Le
président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais
(Rdpc) et chef de l’Etat, fait l'objet, depuis que sa réélection est
donnée pour acquise, de sombres prédictions. Ces bouts de phrases qui
m'ont été rapportées et que je porte à votre connaissance, auraient été
prononcées par ceux qui sont las d'attendre… "Paul Biya n'en a plus pour
longtemps. A quoi bon mener une prise du pouvoir. L'on n'a qu'à laisser
la nature s'occuper de tout. Après, ce sera l'heure de gloire". Il est
toujours choquant de savoir que ceux qui convoitent notre position ont
déjà recommandé notre âme à Dieu. Et chaque jour que nous passons sur
terre impose à ces "souhaite-la mort", un sacré concours de patience.
Personnellement, j'ai été choqué d'apprendre que des individus d’un genre nouveau, se réjouissent à l'idée que "le vieux n'en a plus pour longtemps". D'un autre côté et cela, je voudrais le souligner à grands traits : Je n'ai pas été surpris. Pas du tout ! Il y a longtemps que je crie sur cette tribune que Paul Biya est entouré d'hypocrites, de dangereux prébendiers, d'aventureux sans foi ni loi. Des personnes qui lui disent machiavéliquement : "Monsieur le président, tout va bien". L'on a vu ce que ces "tout va bien" ont causé comme dégâts depuis un temps dans ce pays.
A chaque coup fourré, le chef de l'Etat s'est vu contraint d'intervenir en sapeur pompier. De réparer les dégâts et de rétablir l'ordre social. Jamais, on ne lui a donné la bonne information à la bonne heure. Sous le présomptueux prétexte que Biya "n'en a plus pour longtemps", beaucoup dans le sérail ne travaillent plus pour la République. Amassez le maximum de milliards pour pouvoir prétendre avec des arguments contraignants à la succession, quand arrivera l'heure H, est le leitmotiv de ces sieurs.
Paul Biya a toujours su déjouer les pronostics le concernant. En 1982, pas grand monde ne voyait l'effacé premier ministre qu'il fut, prendre le relais d'Ahmadou Ahidjo conformément aux dispositions de la Constitution. Même au pouvoir, des commentaires insipides le condamnaient à n'être au mieux qu'une marionnette aux mains de son prédécesseur, au pire, un président de transition. L'homme du 06 novembre se révéla, a contrario, par son indépendance d'esprit et son habilité à conserver son titre. Ceux qui s'impatientent d'assister à ses funérailles, pourraient si Dieu le veut, le précéder dans l'au-delà. Donc, basta d'enterrer Paul Biya "prématurément", si j'ose m'exprimer ainsi !
J'en conclus que chacun devrait formuler à Dieu des souhaits de bonne santé pour sa propre personne et pour celle de ses semblables. Tout pouvoir, en vérité, venant de Dieu. Sans son onction, on aura beau tuer et détruire, jamais on ne pourra diriger, dans la paix, un Etat. A quoi bon donc, au lieu de vouloir du bien à autrui, on lui veut plutôt du mal? J'évoque, pour terminer, ces propos d'un patriarche que j'ai eu la chance de cotoyer : "Si tu ne peux pas faire du bien à quelqu'un, ne lui fais non plus du mal".