Nominations: La savate du chef de l’Etat dans la vallée du Ntem
Par souley.onoholio | Mercredi 1 septembre 2010 | Le Messager
Après Emmanuel Gérard Ondo Ndong, Paul Biya vient de ruiner le dernier capital d’estime et gloire qui lui restait dans le département de la Vallée du Ntem. En l’espace de 24 heures, le chef de l’Etat a également annihilé les impressions de militantisme dans un département que certains pontes et stratèges du régime qualifie de bastion incontestable du régime du Renouveau. Après avoir mis à l’étroit Antoine Bikoro Alo’o, directeur général par intérim du Chantier Naval du Cameroun avec la nomination d’un Dg délégué, le chef de l’Etat Paul Biya a enchaîné hier en mettant fin aux prétentions du département du Ntem, à travers le limogeage d’Emmanuel Edou à la délégation générale de la sûreté nationale. Ainsi s’en va le dernier des mohicans qui pouvait encore porter sur ses frêles épaules, les « élans de cœur » de ses camarades et compatriotes militants du département aux idéaux du Renouveau.
Le départ de Emmanuel Edou des affaires résonne telle un désaveu aux allures de méprise. Pour certains fils de ce département que nous avons approchés, la mise à l’écart des deux derniers représentants du département dans le sérail, montre à l’évidence que le chef de l’Etat ne reconnaît pas tout le travail et l’adhésion inconditionnelle de la Vallée du Ntem à son désir de s’éterniser au pouvoir. « Il s’agit d’un message clair en direction des fils de la Vallée du Ntem qui ont passé le temps à s’entretuer par des tacles par derrière et des actes d’antijeu. Notre département ne représente rien aux yeux du chef de l’Etat ; car il n’y en a que le département de la Mvila et le Dja et Lobo. A chacun de nous d’en tirer les conclusions » s’indignent en chœur quelques fils de la Vallée.
On se souvient que le vent de la déchéance et la décrépitude de la Vallée du Ntem a commencé en 2005 lorsque, dans le cadre de l’opération épervier, Paul Biya a limogé le « baron de la Vallée du Ntem » de la direction générale du Feicom ; par une indifférence et un mutisme indicibles, il a fermé les yeux à la mésaventure de celui qui avait imposé le 100% dans la Vallée du Ntem, en l’abandonnant aux griffes du ministre Amadou Ali qui devait l’écrouer dans une des cellules du Sed. De cette maison d’arrêt où il se trouve, Emmanuel Gérard Ondo Ndong doit avoir un plaisir de savoir que ses frères du village qui l’avaient abandonné, au bénéfice de certains privilèges sont à leur tour frappés d’opprobre. A l’aurore de l’alternance attendue en 2011, Paul Biya va-t-il se mettre à dos tous les membres de l’élite qui rongent le frein en clamant même en silence le fait qu’ils soient tous écarter des cercles et couloirs du pouvoir ? Wait and see.