Le fait est sans précédent depuis que tous ceux qui sont soupçonnés d’être des prédateurs de la fortune publique sont mis aux arrêts. Jamais, au grand jamais une victime de l’opération Epervier n’avait osé ainsi s’attaquer de front à Paul Biya, en menaçant de mettre sur la place publique, des révélations susceptibles de ternir l’image du président. Au dessus de la mêlée – ou tenant à le rester-, le président n’acceptera visiblement pas de s’inscrire dans une joute dans laquelle il sortirait avec une image écornée.
Les lettres de Marafa mettent depuis un certain temps sur la voie publique, des malversations financières et des manœuvres politiciennes perpétrées en haut lieu dont il a connaissance et dont il a été le témoin. Jusqu’ici Marafa Hamidou Yaya s’est attaqué à certains collaborateurs ou proches du chef de l’Etat.
Autour de la diffusion de ces lettres, il se murmure des révélations plus explosives touchant au président lui-même. Pour la première fois donc, on peut penser que Marafa Hamidou Yaya, une prise de l’opération Epervier tient le pouvoir par la barbichette et est prête à s’en servir. « You have sat too long here for any good you have been doing. Depart I say; and let us have done with you. In the name of God, go! », lui a t-il écrit dans sa quatrième lettre.
Pour une fois, quelqu’un affirme disposer des moyens nécessaires pour faire la preuve qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Et ne serait-ce que pour cela, on peut penser que le pouvoir a pris la menace Marafa très au sérieux. Car, la préservation d’une image publique irréprochable du président a de tout temps été la préoccupation du pouvoir. Et c’est cette construction savamment menée depuis des décennies qui est sur le point de voler en éclats, du fait de Marafa Hamidou Yaya.
Tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. Patricia Balme, Jaques Séguéla, Stéphane Foucks, autant de spécialistes de la communication en hexagone dont les services ont été sollicités par le président, pour travailler sur son image de marque en occident. Le chef de l’Etat a donc toujours tenu à cultiver auprès de l’opinion, l’image de l’homme propre. A coup de centaines de milliards, des espaces de communication ont régulièrement été acquis par la présidence de la République pour polir l’image du président d’un Cameroun qui a très mauvaise presse en Occident.