Ministères : Premier coup de pied dans la fourmilière
- Publié le Lundi 17 septembre 2012 07:36
- Écrit par Georges Alain Boyomo
Le président de la République a nommé vendredi dernier les secrétaires généraux dans des départements ministériels.
Le
décret présidentiel de vendredi dernier dégage l’arôme d’un apéritif
avant le plat de résistance, le remaniement ministériel, annoncé le
week-end dernier. Manifestement Paul Biya, à qui échoit la charge
d’évaluer en dernier ressort les feuilles de route ministérielles, a
choisi de s’attaquer, dans un premier temps, aux chevilles ouvrières des
ministères : les secrétaires généraux. Lesquels étaient au centre de la
préparation et de la mise en œuvre des feuilles de route dans leurs
départements ministériels respectifs.
Même si, en parcourant le
texte présidentiel, qu’on signalait dans les parapheurs du palais de
l’Unité depuis quelque temps, l’on est tenté d’indiquer que le premier
souci de Paul Biya était de mettre fin au cumul de fonctions et
accessoirement de remplacer certains Sg atteints par la limite d’âge. Le
cas au ministère des Relations extérieures où Ferdinand Ngoh Ngoh,
nommé secrétaire général de la présidence de la République depuis le 9
décembre 2011 continuait d’occuper, sur la forme, le poste de Sg. Depuis
vendredi, Félix Mbayou, qui assumait déjà cette fonction à titre
intérimaire, a pris le relais.
Le cas aussi au ministère de la
Fonction publique, où Ngole Philip Ngwese, le ministre des Forêts et de
la Faune, était toujours en poste au secrétariat général. Désormais,
c’est Pierre Vincent Ngambo Fondjo qui assumera ces fonctions. Idem au
ministère de l’Habitat et du Développement urbain, où Jean Paul Missi
n’avait pas été remplacé depuis sa nomination comme directeur général du
Crédit foncier. Amadou Saldaouna est le nouveau Sg de ce ministère. Le
cas enfin au ministère de la Santé publique où Fru Angwafor III cumulait
depuis des mois la fonction de Sg de celle de directeur général de
l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso, à Yaoundé.
Pour
le reste, Paul Biya a essentiellement procédé à des permutations.
Nasako Fritz Gerald quitte ainsi le ministère de l’Energie et de l’Eau
pour celui des Domaines, Urbain Noël Ebang Mve quitte le ministère des
Mines pour celui des Finances, Manaouda Malachie part de la Culture
pour l’Eau et l’Energie, Moussa Aoudou part des Domaines pour la
Promotion de la femme et de la famille, Armand Njodom fera désormais ses
armes aux Postes et Télécommunications après son passage à l’Education
de base, Jean Tchoffo pose ses valises au ministère des Marchés publics
après avoir exercé au ministère des Finances.
On notera, dans ce qui
s’apparente, pour le président de la République, à une recherche d’un
surcroît d’efficacité dans la conduite des projets structurants, la
nomination de Gilbert Didier Edoa, le directeur général du budget, au
poste de secrétaire général du ministère de l’Economie, de la
Planification et de l’Aménagement du territoire. Paul Gérard Pougoué,
précédemment vice-recteur à l’université de Dschang est, quant à lui,
promu secrétaire général du ministère des Enseignements secondaires. Au
ministère de l’Administration territoriale où d’aucuns annoncent un
tsunami depuis le limogeage et l’incarcération de Marafa Hamidou Yaya,
Pierre Essomba a été reconduit dans ses fonctions au secrétariat
général.
Signalons que le dernier décret présidentiel portant
nomination des Sg de ministères remonte au 31 août 2010. Du reste, selon
le décret du 8 décembre 2004 portant organisation du gouvernement,
article 8 (2), le secrétaire général est le «principal collaborateur du
ministre, qui suit l'instruction des affaires du département et reçoit
du ministre les délégations de signature nécessaires». Sous l’autorité
du ministre, le Sg suit ainsi « l’action des services rattachés dont il
approuve le programme d’action et reçoit les comptes-rendus d'activité.
De plus, le secrétaire général définit et codifie les procédures
internes au ministère. Il veille à la formation permanente du personnel
et organise, sous l'autorité du ministre, des séminaires et des stages
de recyclage de perfectionnement ou de spécialisation. Il s’assure
également de la célérité dans le traitement des dossiers, centralise les
archives et gère la documentation du ministère».