Ngaoundéré. Un pyromane incendie la résidence présidentielle

Ngaoundéré. Un pyromane incendie la résidence présidentielle
L’édifice situé au quartier résidentiel aurait pu être consumé complètement par les flammes, n’eût été l’intervention de l’équipe des sapeurs pompiers.

Le Messager

L’édifice situé au quartier résidentiel aurait pu être consumé complètement par les flammes, n’eût été l’intervention de l’équipe des sapeurs pompiers.

Une main invisible a mis le feu chez Paul Biya. Mercredi, 14 mars vers la mi-journée, la résidence (malpropre et peu salubre) du chef de l’Etat à Ngaoundéré a été envahie par des flammes. Flammes que des indiscrétions crédibles proches des forces de sécurité et de la commission d’enquête, attribuent sans détour à des «vandales» épris de colères. Déjà vers 9h ce même jour, un «feu de brousse» embrasait tranquillement sans susciter de remous la broussaille du verger avoisinant les locaux de la Dgre à Ngaoundéré ; lesquels jouxtent d’ailleurs l’annexe de la résidence du chef de l’Etat.

Ce qu’il en reste est un triste édifice davantage plongé dans la ruine et le délabrement. Une bonne partie de la toiture résidentielle sérieusement happée par les flammes porte encore les stigmates de l’incendie. N’eût été l’intervention de l’équipe des sapeurs pompiers arrivée sur le lieu du sinistre après une alerte, l’ensemble des bâtiments de la résidence présidentielle serait réduit en cendre. «Leur action immédiate a permis de circonscrire les flammes. Autrement l’on aurait connu un bilan plus grave», a confié sous cape un flic.

Comment le pyromane a-t-il pu incendier une résidence prétendument gardée par des Hommes en tenue, sans laisser de traces? Existe-t-il réellement un service d’entretien de l’édifice ? Un système de sécurité moderne anti-incendie n’est-il pas habituellement installé dans les domiciles des personnalités de haut rang ? Une flopée d’interrogations qui trottent dans l’esprit de plus d’un. La commission d’enquête mise en branle afin de déterminer l’auteur, les auteurs et les circonstances de ce qui s’apparente à un sacrilège administratif a du pain sur la table.

Voilà en tout cas qui remet au goût du jour la profanation des édifices publics, religieux et autres résidences des personnalités dans la ville de Ngaoundéré. L’an dernier, des inconnus avaient saccagé la «chapelle du millénaire» de l’Eglise évangélique au Cameroun (Eec). Non sans y déposer des matières fécales.

Par ailleurs, l’ancienne résidence (ou ce qu’il en reste) du premier président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, au quartier Sabongari rappelle la décrépitude, abandon et la misère. Celle de l’actuel président en exercice, précurseur incontesté des «grandes réalisations », ne mérite pas moins une sérieuse cure de réfection intégrale. Car, l’insalubrité y a fait son lit. L’incendie de ce mercredi offre sans doute l’occasion aux autorités en place, le nouveau gouverneur Abakar Ahamat en premier, de remettre ce dossier brûlant sur la table.

Une première patate chaude d’emblée dédiée à l’administrateur civil principal avant même son installation officielle dans les prochains jours par Réné Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd).

Salomon KANKILI


16/03/2012
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