Paul Emmanuel Tonye, inspecteur d’Etat retraité et secrétaire général par défaut, serait au coeur de manoeuvres opaques.
Les fossoyeurs de l’économie nationale on décidément la peau dure. Plus, le chef de l’Etat fait de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics, une des batailles de sa politique des Grandes réalisations, davantage certains hauts commis de l’Etat en clins à cet exercice rivalisent d’ingéniosité pour se soustraire des fourches caudines de la justice. Drapé du manteau de gendarme chargé de la protection de la fortune publique, Paul Emmanuel Tonye fait tomber le masque en se révélant n’être qu’un affairiste. Cet inspecteur d’Etat retraité depuis octobre 2012, est soupçonné d’être au coeur de multiples manoeuvres mafieuses.
Secret de Polichinelle ! Depuis plusieurs semaines, une mission mobile de vérification du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), sous la conduite de Paul Emmanuel Tonye, séjourne à la liquidation de l’ex Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb) à Douala. Objectif : auditer les comptes de cette défunte société d’Etat. Selon des sources dignes de foi, un deal aurai été conclu entre Paul Emmanuel Tonye et maître Attou, liquidateur de l’ex Oncpb. Le premier aurait perçu 50 millions de Fcfa en termes de pots de vin du second, pour gommer ou passer outre les irrégularités constatées dans la gestion de cette liquidation. Pendant que le second obtient la garantie morale d’être protégé. Cette transaction qui se déroule dans un épais brouillard n’est pas un cas isolé.
Trois ans auparavant, Paul Emmanuel Tonye, chef de division des administrations publiques, empiétant sur le secteur de compétence d’un autre chef de division, avait forcé à conduire une mission mobile de vérification auprès du Port autonome de Douala (Pad) dirigé alors par Dayas Mounoume comme Dg. Durant cette mission, rapporte nos sources, Paul en avait fait d’une pierre plusieurs coups. D’abord il aurait reçu près d’une centaine de millions du Dg en termes de bakchich pour masquer ces détournements et fautes de gestion. Et aurait bénéficié des voyages gratuits avec son compagnon de misère Bayol Gilbert toujours aux frais du Pad.
La sanction administrative est tombée. Mais hélas les poursuites pénales qu’il entendait engager, n’ont pas prospéré. Le dossier cousu de fil blanc étant truffé d’irrégularités. Bien d’autres exactions financières sont légions et ne peuvent être rapportées dans cet article. Les somptueuses villas aussi pittoresques que luxueuses, érigées dans le quartier chic d’Odza à Yaoundé ; un parc automobile tout aussi fourni que diversifié…, autant d’avantages qui donnent la grosse tête et révèle le fond de sa personnalité. Le tonitruant inspecteur d’Etat, accroché à ces privilèges, refuse de débarrasser le plancher en dépit de la notification à lui faite par son ministre et des injonctions subséquentes. Mais aussi et surtout des fermes instructions du Premier ministre.
Face à cette situation, une lancinante interrogation surgie de l’esprit. Le rapport de mission produit par ce dernier peut-il valablement être pris en compte sans être querellé ou attaqué par les gestionnaires épinglés ou mis en cause ? La réponse sibylline ou ironique nous est servie par un carde de la maison : «nous sommes habitués à ses jongleries et retenez tout simplement que la bouche qui mange ne parle pas». Autrement dit, quand Tonye reçoit le «gombo» d’un gestionnaire, il ne produit jamais le rapport de mission. Au ministre délégué chargé du Contrôle supérieur de l’Etat de prendre ses responsabilités de ré-auditer ou non les comptes de la liquidation de l’ex Oncpb et autres.