Menaces de la Cedeao - Les dangers d`une option militaire
Menaces de la Cedeao - Les dangers d`une option militaire
(Soir Info 27/12/2010)
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé de faire usage de la "force légitime" si Laurent Gbagbo, déclaré élu Président de la République par le Conseil constitutionnel, ne cède pas le pouvoir à Ouattara Alassane déclaré vainqueur de l'élection présidentielle par la Commission électorale indépendante (Cei). Cette décision a été prise le vendredi 24 décembre 2010, à l'issue d'un sommet de chefs d'Etat à Abuja (Nigeria). Cette option militaire semblait venir depuis, surtout que le Président français Nicolas Sarkozy semble ne pas porter Laurent Gbagbo dans son cœur. En marge d'une réunion à l'Onu à New York, Nicolas Sarkozy aurait dit à Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu, en parlant de Laurent Gbagbo ceci: ''ce monsieur n’est pas digne de confiance. (...) C’est fort de la présence des casques bleus qu’il fait tout cela, sinon j’aurais depuis longtemps demandé à mes gars
de faire le nettoyage nécessaire.'' (Cf. L'Inter du jeudi 30 juillet 2009). A 24 heures de la réunion de la Cedeao sur la Côte d'Ivoire, Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone jeudi 24 décembre 2010, avec le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, également président en exercice de la Cedeao, pour évoquer la situation en Côte d'Ivoire, selon l’Élysée. A-t-il influencé Goodluck Jonathan ? En tout cas, à l'issu de ce sommet, l'option militaire a été agitée. Une intervention armée pourrait être catastrophique pour la Côte d'Ivoire et l'ensemble de la sous-région. Le porte-parole du gouvernement ivoirien a prévenu sur la question. ''Les dirigeants ouest-africains savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur'', a prévenu Don Mello. Pour comprendre son idée, il faut avoir à l'esprit qu'avec un taux d'accroissement démographique de plus de 4%, la Côte
d'Ivoire est le pays d’accueil le plus important de la sous région (Cf. Les racines de la crise militaro-politique en Côte d'Ivoire du Professeur Francis Akindès). Ce pays, selon le recensement démographique de 1998, compte plus de 26,03% d'immigrés répartis dans les régions comme suit: Sud-comoé 25%, Bas-sassandra 24,7%, Moyen-cavally 22,4% Moyen-Comoé 22,1% Haut-Sassandra 17,6%. Les communautés étrangères africaines en Côte d'Ivoire viennent essentiellement du Burkina-Faso, Mali, Guinée, Ghana, Bénin, Togo, Sénégal, Mauritanie Nigéria...La bonne cohabitation entre ces différentes communautés a engendré un métissage qui a résulté un brassage naturel des populations. Une intervention militaire mettrait gravement à mal la coexistence pacifique entre les différentes communautés. Une option militaire de la Cedeao risque de créer une guerre généralisée. L'exportation de cette guerre dans la sous-région n'est pas à
exclure. Laurent Gbagbo lors de son discours à la nation le 23 décembre 2010 a attiré l'attention des uns et des autres sur ce point. '' Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir'' avait-il prévenu. Notons par ailleurs qu'une intervention militaire extérieure devra faire face aux Forces armées nationales de Côte d'Ivoire. L'ensemble des officiers généraux des Fdsci, avec à leur tête le général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’état-major des armées, est allé rassurer le président Laurent Gbagbo de leur loyauté et de leur esprit républicain après son élection. A cette occasion, le général de corps d’armée, Philippe Mangou a fait une mise en garde à tous ceux qui veulent créer le trouble. Aussi, les Fdsci jouissent d'une redoutable puissance de feu. Les Fdsci ont donc plusieurs produits d’artillerie lourde. En clair, une intervention militaire devra
faire face aux Fdsci, la deuxième armée de la sous région après le Nigeria. Il y a donc nécessité de régler de façon pacifique cette crise post-électorale en suivant la voie du dialogue.
