Près d’un mois après le coup de vol, les gangsters courent toujours. Pendant que la polémique enfle sur l’argent emporté, des indiscrétions puisées à bonne source informent plutôt de la disparition d’une somme de près de 6 millions de nos francs. Largement inférieure aux 200 millions trop vite avancés par un média avide de sensations.
Un journal paraissant à Yaoundé barrait à sa une, il n’y a pas longtemps : «Ministère des Marchés Publics/ 200 millions emportés au bureau d’Abba Sadou.» Moins que le cambriolage d’un édifice public devenu banal par sa récurrence, c’est la somme prétendument emportée (200 millions Fcfa) qui a stupéfié les lecteurs. Par quelle alchimie autant de billets de banque se sont-ils trouvés entreposés dans un cabinet ministériel, même si étant celui des Marchés publics ? Cette question a torturé les méninges de plus d’un. Le silence du ministre délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics, appellation officielle, ajoutait à l’incompréhension.
Aujourd’hui, on en sait un bout sur la raison du silence jusqu’ici non brisé, mais assumé du ministre Abba Sadou. Celui-ci, dès le lendemain du cambriolage perpétré le 27 janvier 2013, a signé et fait déposer une plainte au poste de gendarmerie de Bastos (quartier chic de Yaoundé, Ndlr). Abba Sadou, ne voulant pas créer des vagues autour de cette affaire, attendait que l’enquête préliminaire aboutisse, afin d’être lui-même éclairé sur ce cambriolage qui l’intrigue personnellement. Il y a de quoi. Son ministère (dont une partie des services dont son cabinet se trouve au lieu dit Dragages, dans le même bâtiment que celui de l’Habitat et de bien d’autres structures) n’étant ni une banque pour attirer les bandits, ni un service de contrôle financier où transiterait quelque rapport compromettant que d’aucuns chercheraient à faire disparaître par tous les moyens.
Cabale.
Le fait d’avoir laissé ces visiteurs non attendus entrer et sortir, comme si l’on était dans un moulin, place de facto les vigiles dans le box des suspects. Voire des complices ou des co-auteurs du cambriolage. Cela expliquerait leur détention prolongée. Par ailleurs, comment comprendre l’instrumentalisation de notre confrère, qui faisant confiance à sa source et dans le souci d’informer son lectorat a titré : «200 millions emportés au bureau d’Abba Sadou.» ? Qui a intérêt à manipuler la presse ? Mais faut-il vraiment s’en étonner lorsqu’on sait qu’Abba Sadou, par son intégrité et sa grande rigueur, fait échec aux artisans de la corruption et de l’enrichissement illicite, cristallisant de ce fait leur rancoeur à son égard.
Nul besoin, dès lors, d’être devin pour voir les mains de ces «bandits à col blanc» derrière la cabale médiatique en cours et d’autres médisances qui fleurissent dans certains journaux. Tout comme il y a lieu de condamner la manipulation de la presse, il y a lieu aussi de souligner la hauteur d’esprit d’Abba Sadou. Lequel à l’occasion a administré la preuve qu’aucune médisance ne saurait le distraire de la mission de gardien de l’orthodoxie des marchés publics que lui a confiée le président de la République, le 09 décembre 2011. Avis donc aux pêcheurs en eaux