Nanga-Eboko: Des tracts de contestation circulent chez Chantal Biya
DOUALA - 20 AOUT 2013
© Ange-Gabriel OLINGA B | Le Messager
Les militants du Rdpc dénoncent l’implication de Bidoung Mkpwatt dans la reconduction programmée de Romain Roland Eto à la tête de la commune de Nanga-Eboko.
Personne ne pouvait soupçonner qu’une colère sourde traversait la foule amassée à la place des fêtes de Nanga-Eboko samedi 17 août 2013 à l’occasion du meeting de remerciement des populations pour la nomination des vénérables Jean-Marie Pongmoni et de Salomé Ntsogo respectivement aux postes de sénateur et sénateur suppléant. Bien plus, à la tribune officielle, cette ire était perceptible sur les visages de ceux qui venaient de voir leur liste effacée par le mode d’investiture adopté et imposé par le Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le cocktail détonnant de ce bouillon de colère est accentué par la longue attente des militants sous un soleil de plomb. Et c’est en écoutant les diverses conversations que l’on perçoit le sujet qui provoque des mines patibulaires à la tribune officielle et le climat tendu observé au sein des militants divisés depuis lors. En effet, selon certains de ces derniers, « nous sommes très fâchés du choix de l’unique liste investie par le parti au pouvoir pour les élections municipales ».
L’importance du sujet a tellement occupé les esprits au point que les discussions à propos ont ravi la vedette à toutes les allocutions prononcées. Malgré la présence de tout le gotha politico-administratif de la Haute-Sanaga et des invités de marque venus nombreux de Yaoundé pour la circonstance, les uns et les autres étaient décidés à en découdre avec Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt, le coordonnateur départemental des activités du Rdpc dans la Haute-Sanaga et non moins oncle de Chantal Biya. Et c’est d’ailleurs en cette dernière qualité que beaucoup de militants lui contestent sa qualité de leader du département. «On ne peut pas se prévaloir de diriger tout un département et soutenir une seule liste en violation des prescriptions du président national sous le seul prétexte qu’on est son beau-frère. Encore que s’il faut bien voir, Chantal Biya n’a pas grandi ici et les gens profitent de son nom pour la salir au village», fulmine Bernadette Nyandjock, une militante venue du village Ouassa-Bamvele. « Il nous étouffe dans les réunions avec sa parenté et chaque fois que nous voulons émettre un avis, il nous rappelle toujours de qui il tient son autorité», ajoute Adolphe Nang, un autre militant Rdpc de Bibey.
Tripatouillages
Egalement approchés, certains militants du Rdpc de la grande section Haute-Sanaga Centre expliquent que « la liste qui va nous représenter nous inquiète car elle n’est pas l’émanation de la base ». Et chacun de dénoncer les nombreux tripatouillages orchestrés autour des listes concoctées à Nanga-Eboko pour ces municipales. En effet, au lendemain de l’investiture de la liste conduite par Romain Roland Eto, maire sortant de la ville éponyme depuis 11 ans, une colère générale s’est emparée des militants qui dénoncent l’inacceptable. « La commune de Nanga-Eboko n’est pas une monarchie et nous les militants ne sommes pas des marionnettes. Notre maire avait déjà montré des signes d’essoufflement marqué par une gestion empreinte de gabegie. La liste proposée par les autres étaient meilleure et représentative non seulement de toutes les composantes sociologiques locales mais aussi de l’intelligentsia de Nanga-Eboko. Par contre, la liste des 25 conseillers conduite par Romain Roland Eto est pleine des personnes inconnues de la scène politique locale et coptées de part et d’autre» remarque Martine Nganang qui milite au quartier Nkot-Nam.
Une position largement partagée par ses camarades qui crient à un hold-up. Selon ces militants, la liste conduite par Anastasie Akamba a été mise à l’écart sans explication et n’a jamais atteint le Comité central du Rdpc. Des sources dignes de foi disent avoir retrouvé les traces de cette liste au village Okoklat, chez un certain Bina Bidoung, un proche parent du ministre de la Jeunesse et de l’Education civique. Conséquence, alors qu’on s’attendait au panachage de ces deux listes, seule la liste de l’ancien présentateur de « Crtv ma compagne » a été publiée en intégralité par Elecam.
