Message a la nation du chef de l’état : Gbagbo souffle le chaud et le froid
Message a la nation du chef de l’état : Gbagbo souffle le chaud et le froid
(L'Inter 23/12/2010)
Le président Laurent Gbagbo est sorti du silence dans lequel il s’était muré depuis les résultats controversés de l’élection présidentielle. Dans une adresse à la nation mardi dernier, il a réaffirmé qu’il reste le président élu tout en laissant une porte ouverte aux discussions. Donnant ainsi le sentiment de souffler le chaud et le froid. En effet, le locataire du Boulvard Angoulvant du Plateau est apparu plus que jamais déterminé à garder son fauteuil. Sur ce point, Laurent Gbagbo s’est montré intraitable. « J’ai remporté le scrutin avec 51,45% des suffrages. Je suis le président de la République de Côte d’Ivoire », a-t-il martelé, qualifiant au passage de « nuls et de nul effet » les résultats proclamés par la commission électorale indépendante (Cei), résultats sur lesquels se fonde le soutien quasi unanime apporté par la communauté internationale à Alassane Ouattara. En refusant toute concession sur son fauteuil, Gbagbo envoie paître tous ceux qui, de par le monde, le somment de céder le pouvoir à son rival du Golf Hôtel. Plus que jamais, il est décidé à tenir tête à la communauté internationale. Et il le dit tout net : « On veut nous terroriser mais il ne faut pas croire que les légalistes vont le céder à ceux qui ont pris la voie de l’illégalité. Ceux qui respectent la Constitution et donnent leur vie pour la défendre ne vont pas céder à ceux qui veulent saper les fondements de la République et de la démocratie ». Par ces mots, Gbagbo se dresse contre tous ceux qui, de l’extérieur, passent par pertes et profits les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Sur ce point, il n’a rien lâché. Rien. En dehors de son fauteuil sur lequel il n’entend faire aucune concession, le locataire du palais du Plateau se dit ouvert à toute discussion. Il préconise un règlement pacifique de la crise post-électorale et fixe même le cadre de ce dialogue : un comité d’évaluation qui « aura pour mission d’analyser objectivement les faits et le processus électoral pour un règlement pacifique de la crise ». Du bagarreur prêt à en découdre avec une communauté internationale qui le traque sans répit, il apparaît par cette main tendue comme un artisan de la paix. En témoigne son refus de tout basculement dans la guerre. « Je ne veux plus que le sang soit versé. Je ne veux pas que le sang d’un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir », jure-t-il presque, comme pour conjurer ce désastre qui guette son pays. Une attitude moins belliqueuse qui se voit également à sa position plutôt souple sur le départ des forces impartiales exigé par le gouvernement Gbagbo : « Nous avons demandé le départ de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et des forces françaises qui la soutiennent. Notre démarche s’est faite par la voie diplomatique. C’est par la voie diplomatique que nous entendons obtenir satisfaction sur cette exigence capitale pour notre souveraineté ». Au total, le message à la nation de mardi dernier a révélé deux visages de Laurent Gbagbo.
Assane NIADA
(L'Inter 23/12/2010)
Le président Laurent Gbagbo est sorti du silence dans lequel il s’était muré depuis les résultats controversés de l’élection présidentielle. Dans une adresse à la nation mardi dernier, il a réaffirmé qu’il reste le président élu tout en laissant une porte ouverte aux discussions. Donnant ainsi le sentiment de souffler le chaud et le froid. En effet, le locataire du Boulvard Angoulvant du Plateau est apparu plus que jamais déterminé à garder son fauteuil. Sur ce point, Laurent Gbagbo s’est montré intraitable. « J’ai remporté le scrutin avec 51,45% des suffrages. Je suis le président de la République de Côte d’Ivoire », a-t-il martelé, qualifiant au passage de « nuls et de nul effet » les résultats proclamés par la commission électorale indépendante (Cei), résultats sur lesquels se fonde le soutien quasi unanime apporté par la communauté internationale à Alassane Ouattara. En refusant toute concession sur son fauteuil, Gbagbo envoie paître tous ceux qui, de par le monde, le somment de céder le pouvoir à son rival du Golf Hôtel. Plus que jamais, il est décidé à tenir tête à la communauté internationale. Et il le dit tout net : « On veut nous terroriser mais il ne faut pas croire que les légalistes vont le céder à ceux qui ont pris la voie de l’illégalité. Ceux qui respectent la Constitution et donnent leur vie pour la défendre ne vont pas céder à ceux qui veulent saper les fondements de la République et de la démocratie ». Par ces mots, Gbagbo se dresse contre tous ceux qui, de l’extérieur, passent par pertes et profits les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. Sur ce point, il n’a rien lâché. Rien. En dehors de son fauteuil sur lequel il n’entend faire aucune concession, le locataire du palais du Plateau se dit ouvert à toute discussion. Il préconise un règlement pacifique de la crise post-électorale et fixe même le cadre de ce dialogue : un comité d’évaluation qui « aura pour mission d’analyser objectivement les faits et le processus électoral pour un règlement pacifique de la crise ». Du bagarreur prêt à en découdre avec une communauté internationale qui le traque sans répit, il apparaît par cette main tendue comme un artisan de la paix. En témoigne son refus de tout basculement dans la guerre. « Je ne veux plus que le sang soit versé. Je ne veux pas que le sang d’un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir », jure-t-il presque, comme pour conjurer ce désastre qui guette son pays. Une attitude moins belliqueuse qui se voit également à sa position plutôt souple sur le départ des forces impartiales exigé par le gouvernement Gbagbo : « Nous avons demandé le départ de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et des forces françaises qui la soutiennent. Notre démarche s’est faite par la voie diplomatique. C’est par la voie diplomatique que nous entendons obtenir satisfaction sur cette exigence capitale pour notre souveraineté ». Au total, le message à la nation de mardi dernier a révélé deux visages de Laurent Gbagbo.
Assane NIADA
© Copyright L'Inter