Nicolas Sarkozy
a demandé vendredi au président camerounais Paul Biya de "poursuivre"
et "approfondir" ses "efforts" pour la démocratie et les droits de
l'Homme, lors d'un déjeuner à l'Elysée.
La situation intérieure camerounaise, y compris les questions de gouvernance, de démocratie et de droits de l'Homme, a été évoquée lors de l'entretien, selon l'Elysée. Nicolas Sarkozy "a dit au président Biya que les efforts des dernières années devaient être poursuivis et approfondis", a-t-on déclaré de même source.
Le président français a également rappelé que "la bonne gouvernance était un critère essentiel de développement" et "combien il était essentiel que des élections aient lieu". "La démocratie et les droits de l'Homme sont une préoccupation constante du président", a affirmé l'Elysée à l'issue de l'entretien.
Lors de l'entretien, Nicolas Sarkozy a assuré que la France maintiendrait son aide au Cameroun malgré la crise. Il a confirmé les 537 millions d'euros promis sur cinq ans dans le cadre du contrat de désendettement et de développement (C2D), qui prévoit une annulation de la dette bilatérale en échange d'investissements dans des secteurs prioritaires.
L'opposition et les Camerounais vivant en France ont vivement protesté contre la visite de M. Biya. Au pouvoir depuis 1982, le président camerounais, âgé de 76 ans, a fait voter une révision constitutionnelle pour briguer un nouveau mandat en 2011. Cette manoeuvre avait provoqué l'an dernier de violentes émeutes à Yaoundé et Douala qui avaient fait 24 morts, selon le gouvernement, et au moins 139 morts, selon les défenseurs des droits de l'Homme.
Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault a écrit mercredi à Nicolas Sarkozy pour lui demander de parler de démocratie au président camerounais. Le Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code) a dénoncé "une prime à la dictature".
L'entretien a également porté sur les questions régionales. Nicolas Sarkozy a exprimé sa conviction que le Cameroun pouvait jouer un "rôle moteur" pour "favoriser l'émergence d'une dynamique régionale", selon l'Elysée. Ce rôle était traditionnellement rempli par le président gabonais Omar Bongo, décédé début juin.
Interrogé par la presse sur sa volonté de prendre la succession du Gabonais, Paul Biya a répondu qu'il était "disponible". AP