Arènes politiques
Et pour exprimer ce profond malaise, des tracts prônant un vote sanction ont été distribués dans toute la ville de Nanga-Eboko, y compris le jour du meeting et à la place des fêtes. Une information confirmée par Père Sylvestre Olivier Eves, curé de la paroisse Notre Dame de Merci de Nguinda, qui, voulant profiter de son statut de personnalité morale de la localité, avait recommandé à ses ouailles lors de la messe du dimanche 11août 2013, de « ne pas prendre en compte les messages diffusé par ces tracts ». Une attitude jugée curieuse par les militants du Rdpc qui se demandent ce que vient faire un homme de Dieu dans les arènes politiques. Les mêmes sources soutiennent qu’« il nous avait pourtant avoué son aversion pour la liste retenue et critiqué la gestion épicière de Romain Roland Eto ». Et à propos de cette dernière, les motifs de colère ne manquent pas. Depuis 2002 qu’il a pris les rênes de la commune de Nanga-Eboko, il est reproché au maire entre autres « le flou qui entoure la gestion des crédits alloués au fonctionnement des trois bacs aujourd’hui enfouis dans le sable des localités de Bissaga, Bifogo et Ekon situées sur la rive droite du fleuve Sanaga. Par ailleurs, tous nos espoirs placés en cet éminent journaliste pour faire de radio « Odama » une référence en la matière ont été déçus. Cet instrument qui devait porter nos voix est resté dans les startings-blocks. »
Pour ramener la paix dans ce département, certaines sources internes au Rdpc indiquent qu’une tentative de médiation a eu lieu le 10 août dernier, sous l’égide de Mgr Sosthène Bayémi, Evêque du diocèse d’Obala. Devant la réticence du camp Bidoung Kpwatt, soutiennent ces sources « le prélat a maudit ces forces centrifuges qui tirent les ficèles pour mettre à mal l’union légendaire des filles et fils de la Haute-Sanaga ».
Ange-Gabriel OLINGA B, (Cp) de retour de Nanga-Eboko.
© Ange-Gabriel OLINGA B | Le Messager
Les militants du Rdpc dénoncent l’implication de Bidoung Mkpwatt dans la reconduction programmée de Romain Roland Eto à la tête de la commune de Nanga-Eboko.
Personne ne pouvait soupçonner qu’une colère sourde traversait la foule amassée à la place des fêtes de Nanga-Eboko samedi 17 août 2013 à l’occasion du meeting de remerciement des populations pour la nomination des vénérables Jean-Marie Pongmoni et de Salomé Ntsogo respectivement aux postes de sénateur et sénateur suppléant. Bien plus, à la tribune officielle, cette ire était perceptible sur les visages de ceux qui venaient de voir leur liste effacée par le mode d’investiture adopté et imposé par le Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Le cocktail détonnant de ce bouillon de colère est accentué par la longue attente des militants sous un soleil de plomb. Et c’est en écoutant les diverses conversations que l’on perçoit le sujet qui provoque des mines patibulaires à la tribune officielle et le climat tendu observé au sein des militants divisés depuis lors. En effet, selon certains de ces derniers, « nous sommes très fâchés du choix de l’unique liste investie par le parti au pouvoir pour les élections municipales ».
L’importance du sujet a tellement occupé les esprits au point que les discussions à propos ont ravi la vedette à toutes les allocutions prononcées. Malgré la présence de tout le gotha politico-administratif de la Haute-Sanaga et des invités de marque venus nombreux de Yaoundé pour la circonstance, les uns et les autres étaient décidés à en découdre avec Pierre Ismaël Bidoung Mkpwatt, le coordonnateur départemental des activités du Rdpc dans la Haute-Sanaga et non moins oncle de Chantal Biya. Et c’est d’ailleurs en cette dernière qualité que beaucoup de militants lui contestent sa qualité de leader du département. «On ne peut pas se prévaloir de diriger tout un département et soutenir une seule liste en violation des prescriptions du président national sous le seul prétexte qu’on est son beau-frère. Encore que s’il faut bien voir, Chantal Biya n’a pas grandi ici et les gens profitent de son nom pour la salir au village», fulmine Bernadette Nyandjock, une militante venue du village Ouassa-Bamvele. « Il nous étouffe dans les réunions avec sa parenté et chaque fois que nous voulons émettre un avis, il nous rappelle toujours de qui il tient son autorité», ajoute Adolphe Nang, un autre militant Rdpc de Bibey.
