Message de fin d'année du Front pour l'Evolution et la République au peuple Camerounais.

Message de fin d'année du Front pour l'Evolution et la République au peuple Camerounais.

 

Brave peuple Camerounais
Nous voici à l'aurore d'une nouvelle année. Comme d'habitude à cette période de notre calendrier, beaucoup se réjouiront d'avoir pu atteindre cette aube. C'est une joie méritée car plusieurs autres compatriotes n'auront pas eu cette chance, fauchés pour certains à la fleur de l'âge, pour d'autres par la vieillesse.
Parmi ceux qui célèbreront la nouvelle année, il y en a qui sont en bonne santé, et d'autres qui assisteront de leurs lits de malades aux festivités. Particulièrement à ces derniers, le FER leur souhaite un bon rétablissement.

 

D'autres encore n'assisteront pas aux festivités, par ce que privés de leur liberté. Les pensées du FER vont aussi à ces derniers et à leurs familles, et plus particulièrement aux prisonniers d'opinion, célèbres ou non ; aux journalistes incarcérés et aux défenseurs de droits humains. Qu'ils trouvent ici la reconnaissance du Front pour l'évolution et la République pour le travail courageux qui les a conduit dans les geôles infestes du régime liberticide de Yaoundé.
Le FER a aussi une pensée pour les prisonniers de droit commun. Qu'ils saisissent l'avènement de la nouvelle année comme une chance de se donner de nouvelles règles de vie. Le Cameroun de demain, celui auquel pense le FER n'exclura personne. Le principe d'égalité des chances cher au FER permettra à tous les camerounais, y compris les bannis d'aujourd'hui de s'épanouir, à condition de respecter les règles du vouloir vivre ensemble et d'adhérer au projet de vie collective de la nation à construire.


Brave peuple Camerounais,
L'année qui s'achève a été très difficiles sur tous les plans. L'espérance de vie a continué de baisser, le chômage n'a pas fléchit de sa courbe ascendante et l'insécurité a atteint des niveaux inquiétants.

Le Cameroun a particulièrement souffert de la crise financière devenue économique et en passe de devenir sociale. Notre statut d'Etat rentier a rendu les choses plus compliquées et poussé le gouvernement à contracté de nouveaux emprunts  injustifiés auprès du FMI.
Au  plan international, l'échec du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique a convaincu les plus sceptiques de l'intransigeance des acteurs de la scène internationale quand il s'agit de  défendre leurs intérêts et de préserver leurs acquis ; et le traitement différentiel des crises en guinée, Iran, Zimbabwe et Madagascar a parfaitement illustré l'effritement du Droit international et la Banalisation du paradigme démocratique à l'occidental. Mieux, Il a donné un signal fort à tous les êtres épris de Justice et de Liberté à travers le monde, à savoir que les forces endogènes constituent le principal facteur de tout changement et que le principe politique doit retrouver sa centralité dans tout processus de libération.

C'est en se basant sur ce constat que le FER invite le peuple Camerounais à faire de 2010 une année de sagesse. Une année de sagesse par ce qu'en 2010, cela fera 50 ans que notre pays vit une pseudo indépendance, que le peuple voit le fruit de ses efforts s'envoler vers d'autres cieux et que les programmes sociaux et économiques qui nous sont appliqués sont définis ailleurs.

Une année de sagesse  aussi par ce qu'en 2010, le retour au multipartisme et à l'ouverture démocratique sera à la fin de sa deuxième décennie.
Une année de sagesse enfin par ce que 2010 est une année préélectorale et que bien négociée, elle nous mènera sur les voies de l'alternative. Par contre, une imprudence nous conduira droit au chaos.

La sagesse dont il est question ici, c'est la faculté de tirer les leçons de ces 50 ans d'indépendance tronquée ainsi que des  20 ans de multipartisme étriqué et de démocratie bananière.  Elle est  aussi un appel à la remise en question de notre rapport au berceau de nos ancêtres, de notre attitude vis-à-vis de notre quête quotidienne de liberté, de sécurité et de prospérité. Elle est enfin une invitation à un engagement nouveau pour un Cameroun nouveau sur le quel le FER travaille depuis plus d'une décennie et qui estime aujourd'hui le travail prêt à être partagé, pour une nouvelle prédisposition à la poursuite de la lutte inlassable de notre peuple en faveur de sa souveraineté. En suivant la voie de cette sagesse, c'est à une triple révolution  que le Front pour l'Evolution et la République (FER), formation politique jusque là clandestine avec la quelle le peuple va devoir se familiariser dès cette année vous invite. Cette triple révolution doit porter sur la méthode, le sens et la vision de notre engagement pour un Cameroun prospère.

