Message de fin d’année à la nation - Gbagbo franchit la ligne rouge

Message de fin d’année à la nation - Gbagbo franchit la ligne rouge
(Le Patriote 03/01/2011)


Franchir le seuil du tolérable. Ainsi pourrait-on qualifier la posture de Laurent Gbagbo, qui s’est permis de s’adresser à la nation, le 31 décembre dernier. Alors qu’il a perdu le pouvoir suite au scrutin du 28 novembre dernier, Laurent Gbagbo a franchi la ligne rouge de démarcation entre les prérogatives du Chef de l’Etat qu’il n’est plus et celle du citoyen lambda qu’il est désormais. En s’arrogeant ces prérogatives, Gbagbo continue ainsi de braver les Ivoiriens qui ne veulent plus de lui, la CEDEAO, l’Union africaine et l’ensemble de la communauté internationale qui ne reconnaissent, désormais que Ouattara, le président démocratiquement élu par ses compatriotes. En faisant ainsi doublon, avec le président de la République, Gbagbo envoie un signal fort de bravade et de défiance au monde entier qu’il ne mérite plus de bénéficier de circonstances atténuantes pour le maintenir encore au palais. En réalité, cette action de sabotage des sceaux et des symboles de l’Etat de Côte d’Ivoire doit amener la CEDEAO et l’Union africaine, qui envoient une mission de dernière chance à Abidjan aujourd’hui, de prendre leurs responsabilités en utilisant « la force légitime » pour le déloger. Car, le citoyen lambda qu’il est désormais ne doit plus se permettre de fouler aux pieds la dignité de la Côte d’Ivoire. Alors que le président Ouattara, lorsqu’il recevait les médiateurs de la CEDEAO, Yayi Boni du Bénin, Bai Koroma de la Sierre Leone et Pedro Pires du Cap vert, le 24 décembre dernier, leur a demandé d’enjoindre Laurent Gbagbo de s’abstenir de faire une adresse à la nation. Mais, comme une voiture pilotée par un conducteur ivre, Gbagbo a semblé foncer droit dans le mur du suicide. Peut- être même qu’il se disait, « je parle, je me fiche de ce que l’on dira et qu’advienne que pourra.»
Soit ! Il a parlé, mais, ce que tous les téléspectateurs retiennent de sa prestation est que l’on a vu un Laurent Gbagbo fondu comme du beurre au soleil. Un homme physiquement diminué, blafard, avachi et fade; le visage marqué par le stress et l’anxiété. Il est vrai, les mots sortaient de sa bouche, mais Gbagbo n’avait aucun punch dans la voix. Il ressemblait à un acteur de cinéma dont la voix est doublée. Des analystes disent de lui qu’il ressemblait à un zombi.
Autre fait qui attire l’attention des Ivoiriens, c’est la tendance du "Machiavel des lagunes" à se tromper d’époque. En radicalisant sa position : « je ne cèderai pas », Gbagbo apparait clairement comme quelqu’un qui veut jouer les martyrs en faisant penser à Okonkwo, le héros de Chinua Achebe dans son roman "le Monde s’effondre". Préférant le suicide à la capture du colon, Okonkwo se donne la mort par pendaison. Gageons que Gbagbo n’arrivera pas à cela ! Mu par l’orgueil et la honte toute bue, le chef de la refondation acculé de toute part veut jouer les martyrs en ressassant « un coup d’Etat » contre lui. Il y a peu il disait : « Mieux vaut la mort que le déshonneur». Ce que les Ivoiriens veulent aujourd’hui, ce n’est pas la bravoure d’un homme qui nargue tout le monde, mais, plutôt, la décision de partir en paix afin que Ouattara, élu régulièrement, se mette au travail pour le bonheur de ses concitoyens.
Son message à la nation, délivré vendredi dernier, en étant dans des habits qui ne sont plus les siens, s’apparentait surtout à un chant du cygne.
Jean- Antoine Doudou


Londres soutiendra une action militaire onusienne
La Grande-Bretagne soutiendrait une action militaire conduite par l'ONU pour chasser le Président sortant Laurent Gbagbo, a indiqué vendredi le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. Le chef de la diplomatie britannique a, toutefois, souligné qu'un tel soutien ne signifierait pas pour autant l'envoi de troupes britanniques en Côte d'Ivoire. Le Royaume-Uni soutiendrait "en principe" toute action de l'ONU visant à autoriser une intervention militaire, a dit Hague dans un entretien à la radio 4 de la BBC. "Nous sommes encore loin d'étudier le déploiement de forces britanniques" en Côte d'Ivoire, a ajouté Hague, insistant: "je ne soulève pas aujourd'hui la possibilité d'envoyer des troupes britanniques". Le responsable britannique a, par ailleurs, appelé Laurent Gbagbo à accepter le verdict des urnes et abandonner le pouvoir. Gbagbo ne doit pas sous-estimer la détermination de la communauté internationale à faire respecter la volonté du peuple ivoirien, a encore dit Hague, relevant que le Royaume-Uni soutient un règlement à cette crise par tous les moyens diplomatiques.


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03/01/2011
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