Le ministère de la Justice dit ne pas avoir de « moyens financiers » pour organiser cet examen, pourtant, les notaires disent avoir cotisé 10 millions dans ce sens.
C’est une histoire qui se passe de commentaires. Des sources proches de la Chambre nationale des notaires du Cameroun, dix millions ont été déloqués déjà pour l’organisation de l’examen. « Il y a quelques années, Marquise Eboutou, alors président de la chambre des notaires et maître Guegang, notaire à Bafoussam, alors président de l’assemblée générale des notaires, mettent les notaires devant le fait accompli au cours d’une assemblée, en leur apprenant qu’ils ont débloqués 10 millions Fcfa pour un compte ouvert pour les besoins des correcteurs des épreuves de l’examen professionnel de premier clerc de notaire », narre un notaire proche de la Chambre nationale des notaires du Cameroun.
«Le garde des sceaux d’alors, Amadou Ali, prétendait que l’examen précité n’était pas budgétisé », ajoute notre informateur, qui requiert l’anonymat. D’après lui, c’est depuis 2010 que cette somme a été débloquée pour des besoins de la cause.
C’est au cours de cet échange qu’Amadou Ali a expliqué, enfin, les raisons qui bloquent l’organisation de cet examen. La principale étant la non disponibilité des moyens financiers, 20 millions F Cfa, selon certaines sources, dix pour d’autres. Qu’importe. Il s’agit des raisons financières. Ainsi, Amadou Ali, apprend-on, a renvoyé la balle à Marquise Some Eboutou, en lui demandant de gérer l’organisation de cet examen. C’est ce qui a abouti au déblocage de la somme de dix millions Fcfa susdite. Seulement, le fait que l’examen ne soit pas organisé jusqu’ici suscite beaucoup d’interrogations du côté des notaires. Ces derniers sont simplement tétanisés, eux qui, à tord ou à raison, sont fortement soupçonnés de tirer les ficelles dans l’ombre pour que l’examen ne soit pas organisé. En tout cas, on retient que depuis 1995, l’Etat n’a plus organisé cet examen à l’endroit des aspirants à la charge de notaire.
Ils sont plus d’une centaine, toutes générations confondues, qui attendent la charge de notaire depuis 1995, soit environ 20 promotions. «Cela fait plus de 10 ans que j’attends cet examen Je continue à espérer. Peut-être, un jour, le président de la République pensera à nous », lance, déprimé, un clerc de notaire en service à Akwa. Bien nombreux sont ceux qui frappent déjà aux portes de la retraite. C’est donc une hydre à mille têtes. Vivement que Paul Biya se penche définitivement sur cet épineux problème qui a trop duré.