L’introduction, en catimini, de trois projets de loi, sans rapport avec la session budgétaire pour laquelle les députés ont été convoqués depuis deux semaines, et ainsi que l’urgence prioritaire accordée à leur examen par rapport à l’objet principal de cette même session, confirme la volonté du RDPC et de son chef de verrouiller le processus d’alternance politique pour que le Parti-Etat contrôle la totalité des pouvoirs exécutif, parlementaire/législatif, municipal, régulateur, bref la totalité des pouvoirs institutionnels.
Le scénario de ce nième coup d’Etat politique est tout dessiné :
L’Assemblée actuelle, aux ordres du chef de l’Etat
a voté une loi de modification de la loi sur le Conseil
Constitutionnel, dont une des aberrations est l’assujettissement des
membres du Conseil Constitutionnel au Président de la République, au
Président de l’Assemblée et au Président du Senat ; voire même au
Ministre de la Justice.
L’Assemblée Nationale vote une loi de 2e prorogation du mandat des
députés. Ces derniers deviennent donc redevables envers le Président de
la République.
Au deuxième trimestre de 2013, le Président de la
République convoque le corps électoral pour des élections sénatoriales.
Au vu de la nature actuelle du corps électoral, le Sénat sera donc à 95%
entre les mains du RDPC puisque ce sont les députés et conseillers
municipaux actuels qui votent les sénateurs. Le Président de la
République désigne ensuite le Président du Sénat.
Dans la foulée, M. BIYA, président du RDPC, M. CAVAYE YEGUIE, membre du
bureau politique du RDPC, le futur président du Sénat, membre du RDPC,
M. BIYA, président du Conseil Supérieur de la Magistrature désignent les
11 membres du Conseil Constitutionnel.
Avant les prochaines élections législatives et municipales, M. BIYA détiendra donc la totalité des pouvoirs institutionnels : Exécutif, Judiciaire, Sénatorial avec en plus à ses ordres le Conseil Constitutionnel. S’il arrivait qu’il perde la majorité à l’Assemblée, il se servira du Sénat et du Conseil Constitutionnel pour bloquer toute tentative de changement par voie législative. Par ailleurs, avec un président du Sénat aux ordres, M. BIYA pourra désigner son successeur en dehors des voies démocratiques.
M. BIYA prépare donc un COUP D’ETAT et cela est tout simplement inacceptable. Après avoir gouverné le Kamerun pendant 30 ans avec un bilan négatif, le RDPC s’organise pour conserver la totalité des pouvoirs institutionnels, en violation flagrante de la souveraineté populaire.
Le PEUPLE est le détenteur de la souveraineté. Un clan qui a par ailleurs échoué, ne saurait confisquer de manière dictatoriale le pouvoir.
Les Kamerunais ne peuvent pas l’accepter, les Kamerunais ne doivent pas l’accepter. Le MANIDEM ne l’accepte pas.
OPPOSONS UNE FIN DE NON RECEVOIR AU COUP D’ETAT DU RDPC.
MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE ECHEC A LA TENTATIVE DE TRANSFORMER NOTRE PAYS EN UNE CHEFFERIE TRADITIONNELLE DU MOYEN-AGE
Pour le Bureau Politique du Manidem,
Le Secrétaire National à la Communication Le Président National
Charles NFORGANG ABANDA KPAMA