K.A.Parfait
(Soir Info 27/12/2010)
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé de faire usage de la "force légitime" si Laurent Gbagbo, déclaré élu Président de la République par le Conseil constitutionnel, ne cède pas le pouvoir à Ouattara Alassane déclaré vainqueur de l'élection présidentielle par la Commission électorale indépendante (Cei). Cette décision a été prise le vendredi 24 décembre 2010, à l'issue d'un sommet de chefs d'Etat à Abuja (Nigeria). Cette option militaire semblait venir depuis, surtout que le Président français Nicolas Sarkozy semble ne pas porter Laurent Gbagbo dans son cœur. En marge d'une réunion à l'Onu à New York, Nicolas Sarkozy aurait dit à Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu, en parlant de Laurent Gbagbo ceci: ''ce monsieur n’est pas digne de confiance. (...) C’est fort de la présence des casques bleus qu’il fait tout cela, sinon j’aurais depuis longtemps demandé à mes gars
de faire le nettoyage nécessaire.'' (Cf. L'Inter du jeudi 30 juillet 2009). A 24 heures de la réunion de la Cedeao sur la Côte d'Ivoire, Nicolas Sarkozy s'est entretenu au téléphone jeudi 24 décembre 2010, avec le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, également président en exercice de la Cedeao, pour évoquer la situation en Côte d'Ivoire, selon l’Élysée. A-t-il influencé Goodluck Jonathan ? En tout cas, à l'issu de ce sommet, l'option militaire a été agitée. Une intervention armée pourrait être catastrophique pour la Côte d'Ivoire et l'ensemble de la sous-région. Le porte-parole du gouvernement ivoirien a prévenu sur la question. ''Les dirigeants ouest-africains savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur'', a prévenu Don Mello. Pour comprendre son idée, il faut avoir à l'esprit qu'avec un taux d'accroissement démographique de plus de 4%, la Côte
d'Ivoire est le pays d’accueil le plus important de la sous région (Cf. Les racines de la crise militaro-politique en Côte d'Ivoire du Professeur Francis Akindès). Ce pays, selon le recensement démographique de 1998, compte plus de 26,03% d'immigrés répartis dans les régions comme suit: Sud-comoé 25%, Bas-sassandra 24,7%, Moyen-cavally 22,4% Moyen-Comoé 22,1% Haut-Sassandra 17,6%. Les communautés étrangères africaines en Côte d'Ivoire viennent essentiellement du Burkina-Faso, Mali, Guinée, Ghana, Bénin, Togo, Sénégal, Mauritanie Nigéria...La bonne cohabitation entre ces différentes communautés a engendré un métissage qui a résulté un brassage naturel des populations. Une intervention militaire mettrait gravement à mal la coexistence pacifique entre les différentes communautés. Une option militaire de la Cedeao risque de créer une guerre généralisée. L'exportation de cette guerre dans la sous-région n'est pas à
exclure. Laurent Gbagbo lors de son discours à la nation le 23 décembre 2010 a attiré l'attention des uns et des autres sur ce point. '' Je ne veux pas d’une guerre en Côte d’Ivoire qui peut s’étendre aux pays voisins ou les affaiblir'' avait-il prévenu. Notons par ailleurs qu'une intervention militaire extérieure devra faire face aux Forces armées nationales de Côte d'Ivoire. L'ensemble des officiers généraux des Fdsci, avec à leur tête le général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’état-major des armées, est allé rassurer le président Laurent Gbagbo de leur loyauté et de leur esprit républicain après son élection. A cette occasion, le général de corps d’armée, Philippe Mangou a fait une mise en garde à tous ceux qui veulent créer le trouble. Aussi, les Fdsci jouissent d'une redoutable puissance de feu. Les Fdsci ont donc plusieurs produits d’artillerie lourde. En clair, une intervention militaire devra
faire face aux Fdsci, la deuxième armée de la sous région après le Nigeria. Il y a donc nécessité de régler de façon pacifique cette crise post-électorale en suivant la voie du dialogue.
K.A.Parfait
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