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Michel Kamdem et Nicolas Kamdem sont présentés comme les principaux débiteurs de cette microfinance en cessation de paiement.

L’affaire de la Compagnie financière de l’Estuaire (Cofinest) connaît un autre rebondissement. L’ex-directeur général, Michel Kamdem et Nicolas Kamdem, apprend-t-on, de source policière, ont été interpellés mardi dernier. Ces gestionnaires du fleuron de la microfinance au Cameroun et non moins actionnaires sont considérés comme « les débiteurs de la banque ».
Ces derniers auraient été interpellés sous instruction du préfet du département du Wouri, Bernard Okalia Bilaï. Il serait reproché à Michel Kamdem, l’ex Dg de Cofinest, un écart de gestion qui s’élèverait à deux milliards, indique une source au Commissariat central n°1. Depuis mercredi dernier, ils sont en garde à vue au Commissariat central n°1 de Douala-Bonanjo.

On se rappelle que le liquidateur, François Xavier Zinga pointait déjà un doigt accusateur sur certains actionnaires de cette structure. Révélations faites le 22 février dernier, lors d’une réunion de crise entre les différentes parties. « Plusieurs actionnaires ont effectué de gros retraits ces derniers mois», avait alors indiqué ce dernier. Lesquels actionnaires avaient parallèlement ouvert d’autres structures de microfinance. Bernard Okalia Bilaï avait promis aux épargnants venus nombreux ce jour au Foyer de la jeunesse de l’église évangélique d’Akwa de saisir sa hiérarchie sur ce dossier. Chose qui a visiblement été faite.
Très tôt hier, jeudi 17 mars, l’ambiance était électrique. Une centaine d’épargnants de Cofinest ont pris d’assaut le boulevard Ahmadou Ahidjo dès 6 heures. Ces clients interdisent aux automobilistes de circuler. Les automobilistes sont obligés de faire demi-tour.

Manipulation
Les manifestants sont pour la plupart des épargnants concernés par la première phase de paiement (ceux qui avaient entre 5000 et 50.000francs cfa, ndr) qui n’ont pas retrouvé leurs noms sur les fiches d’Afriland First Bank. « Je suis allé à Afriland First Bank situé à Socar et on m’a renvoyé à Cofinest sous prétexte que mon nom ne figure pas les listes. A Cofinest, on me dit de retourner là bas. Nous sommes victimes de blocage administratif », déplore M. Loé, un petit épargnant de Cofinest.
Comme lui, plusieurs petits épargnants qui ont les noms commençant par la lettre « A » à « N » subissent ce jeu de ping-pong entre les deux structures. Ils ont été rejoints quelques minutes plus tard par les gros épargnants. D’aucuns sont munis de pancartes. Sur lesquels on peut lire : « Nous sommes prêts à résister pour nos épargnes ». Ou encore, « Cofinest et ses complices, que voulez-vous pour l’avenir du Cameroun ». Des barricades sont alors érigées sur les deux voix de l’avenue Ahmadou Ahidjo à Akwa bloquant la circulation.

Les manifestants sont immédiatement encerclés par les éléments de force de maintien de l’ordre (gendarmes et policiers). L’attention sera attirée par un épargnant qui menace de s’immoler. Le Quadragénaire revendique à la structure de microfinance la somme de 16 millions de francs Cfa. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour ramener cet épargnant désespéré à la raison. Le sous-préfet de Douala 1er, Ekoa Mbarga va descendre sur les lieux.
Pour ce dernier, les manifestants sont manipulés. « Il y a des tracts qui ont circulé vous demandant de manifester aujourd’hui », accuse le sous-préfet. Des allégations qui sont balayées d’un revers de la main par les épargnants. Le « chef de terre » a toutefois tenu à rassurer ces clients de Cofinest. «Il y a 32.000 clients de Cofinest qui revendiquent leur argent. L’Etat a commencé par les petits épargnants. Depuis lundi dernier, 600 passent à la caisse», dit-il.
Les clients dont les noms ont été omis doivent constituer une liste avec les éléments d’identification (noms et photocopie de la carte nationale d’identité) et la déposer à la sous préfecture. «Je vais personnellement saisir le liquidateur et le préfet du Wouri pour votre problème», promet Ekoa Mbarga. En rappel, Cofinest est en cessation de paiement depuis le 17 février dernier.

Sandrine Tonlio Tiako