'est-à-dire comme il est! Scruter son riche et exceptionnel parcours, reconstituer ses œuvres plurielles pour la postérité... et comme par essence les ouvrages hagiographiques ou biographiques sont généralement sujets a controverse; si le mien peut aider le Président de la république, tant mieux ! En un mot, je n'ai reçu l'argent de personne pour écrire ce livre. Mais ayant fait du chemin dans les milieux de la presse, je sais qu'il sera difficile de convaincre une certaine opinion dubitative que mon livre est le fruit d'une longue maturation.


Jules Ferry Kamdem, est-il opportun de parler de Monsieur Biya comme un homme qui fait river eu égard qu'en 30 ans de règne, son bilan ne fait toujours pas l'unanimité?

Je ne parle pas de l'homme, ni fondamentalement de son bilan. Même si les deux sont indissociables, et que son bilan ne fait pas l'unanimité comme vous le dites, je mets quiconque au défit de me dénicher la perle rare... Au demeurant, Monsieur Paul BIYA a un entourage constitué d'hommes plus aguerris que moi, pour défendre son bilan. Par ailleurs, la perfection n'étant pas de ce monde, j'invite les uns et les autres à être plus pondérés dans leurs critiques, feraient-ils mieux à sa place?


Qu'est ce qui a véritablement motivé le choix du titre de votre ouvrage: «Paul BIYA, un Chef qui fait rêver...» ?

Un titre doit exprimer l'idée de l'ouvrage, accrocher et informer .... La vie n'est faite que de reves. Surtout le rêve espoir. Chacun doit se faire un idéal de vie: un concept virtuel, du genre vouloir ressembler à un tel... une fois que c'est fait, l'on se donne les moyens pour réaliser son rêve. Pour le cas de Monsieur BIYA, comme modèle, je pense (et beaucoup de mes congénères avec), que son parcours exceptionnel, sa carrière ascensionnelle et son œuvre plurielle poussent à l'envie. Donc, il fait rêver!


Dans votre échantillonnage, pourquoi pour un souci d'équilibre et d'équité, n'avez-vous pas opté d'y associer pour un souci d'équilibre des jeunes qui ne sont pas idéologiquement proches de l'actuel Chef de l'Etat?

Je précise de prime abord que cette approche collégiale participe de la pluralité et de la diversité de la lecture de l'homme BIYA. Ma démarche consistait à ne faire parler que ceux qui me confortent dans mon choix éditorial. Il s'est agi d'un casting qui m'a finalement permis de retenir les témoignages poignants des Camerounais indiscutablement représentatifs de la diversité et de la richesse de leur groupe social.


Quel bilan faites-vous a mi-parcours du septennat des grandes réalisations?

Le bilan des «grandes réalisations» rendu A nos jours est largement positif. C'est un septennat réaliste. Le Chef de l'Etat déborde d'énergie, il est sur tous les fronts. Il a décidé de briser le seuil de la confiance aveugle qu'il gisait à ses collaborateurs. Il mérite d'être encouragé et soutenu dans ce tumultueux virage vers le chemin de l'émergence. «Il n'y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir». Les réalisations de ce septennat sont plus rapides, concrètes et visibles. Lorsqu'il met l'accent sur les secteurs de l'énergie électrique et routier, qu’est une véritable course contre la montre sur le chemin «ardu» de l'émergence. Il faut l'y accompagner de quelque manière que ce soit, parce qu'il s'agit de notre pays à tous.


A presque 80 ans, Paul Biya n'apparait-il pas aujourd'hui comme un homme du passé?

Pour avoir travaillé près de trois ans sur l'homme et ses œuvres, Paul BIYA est un sage qui appartient à la fois au passé, au présent et davantage au futur. L'histoire est dynamique, l'expérience et les leçons du passé doivent toujours guider les générations futures. (Je suis d'ailleurs en train d'entreprendre des démarches pour rencontrer le Chef de l'Etat pour qu'il me confie les secrets de sa réussite sociale qui meubleront mon prochain ouvrage sur lui en préparation). Ce qui me fascine sur Monsieur BIYA, c'est sa probité à toute épreuve, sa discrétion légendaire, son humanisme chrétien, entendu comme promotion de l'homme en tant que valeur suprême au dessus de toutes les autres valeurs. C'est cette reconnaissance de l'homme comme finalité de toute action, que vit, porte et véhicule le Président de la République ; faisant ainsi de sa vie un hymne à l'humanisme. Sans conflit générationnel, nous devons associer l'expérience des anciens à la fougue de la jeunesse pour la construction d'une république exemplaire.


Votre illustre «destinataire» a-t-il apprécié le contenu de votre livre?

C'est le contraire qui surprendrait. Personne ne peut apprendre qu'un jeune éloigné des cercles du pouvoir a écrit un bel ouvrage sur lui et ne pas en prendre connaissance. Des sources crédibles (à confirmer) font état de ce qu'il a bel et bien reçu un exemplaire du livre. Quant à son sentiment sur ledit ouvrage, je ne l'ai pas encore officiellement reçu. Mon but était de l'intéresser, partager ma vision avec de nombreux citoyens du monde et par-dessus tout, d'alimenter la mémoire de l'histoire.


Parlez-nous de vos projets immédiats...

Réussir la présentation et la promotion du livre, par le biais des tournées que j'entame bientôt dans certaines régions d'Europe (France, Belgique, etc.), mais aussi et surtout à l'intérieur du triangle national. Je souhaite par conséquent, que le fil d'Ariane de ma pensée soit assimilé par le plus grand nombre: dire merci pour en redemander.



01/09/2012
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