Tripatouillages
Egalement approchés, certains militants du Rdpc de la grande section Haute-Sanaga Centre expliquent que « la liste qui va nous représenter nous inquiète car elle n’est pas l’émanation de la base ». Et chacun de dénoncer les nombreux tripatouillages orchestrés autour des listes concoctées à Nanga-Eboko pour ces municipales. En effet, au lendemain de l’investiture de la liste conduite par Romain Roland Eto, maire sortant de la ville éponyme depuis 11 ans, une colère générale s’est emparée des militants qui dénoncent l’inacceptable. « La commune de Nanga-Eboko n’est pas une monarchie et nous les militants ne sommes pas des marionnettes. Notre maire avait déjà montré des signes d’essoufflement marqué par une gestion empreinte de gabegie. La liste proposée par les autres étaient meilleure et représentative non seulement de toutes les composantes sociologiques locales mais aussi de l’intelligentsia de Nanga-Eboko. Par contre, la liste des 25 conseillers conduite par Romain Roland Eto est pleine des personnes inconnues de la scène politique locale et coptées de part et d’autre» remarque Martine Nganang qui milite au quartier Nkot-Nam.
Une position largement partagée par ses camarades qui crient à un hold-up. Selon ces militants, la liste conduite par Anastasie Akamba a été mise à l’écart sans explication et n’a jamais atteint le Comité central du Rdpc. Des sources dignes de foi disent avoir retrouvé les traces de cette liste au village Okoklat, chez un certain Bina Bidoung, un proche parent du ministre de la Jeunesse et de l’Education civique. Conséquence, alors qu’on s’attendait au panachage de ces deux listes, seule la liste de l’ancien présentateur de « Crtv ma compagne » a été publiée en intégralité par Elecam.
Arènes politiques
Et pour exprimer ce profond malaise, des tracts prônant un vote sanction ont été distribués dans toute la ville de Nanga-Eboko, y compris le jour du meeting et à la place des fêtes. Une information confirmée par Père Sylvestre Olivier Eves, curé de la paroisse Notre Dame de Merci de Nguinda, qui, voulant profiter de son statut de personnalité morale de la localité, avait recommandé à ses ouailles lors de la messe du dimanche 11août 2013, de « ne pas prendre en compte les messages diffusé par ces tracts ». Une attitude jugée curieuse par les militants du Rdpc qui se demandent ce que vient faire un homme de Dieu dans les arènes politiques. Les mêmes sources soutiennent qu’« il nous avait pourtant avoué son aversion pour la liste retenue et critiqué la gestion épicière de Romain Roland Eto ». Et à propos de cette dernière, les motifs de colère ne manquent pas. Depuis 2002 qu’il a pris les rênes de la commune de Nanga-Eboko, il est reproché au maire entre autres « le flou qui entoure la gestion des crédits alloués au fonctionnement des trois bacs aujourd’hui enfouis dans le sable des localités de Bissaga, Bifogo et Ekon situées sur la rive droite du fleuve Sanaga. Par ailleurs, tous nos espoirs placés en cet éminent journaliste pour faire de radio « Odama » une référence en la matière ont été déçus. Cet instrument qui devait porter nos voix est resté dans les startings-blocks. »
Pour ramener la paix dans ce département, certaines sources internes au Rdpc indiquent qu’une tentative de médiation a eu lieu le 10 août dernier, sous l’égide de Mgr Sosthène Bayémi, Evêque du diocèse d’Obala. Devant la réticence du camp Bidoung Kpwatt, soutiennent ces sources « le prélat a maudit ces forces centrifuges qui tirent les ficèles pour mettre à mal l’union légendaire des filles et fils de la Haute-Sanaga ».
Ange-Gabriel OLINGA B, (Cp) de retour de Nanga-Eboko.