Les décisions de la Cour Suprême remettant en scelle la CMC au détriment de la SOCAM, si elles ne sont pas appliquées vont affaiblir la Cour Suprême et peuvent déteindre sur l’élection présidentielle. Explications.
Certes le temps judiciaire n’est pas le temps politique, mais en décidant d’annuler au fond les décisions de la ministre de la Culture contre la Cameroon Music Corporation(CMC), peu avant l’élection présidentielle, la Cour Suprême incruste indubitablement la question de l’Etat de droit au cœur de l’élection présidentielle.
Tous sûrement portés à défendre l’Etat de droit, les 21 candidats à l’élection présidentielle ont des raisons d’espérer qu’il y a là l’occasion de matérialiser dans les faits la séparation des pouvoirs au Cameroun. Cela par l’application effective des décisions de la Cour Suprême tant celles-ci ont été torpillées depuis 2008 par la ministre de la Culture. Une démarche qui démontrerait que les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif se tiennent effectivement à égale distance dans notre pays, aucun d’entre eux ne s’hypertrophiant au détriment des autres qui s’atrophieraient.
Toute démarche contraire serait alors un puissant désaveu de la Cour Suprême .Laquelle Cour Suprême, du fait qu’elle est également chargée de la proclamation des résultats de lélection présidentielle verrait son crédit largement entamé. Rien alors n’interdirait à l’un des candidats de seriner à longueur de meetings et d’interventions contre le président Paul Biya que la Cour Suprême n’est qu’une coquille vide instrumentalisée par le pouvoir exécutif. Un argument largement étayé par le fait que c’est un membre du gouvernement qui s’obstine à ne pas donner sens aux décisions de la plus haute juridiction de notre pays.
Avec cette posture, c’est alors Paul Biya qui serait mal d’être celui par qui l’affaiblissement de la Cour Suprême survient. Par la même occasion, il serait privé de la possibilité de mettre à nouveau en avant l’argument selon lequel le Cameroun est un Etat de droit, qu’il met généralement en avant.
Pour renverser la vapeur, il ne lui reste qu’à rappeler à l’ordre son ministre. Sa campagne électorale retrouvera alors des accents de sincérité sur la question de l’Etat de droit au Cameroun. A défaut, il ne s’agira que des affabulations.