YOUWIN2018

Treize élèves du primaire et du secondaire de l'arrondissement de Moulvoudaye dans le Mayo-Kani, ont été placés en cellule à la brigade territoriale de Moulvoudaye, le 19 octobre 2012, sur ordre du sous-préfet Aboubakar Garba. Les élèves ont été interpellés alors qu'ils tentaient d'écouler des denrées alimentaires sur le marché de la place. Il leur a été reproché de n'avoir pas payé l'impôt libératoire.

«Cela faisait une semaine qu'on m'a chassé de l'école parce que je n'ai pas payé les frais d'inscription. Mes parents m’ont demandé d'aller rendre un sac de niébé au marché de Moulvoudaye. Le sous-préfet est venu me demander mon impôt libératoire et comme je ne pouvais pas le lui brandir, il m’a mis dans la malle arrière de son véhicule pour m’emmener à la brigade où l’on m’a gardé en compagnie de douze autres élèves» raconte Abdoulaye Abraham, élève en classe de seconde A4 espagnole au lycée de Kalfou. Son père Kaktoing Yeemo, informé de cette situation, s'est rendu au commissariat pour obtenir la libération de son rejeton. «Jai dû payer la somme de dix mille FCFA pour libérer mon enfant, et les gendarmes m’ont demandé de revenir chercher le reçu un peu plus tard», affirme Kaktoing Yeemo.

L'un des élèves interpellés ce jour fréquente encore l'école primaire. Il a d'ailleurs pris la clé des champs au moment où les gendarmes voulaient le jeter en cellule, non sans abandonner son sac d’écolier sur place. Selon une source à la sous-préfecture, même les élèves doivent aussi se mettre en conformité avec l'administration avant de vendre quoique ce soit dans un marché hebdomadaire comme celui de Moulvoudaye