Ce
sont des étudiantes qui une fois au village universitaire se livrent à
ce vieux métier afin de pouvoir joindre les deux bouts. Elles savent
qu'elles peuvent être infectées. Mais, elles s'y accommodent. Enquête à
Bini-Dang, belle bourgade universitaire de l'Adamaoua Cameroun.La
prostitution chez les étudiantes prend ainsi de plus en plus d'ampleur
et plus particulièrement à l'université de Ngaoundéré. Certains
étudiants dirigent ces réseaux mais la prostitution se fait sous la
coupe des femmes. Des étudiantes qui se prostituent dans leurs
mini-citées, c'est ce que Oumi à dû faire pendant cinq ans. Tout ceci
pour une modique somme de 3.000 FCFA. Pour elle, «lorsqu'une personne me
glissait un billet qui me plaisait, j'ouvrais la porte et le client
était servi!!». Qu'est-ce qui peut pousser une étudiante à se
prostituer? Selon nos investigations, c'est le fait de vouloir vivre
au-dessus de leurs moyens qui les poussent à livrer leurs corps en
échange de l'argent, la course effrénée vers le fric. C'est le besoin de
paraître qui importe, d'entretenir une certaine image sur le campus
universitaire. Que ce soit dans les mini-cités ou cité universitaire le
réseau de la prostitution s'avere en pleine activité. Dans les
mini-cités plus particulièrement, c'est une autre vie qui s'y passe.
L'ambiance studieuse des journées de classe est bien lointaine. Le rond
point de la guérite est devenu, en quelques moments de pleine folie, un
parking de fortune.
Des grosses cylindrées sont garées. Cette nuit-là, il n'est pas difficile de reconnaître la VX d'un gros bonnet de la ville. Sans nul doute, il s'est fondu comme bien d'autres, dans la foule d'étudiants. «Ces «fonctionnaires» de la ville, on les croise très souvent en arpentant les escaliers des bâtiments de la cité U, dans des tenues très en rupture avec leur âge», nous confie un étudiant du bloc C, l'un des deux bâtiments pour garçons. Il sort, lui aussi, de chez sa petite amie.
A part la livraison à domicile, les hôtels et les auberges du village universitaire sont considérés comme siège d'institution du réseau de la prostitution. Il suffit de se rendre dans un de ces hôtels, l'hôtesse vous présente un album photo des prostituées puis vous passez à la caisse ensuite, celle-ci vous indique le numéro de chambre de votre choix et c'est parti pour une partie de plaisir. Grande sera votre surprise si vous tombez sur votre camarade de classe.
La prostitution est ainsi devenue une affaire de business pour ces dernières, un corps longtemps préservé pour le prince de leur vie devient un corps «passe partout». Ce marché est prisé par toutes les couches: élèves, étudiants, fonctionnaires et même les enseignants. Un regard sur les concernées, on a les Camerounaises, les Tchadiennes, les Gabonaises. C'est une concurrence quelquefois entre les élèves et les étudiantes qui viennent à 15km pour la livraison.