Mort du Colonel Abraham Avi Sirvan: Une grosse perte pour Paul Biya et le BIR
DOUALA - 25 NOV. 2010
© D. ATANGANA | Dikalo
A l'orée de la célébration du cinquantenaire des armées, la mort du Lieutenant-colonel Abraham Avi Sirvan est un coup dur pour les forces de défense.
Décédé de suite d'un crash dans des conditions encore non élucidées, le lieutenant colonel Abraham Avi Sirvan de nationalité israélienne et deux autres hauts gradés camerounais appartenant tous au Bataillon d'Intervention Rapide, laissent les forces de défense nationale en deuil.
En effet, lundi dernier alors que le conseiller militaire du chef de l'Etat et par ailleurs commandant en chef du Bir se rendait à Yaoundé après un bref séjour à Douala, en prélude aux festivités du cinquantenaire des armées camerounaises, l'hélicoptère qui les ramenait à Yaoundé, de type Bell 412, a été victime d'un accident dans une petite localité située à 15 km de la capitale. Une situation funeste qui vient indubitablement teinter la cérémonie de célébration des cinquante ans de l'armée du Cameroun annoncée en grandes pompes et laisser un goût d'amertume à cette grande messe militaire prévue du 29 au 30 Novembre 2010.
Confiance
Devenu très influent dans l'appareil sécuritaire camerounais au point d’occuper le poste de conseiller du chef suprême des armées, Abraham Avi Sirvan aurait acquis sa notoriété et la confiance auprès de Paul Biya. L'homme ne passait pas inaperçu dans l'appareil séculaire du Cameroun. Soldat de pur sang très écouté par le chef suprême des armées qui ne faisait plus confiance aux hauts gradés locaux à cause de leurs nombreuses casseroles, le Lieutenant-colonel Avi Sirvan était très régulier à Bakassi. Après les derniers événements douloureux qui ont vu la mort d'une vingtaine de militaires camerounais et d'un sous-préfet, Paul Biya décida de confier le destin de Bakassi entre les mains de cet officier en retraite de l'armée israélienne.
Arrivé au Cameroun il y a plusieurs années au titre de l'assistance militaire technique (on sait qu'Israël s'occupe depuis de longues années de la formation et de l'encadrement des éléments de la garde présidentielle), l'israélien avait sollicité et obtenu du président de la République, avec l'accord des autorités militaires de son pays de prolonger son séjour à Yaoundé. Un prolongement exceptionnel qui porta ses fruits non sans faire des jaloux. Les exemples de cette réussite ne manquent pas.
Un homme de terrain
Ainsi, face aux difficultés des forces régulières camerounaises de venir à bout des coupeurs de route qui régnaient en maitres absolus dans la partie septentrionale du pays, le chef de l’Etat lui confiait une mission sécrète celle d'étudier et de lui proposer une solution pour rétablir l'ordre, la sécurité et même l'autorité de l' Etat dans le Grand Nord. Ses conclusions furent scandaleuses dans la mesure où son étude aboutira à la forte implication dans ce syndicat du crime bien organisé des chefs traditionnels et de certaines autorités y compris des responsables des forces du maintien de l'ordre.
Et pour venir à bout de ce fléau, le Colonel Sirvan proposa au chef de l'Etat de faire appel à un homme de terrain neutre, intègre et compétent. C'est ainsi que Le Lieutenant-colonel à la retraite Pom Guillaume fut rappele aux affaires. Une mesure provisoire qui porta rapidement ses fruits. La criminalité recula et la vie reprit son cours normal. Sentant leurs intérêts menacés, les complices des coupeurs de routes engagèrent une campagne internationale de sabotage. Ils saisirent l'Onu en parlant de «multiples violations des droits de l'homme, les exécutions sommaires a extrajudiciaires» au cours des opérations menées par la gendarmerie contre les coupeurs de route.
