Mission diplomatique de la dernière chance pour l’ex-chef de l’Etat Gbagbo/Ce que cache la mission conjointe Cedeao-Ua à Abidjan, aujourd`hui
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Mission diplomatique de la dernière chance pour l’ex-chef de l’Etat
Gbagbo/Ce que cache la mission conjointe Cedeao-Ua à Abidjan,
aujourd`hui(Le Nouveau Réveil 03/01/2011)
Le sort de la Côte d'Ivoire est-il déjà scellé ou peut-on rêver d'un miracle aujourd'hui ? Lors de son message du 31 décembre, Laurent Gbagbo a abattu toutes ses cartes : il ne quittera le pouvoir et il ne cédera pas au "complot" de la Communauté internationale qui veut lui faire un coup d'Etat. Dès lors, que peuvent espérer les émissaires de la Cedeao et de l'Union africaine qui arrivent ce lundi à Abidjan ? Quelle est leur marge de manœuvre ou de succès face à un homme qui les voit plus comme des médiateurs impartiaux, des frères d'un même continent qui veulent lui parler et tenter de le raisonner ? Pour Laurent Gbagbo en effet, Yayi Boni, Ernest Koroma, Pedro Pires auxquels s'ajoute l'émissaire de l'Union africaine, le Premier ministre Kenyan, Raïla Odinga, sont des comploteurs qui agissent sous la bannière de la communauté internationale. Mais la Cedeao et l'Union africaine sont des organisations sérieuses qui ne pouvaient pas, sur la base des propos tenus par Gbagbo, en dehors du cadre d'échange et de concertation actuel, en tirer les conséquences et ne plus effectuer comme prévu le déplacement d'Abidjan. La rencontre de ce jour est loin d'être une perte de temps ou une formalité. Comme ils l'ont fait la semaine derrière, les chefs d'Etat de la Cedeao viendront dans la capitale économique ivoirienne pour entendre l'ultime décision de Gbagbo. Accepte-t-il de partir pacifiquement ou veut-il défier le monde ?
Apparemment, au niveau de la Cedeao et de l'Ua, on sait où on va, dans ce dossier. On veut même gagner du temps. C'est ce qui explique que l'Ua n'attend pas la fin de la médiation de la Cedeao pour agir. Car, selon les procédures diplomatiques, la Cedeao, après ses consultations, devrait transmettre ses conclusions à l'Union Africaine qui, à son tour, devrait envoyer un émissaire à Abidjan avant de tirer une conclusion définitive et s'en remettre aux Nations Unies.
Mais la communauté internationale veut aller vite. C'est pourquoi la Cedeao et l'Union africaine viennent constater ensemble la situation au niveau d'Abidjan pour décider ensemble de la suite à accorder à ce dossier. C'est donc dire qu'après cette mission conjointe de la Cedeao et de l'Ua, les choses iront très vite. Et c'est à partir de là seulement que l'on verra si Gbagbo peut résister face au monde entier uni et mobilisé.
AKWABA SAINT CLAIR
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