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Tel un météore, l’homme public s’en est allé. Dans les
rayons et les ombres de la mort de la chambre 7 du pavillon Réanimation
au Centre Hospitalier universitaire de Yaoundé.
Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé, l’air est comme
figé en cette nuit du 21 février 2014. La raison, Charles Ateba Eyene
vient d’y rendre l’âme. Bien plus, son corps repose à la morgue de
l’institution universitaire, située non loin du lieu du drame. Trois
jours auparavant, le virulent homme de culture a été reçu aux urgences.
Il s’est éteint définitivement à la réanimation. Il était âgé de 42 ans.
Selon les déclarations d’Angèle Nangah, la fille adoptive du défunt,
«Papa Carlos a chuté à la maison à Mfou (à une vingtaine de kilomètres
de la capitale) où nous vivions. Le docteur Ndam en service à l’hôpital
de Mfou l’a fait évacuer ici à la suite des complications dans son
système respiratoire, combinées à une insuffisance rénale».
Dès l’entame du couloir central du pavillon de la réanimation, les
souvenirs et la nostalgie des sorties médiatiques du disparu gouvernent
les conversations entre infirmiers, médecins et curieux. A la chambre 7,
un homme, proche de la famille, s’affaire stoïquement au déménagement.
«Avant d’entrer dans le coma peu après 14 heures ce vendredi fatidique,
indique-t-il, Carlos a essayé de marmonner quelque chose. Je
ne sais pas ce qu’il voulait dire…».
Evacuation sanitaire
Tout à côté, une nièce, dans sa voix étranglée par l’émotion, on
entend: « alors que nous étions déjà accablés par son évacuation
sanitaire qui piétinait, voilà que Charles ouvre un nouveau front et
sort l’artillerie lourde de la mort ». Charles Ateba Eyene a ainsi clos
son séjour sur terre par une «retentissante insulte». Selon Sophie
Ebwelle Dielle, l’infirmière l’ayant accompagné jusqu’au dernier soupir,
«Charles nourrissait des ressentiments à l’égard de ceux qui
s’appliquaient à retarder son évacuation». Ce qui donne à croire que
l’homme souffrait doublement depuis longtemps. Dans sa chair et dans son
cœur.
Venu aux nouvelles suite à l’annonce du décès de son camarade du
lycée de Bertoua, le Dr Franck Ebobissé le confirme. «Charles n’avait
cessé de piailler au sujet de son évacuation sanitaire vers l’Europe ;
nos offres en dispositifs d’hémodialyse étant très limités. Je ne sais
pas ce que ce dossier est devenu. Je peux comprendre que si les choses
sont allées très vite aujourd’hui, des déceptions voilées ont dû y
contribuer». Des déceptions que Charles Ateba Eyene de son vivant, ne
taisait pas et qui donnent à son décès, une portée impressionnante.
«Cela a élargi la figure de Charles à la dimension d’un mythe», souligne
Franck Ebobissé.
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