Le personnel actuel de l'opposition camerounaise a non seulement fait preuve de son incapacité à faire ses preuves, non seulement le pays n'en a rien à attendre, mais surtout qu'elle représente aujourd'hui un vrai danger pour la survie de notre pays.L’imminence de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011 donna lieu, en son temps, à de nouvelles surenchères de l'opposition camerounaise sur le terrain des revendications démocratiques. Que n'a-t-on pas entendu, à l'époque! Aux conditionnalités de participation des uns et des autres, se heurtait l'inflexibilité d'Elections Cameroon (Elecam) et les dénonciations de chantage du pouvoir.
La course à la magistrature suprême a fini par se tenir, consacrant la reconduite de Paul Biya dans une ambiance, selon plusieurs observateurs, d'abstentions visibles des électeurs, ainsi que de balbutiements de l’organe en charge de la gestion des scrutins et des opérations référendaires au Cameroun. Au lendemain de ce scrutin controversé, c'est Paul Biya lui-même, qui aura été le premier à déplorer le manque de maturité d'Elecam. Le chef de l'Etat est allé plus loin, en constatant des «dysfonctionnements» qui, toutefois, n'étaient point de nature à remettre en cause le verdict des urnes. Ce qui du reste, est une vérité.
Depuis lors, de fortes pressions présumées d'organismes internationaux, de partenaires au développement ou encore de puissances étrangères ont été exercées sur le régime de Yaoundé. Info ou intox? Là n'est plus le débat. Voici quelques jours, Elecam a annoncé l'arrêt des opérations d'inscriptions sur les listes électorales au profit d'une refonte,l'une des principales revendications des adversaires politiques de Paul Biya. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Du coup, les anciennes recettes d'un populisme éculé sont remises à l'ordre du jour. L'opposition camerounaise n'a manifestement pas de «plan de guerre». Alors elle tâtonne, elle balbutie, elle ronronne, elle étale son incurie. Comme elle le fait depuis de nombreuses années, incapable qu'elle est de se donner un candidat unique à une élection présidentielle. Inapte à proposer une alternance cohérente et concrète. Médiocre dans sa compréhension du contexte et sa lecture de la météo politique. Abonnée aux tergiversations.
Pendant ce temps, le pouvoir, serein, se prépare à investir en grand nombre les sièges à l'Assemblée nationale et les conseils municipaux. A qui la faute? Que dire? Que penser? A une sorte de malédiction héréditaire, qui suit cette opposition depuis le retour au multipartisme en 1990. A force de surfer sur le virtuel, l'opposition camerounaise a oublié qu'on ne change pas un pays avec des discours, qu'on ne gagne pas une élection à coup de slogans. Que les Camerounais ont fini par disqualifier cette faune de vendeurs de vent dont beaucoup, au sein même de leurs partis, ne sont pas des modèles de démocratie, de respect des opinions et de tolérance dans la divergence. Sans être un oiseau de mauvaise augure, il me semble que le personnel actuel de l'opposition camerounaise a non seulement fait preuve de son incapacité à faire ses preuves, non seulement le pays n'en a rien à attendre, mais surtout qu'elle représente aujourd'hui un vrai danger pour la survie de notre pays.