Pour trouver la pièce de rechange, l'on fit de nouveau appel à l'expert israélien. Cette fois-ci, le Lieutenant-colonel Sirvan proposa la création d'un bataillon léger d'intervention basé à Maroua Salack. Paul Biya accepta sa proposition et ordonna au ministre de la Défense de l'époque M. Amadou Ali, un homme du coin, de mettre en place ce projet sous la responsabilité de l'israélien. La sélection et la formation des militaires devant constituer cette unité spéciale, ainsi que tout son équipement furent confiées au Lieutenant-colonel Sirvan. Une fois opérationnelle, les résultats sur le terrain de cette unité d'élite ne tardèrent pas: les coupeurs de route passèrent les moments les plus noires de leur existence. Et comme il fallait s'y attendre, les fonds énormes mis à la disposition du Colonel Sirvan suscitèrent une vague d'indignation parmi les hauts gradés de l'armée camerounaise.
En 2005, Paul Biya autorisa le ministre de la Défense a recruter 2500 jeunes camerounais. Le résultat de ce recrutement a été une catastrophe, une honte pour notre armée. Les places s'achetaient à hauteur de 1 million de Fcfa. Conséquence: on retrouvait parmi les recrues des repris de justice, des handicapés, des déséquilibrés, des jeunes gens atteints du VIH SIDA et des maladies sexuellement transmissibles et d'autres affections dont le caractère chronique et la gravité ne permettent pas qu'ils soient recrutés dans l'armée comme militaires.
Informé de la situation, le chef de L’Etat autorisa au colonel Sirvan de procéder un nouveau recrutement spécial en 2006 pour le 1er bataillon d'intervention rapide. Cette fois-ci, seuls les forts furent retenus à cause de la rudesse des épreuves.
Au ministère de la Défense, l'on voyait d’un mauvais œil le traitement de faveur dont bénéficiait l'israélien qui pouvait faire nommer un officier à un poste de responsable ou alors le faire avancer en grade même si ce dernier n'avait pas été proposé par le ministre de la Défense. Les bénéfices engrangés par Sirvan auprès du chef de l'Etat et sa position privilégiée en faisaient un ennemi pour le clan Bulu qui voulait voir les Milliards géres par Sirvan atterrir dans leur compte personnel. Avec sa disparition, peuvent-ils toujours espérer ?
© D. ATANGANA | Dikalo
A l'orée de la célébration du cinquantenaire des armées, la mort du Lieutenant-colonel Abraham Avi Sirvan est un coup dur pour les forces de défense.
Décédé de suite d'un crash dans des conditions encore non élucidées, le lieutenant colonel Abraham Avi Sirvan de nationalité israélienne et deux autres hauts gradés camerounais appartenant tous au Bataillon d'Intervention Rapide, laissent les forces de défense nationale en deuil.
En effet, lundi dernier alors que le conseiller militaire du chef de l'Etat et par ailleurs commandant en chef du Bir se rendait à Yaoundé après un bref séjour à Douala, en prélude aux festivités du cinquantenaire des armées camerounaises, l'hélicoptère qui les ramenait à Yaoundé, de type Bell 412, a été victime d'un accident dans une petite localité située à 15 km de la capitale. Une situation funeste qui vient indubitablement teinter la cérémonie de célébration des cinquante ans de l'armée du Cameroun annoncée en grandes pompes et laisser un goût d'amertume à cette grande messe militaire prévue du 29 au 30 Novembre 2010.
Confiance
Devenu très influent dans l'appareil sécuritaire camerounais au point d’occuper le poste de conseiller du chef suprême des armées, Abraham Avi Sirvan aurait acquis sa notoriété et la confiance auprès de Paul Biya. L'homme ne passait pas inaperçu dans l'appareil séculaire du Cameroun. Soldat de pur sang très écouté par le chef suprême des armées qui ne faisait plus confiance aux hauts gradés locaux à cause de leurs nombreuses casseroles, le Lieutenant-colonel Avi Sirvan était très régulier à Bakassi. Après les derniers événements douloureux qui ont vu la mort d'une vingtaine de militaires camerounais et d'un sous-préfet, Paul Biya décida de confier le destin de Bakassi entre les mains de cet officier en retraite de l'armée israélienne.