La révolution méthodique doit nous mener à la renonciation aux canaux avérés inefficaces que nous, peuple Camerounais avons voulu utiliser pour libérer notre patrie. Certains ont fait de la calomnie et du défi permanent leur méthode de lutte, pendant que d'autres ont préféré s'adonner à l'humanitaire ou s'appuyer sur « la société civile ». Ce faisant, ils ont tous délaissé l'éducation politique des masses, l'information électorale et la formation de l'électorat et des cadres. Ils ont contribué ainsi à dévier le principe politique de sa centralité et à permettre au régime de Yaoundé de s'installer durablement et de prendre toutes sortes de dispositions –obstacles à l'alternance et à l'alternative démocratique.

La révolution du sens porte quant à elle sur la finalité de notre engagement. La « dépolitisation » croissante d'une proportion non négligeable de notre population est en effet due à l'absence d'une offre politique alternante. Les nombreuses fraudes électorales ne sont que des facteurs secondaires de cette déchéance pour la chose politique. Dès lors, la finalité de notre combat ne doit plus être l'alternance, mais une alternative. C'est du moins là le sens militant du FER. Le départ de Biya (que tout le monde sait imminent, qu'il soit naturel ou provoqué et les dernières images diffusées par les médias français d'un Biya suffoquant aux côtés de Sarkozy sont assez révélatrices) ne doit pas constituer comme c'est le cas actuellement l'horizon indépassable de notre engagement ; et l'accent doit être mis sur la « re » naissance du nationalisme Camerounais et sa « re »vitalité. C'est de la confrontation de différentes offres politiques que sortira l'option salvatrice, et ce sont les possibilités de choix offertes par la concurrence qu'elle engendrera doublé du sérieux des acteurs  qui suscitera de nouveau l'intérêt du peuple pour la chose politique.

Si les deux révolutions précédentes interpellent plus la classe politique, celle de la vision concerne le peuple entier. Tout Camerounais doit se poser la question de son rapport à la patrie et de son apport à cette dernière. Deux évènements majeurs de notre histoire devraient nous donner l'occasion de bien y réfléchir : le cinquantenaire de « l'indépendance » et celui de la réunification qui se célèbrera en 2011. Remettons à cet effet en question les attributs de notre citoyenneté. Interrogeons nous sur les conséquences de notre engagement politique en relation avec notre statut de citoyen ; bref demandons nous si notre voix compte ou si elle est prise en considération. C'est toute la vision qu'a le peuple du politique qu'il s'agit de remettre en cause. L'important ici est de souligner que seule l'action politique peut apporter durablement des transformations qualitatives et quantitatives dans la vie des individus.  Chaque citoyen qui se détourne de la politique est une portion de l'effort commun qui s'égare ; et un pan de garantie de la survie commune qui s'effrite.

Cette triple révolution ne peut s'opérer que si nous satisfaisons à un devoir fondamental : Le devoir éthique. L'engagement pour une alternative durable, l'adoption d'une bonne méthode ou la revendication de ses attributs de citoyens n'ont de sens que dans une société de l'éthique ; où la préservation des acquis de l'humain est un impératif catégorique, le respect de la différence un droit et la sauvegarde de la liberté une obligation. L'éthique dont il est question dépasse largement les considérations morales primaires pour s'affirmer comme le principe unificateur dans lequel s'enracinent le projet de vie collective et l'engagement à vivre ensemble. C'est au prix de cette exigence éthique que la nation camerounaise sortira des fonds baptismaux, que l'intégrité territoriale sera sauvegardée et que le principe d'égalité des chances produira tous ses bienfaits. Sagesse, Révolution et devoir sont les trois signes sous lesquels le FER souhaite placer l'année qui commence.

Vous aurez remarqué, Vaillant peuple Camerounais qu'il ne s'agit pas ici d'une énumération des manquements et crimes incontestés de Biya et de la Francafrique depuis près d'un demi siècle, manquements visibles et connus de tous ; mais d'une invitation à réaliser le rêve pour lequel beaucoup de nos ancêtres se sont sacrifiés, d'un appel au rejet du défaitisme et du triomphalisme sans fondement ; d'un plaidoyer pour un engagement intense, fusionnel et sans cesse renouvelé pour la Liberté, la Sécurité et la Prospérité de tout camerounais où qu'il se trouve. Si ces appels sont suivis, vous conviendrez avec Nous que l'année qui commence ne sera pas de tout repos, et qu'elle s'annonce d'ores et déjà chargée et difficile. C'est pour cela que le FER se contentera de souhaiter au peuple Bonne Chance pour l'année 2010.
Patriotiquement, le Conseil statutaire du 

Front pour l'Evolution et la République. 



06/01/2010
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