Mort de Monique Koumateke : L’Ordre national des médecins a rendu son rapport
Votre journal vous livre en intégralité les conclusions de cette investigation qui à en croire le Dr Guy Sandjon président de l’Ordre qui a été le principal interlocuteur des Hommes des médias dans la séquence questions – réponses, s’est déroulée du 20 au 24 mars courant.
Pour ce qui est de l’hôpital Laquintinie de Douala, le gynécologue a parlé de l’ « accueil hostile, de l’arrogance et du mépris du malade »vis-à-vis de la jeune femme passée de vie à trépas. Des médecins qui n’ont pas aussi échappé aux « tacles » des journalistes sur le scandale il y a une dizaine de jours de la mort des quintuplés de Honorine Nshi à l’Hôpital central de Yaoundé dans des conditions qu’on dit « troubles et impudiques ».
Au terme des différentes observations et auditions réalisées sur le terrain, la commission tire les conclusions suivantes :
- S’agissant du décès de Dame Monique Koumateke. Cette jeune dame âgée de 33 ans enceinte d’une grossesse gémellaire à terme a été vue pour la première fois au Centre médical PK 13 le 11 mars 2016 à 11 h pour des malaises et avec des signes d’une pré-éclampsie sévère. L’hospitalisation et la prise en charge proposées face à cet état de santé grave n’ont pu être mises en œuvre devant l’évasion de la patiente de cette formation sanitaire.
- Le 12 mars 2016, aux premières heures du matin, elle a développé une crise d’éclampsie à domicile pour laquelle elle a été amenée et reçue et Centre médical PK 13 vers 8 h. Le personnel paramédical de cette formation sanitaire a formellement constaté le décès de la malade et conseillé à la famille d’amener le corps à la morgue de l’hôpital Laquintinie.
- Les membres de la famille ont se sont plutôt rendus à l’hôpital de district de Nylon où le médecin de garde a confirmé le décès et prescrit la mise à la morgue. Le corps y a été déposé entre 9 h 45 et 10 h. Pour des raisons non élucidées et contre toute attente, la famille a décidé de retirer le corps de cette morgue pour l’amener à celle de l’hôpital Laquintinie de Douala (HLD).
- Sur la route de l’HLD, à la demande de Mme Sen Beas la mère de Monique, vers 11 h, une escale a été faite au Camp Yabassi au lieu dit « dépôt des planches » pour annoncer à la famille le décès de Monique Koumateke.
- Le corps de la défunte est arrivé à l’hôpital Laquintinie ce même jour vers 12 – 13 h.
- Les tribulations survenues entre l’accueil, les urgences, la maternité et la morgue de l’HLD marquées par les insuffisances de l’accueil des familles par le personnel de santé ont favorisé l’entrée en scène de Mme Tacke Rose, l’actrice de la « césarienne post-mortem ».
- Les insuffisances de l’organisation de l’HLD, à savoir d’une part le mauvais accueil, la mauvaise orientation des malades et des familles, le manque de coordination entre les services, l’insuffisance des services de sécurité, le manque de professionnalisme du personnel de la morgue et d’autre part le manque d’accompagnement et d’empathie du personnel envers les malades et leurs familles, ont sans aucun doute favorisé les prestations de cette personne non qualifiée prétendant agir selon ses dires sous l’influence d’une inspiration divine.
- Les données anatomo-cliniques confirment le diagnostic de décès par complications de l’éclampsie sur grossesse à haut risque sans consultation prénatale de qualité. Ce décès est survenu au moins 5 heures avant l’éventration du cadavre.
- Les données de la physiologie humaine et de la médecine moderne ne peuvent autoriser une césarienne post-mortem au prétexte de sauver des enfants morts au maximum 5 minutes après de leur mère. Or, le décès de Monique Koumateke est survenu plus de 5 heures avant l’arrivée à l’HLD ce jour fatidique du 12 mars 2016.
- L’éventration du corps de Monique Koumateke, non justifiée au plan médical, interdite sur le plan légal et réalisée dans les conditions les moins appropriées au plan médico-technique et de l’hygiène publique, est inacceptable au plan de la dignité de la personne humaine.