Arrivé au Cameroun il y a plusieurs années au titre de l'assistance militaire technique (on sait qu'Israël s'occupe depuis de longues années de la formation et de l'encadrement des éléments de la garde présidentielle), l'israélien avait sollicité et obtenu du président de la République, avec l'accord des autorités militaires de son pays de prolonger son séjour à Yaoundé. Un prolongement exceptionnel qui porta ses fruits non sans faire des jaloux. Les exemples de cette réussite ne manquent pas.
Un homme de terrain
Ainsi, face aux difficultés des forces régulières camerounaises de venir à bout des coupeurs de route qui régnaient en maitres absolus dans la partie septentrionale du pays, le chef de l’Etat lui confiait une mission sécrète celle d'étudier et de lui proposer une solution pour rétablir l'ordre, la sécurité et même l'autorité de l' Etat dans le Grand Nord. Ses conclusions furent scandaleuses dans la mesure où son étude aboutira à la forte implication dans ce syndicat du crime bien organisé des chefs traditionnels et de certaines autorités y compris des responsables des forces du maintien de l'ordre.
Et pour venir à bout de ce fléau, le Colonel Sirvan proposa au chef de l'Etat de faire appel à un homme de terrain neutre, intègre et compétent. C'est ainsi que Le Lieutenant-colonel à la retraite Pom Guillaume fut rappele aux affaires. Une mesure provisoire qui porta rapidement ses fruits. La criminalité recula et la vie reprit son cours normal. Sentant leurs intérêts menacés, les complices des coupeurs de routes engagèrent une campagne internationale de sabotage. Ils saisirent l'Onu en parlant de «multiples violations des droits de l'homme, les exécutions sommaires a extrajudiciaires» au cours des opérations menées par la gendarmerie contre les coupeurs de route.
Pour trouver la pièce de rechange, l'on fit de nouveau appel à l'expert israélien. Cette fois-ci, le Lieutenant-colonel Sirvan proposa la création d'un bataillon léger d'intervention basé à Maroua Salack. Paul Biya accepta sa proposition et ordonna au ministre de la Défense de l'époque M. Amadou Ali, un homme du coin, de mettre en place ce projet sous la responsabilité de l'israélien. La sélection et la formation des militaires devant constituer cette unité spéciale, ainsi que tout son équipement furent confiées au Lieutenant-colonel Sirvan. Une fois opérationnelle, les résultats sur le terrain de cette unité d'élite ne tardèrent pas: les coupeurs de route passèrent les moments les plus noires de leur existence. Et comme il fallait s'y attendre, les fonds énormes mis à la disposition du Colonel Sirvan suscitèrent une vague d'indignation parmi les hauts gradés de l'armée camerounaise.
En 2005, Paul Biya autorisa le ministre de la Défense a recruter 2500 jeunes camerounais. Le résultat de ce recrutement a été une catastrophe, une honte pour notre armée. Les places s'achetaient à hauteur de 1 million de Fcfa. Conséquence: on retrouvait parmi les recrues des repris de justice, des handicapés, des déséquilibrés, des jeunes gens atteints du VIH SIDA et des maladies sexuellement transmissibles et d'autres affections dont le caractère chronique et la gravité ne permettent pas qu'ils soient recrutés dans l'armée comme militaires.
Informé de la situation, le chef de L’Etat autorisa au colonel Sirvan de procéder un nouveau recrutement spécial en 2006 pour le 1er bataillon d'intervention rapide. Cette fois-ci, seuls les forts furent retenus à cause de la rudesse des épreuves.
Au ministère de la Défense, l'on voyait d’un mauvais œil le traitement de faveur dont bénéficiait l'israélien qui pouvait faire nommer un officier à un poste de responsable ou alors le faire avancer en grade même si ce dernier n'avait pas été proposé par le ministre de la Défense. Les bénéfices engrangés par Sirvan auprès du chef de l'Etat et sa position privilégiée en faisaient un ennemi pour le clan Bulu qui voulait voir les Milliards géres par Sirvan atterrir dans leur compte personnel. Avec sa disparition, peuvent-ils toujours espérer ?