Mefiro Oumarou et Ernest Dikoum : Deux pilotes nommés par Paul Biya pour décoller camair-co
Source: Camer.be 23 08 2016
Recapitaliser camair-co
Depuis dix ans, camair-co a connue le passage de six Directeurs généraux. Et, au moment ou la nouvelle équipe prend les commandes, la compagnie ploie sur une dette estimée à près de 35 milliards cfa. Une situation de banqueroute qui a fait recourir à l’expertise de Boeing consulting. Au terme de l’audit du consultant Américain, plusieurs solutions ont été prescrites notamment : l’acquisition de nouveaux avions, la création de nouvelles destinations, le paiement de la dette et une recapitalisation à hauteur de 60 milliards sur une période de 18 mois. Cette thérapie de Boeing qui tient lieu de cahier de charge est la mission à la réalisation de laquelle le gouvernement, à travers Alain Edgard Mebe ngoh, ministre des transports et tutelle technique de camair-co engage le nouveau Directeur de la compagnie. Bien plus, pour que camair-co redevienne la fierté et le fleuron de l’économie nationale, Mebe Ngoh a martelé « le gouvernement vous engage à la mise en œuvre de ce plan de redressement en conformité avec les règles de sécurité aéronautique, à travailler avec les aéroports de Cameroun et l’asecna » Il s’agit d’un impératif catégorique qui interpelle Ernest Dikoum qui pour le ministre est un « cadre brillant, un professionnel de haut vol à l’expérience avérée » Au finish, cette nouvelle équipe siffle t elle l’épilogue d’un feuilleton qui n’a que trop rebondit ? Wait and see.
Ils ne se connaissaient pas. Le nouveau ministre des Transports, Gounoko Haounaye, et le secrétaire d’Etat aux Transports, Oumarou Méfiro. Pourtant ils vivaient dans la même ville, la capitale économique, Douala. Leurs lieux de service, à Bonanjo, n’étaient distants que de quelques centaines de mètres. Ils ont été rapprochés à la faveur du remaniement du gouvernement du 7 août 2007. C’est peu avant 18h, que Oumarou Mefiro, accompagné de ses nouveaux proches collaborateurs, a débarqué à la Province pour se présenter personnellement au ministre des Transports et le féliciter. Trapu, le sourire facile et le visage détendu, le nouveau secrétaire d?Etat aux Transports arborait un costume sombre avec une chemise blanche, ainsi qu’une cravate noire à petits pois. Il n’a pas hésité à répondre aux questions des journalistes. Pour l’ancien directeur des opérations au Cncc, ses premiers chantiers vont aller dans le sens "d’améliorer la qualité des transports, tous les transports car ce secteur n’est pas circonscrit aux véhicules, et de travailler à l’atteinte des objectifs de la politique qui sera mise en place avec le ministre et dictée par le chef de l’Etat". Beaucoup de ses idées se sont perdues, car il était à peine audible. " C’est comme ça qu’il est. Rassurez vous, ce n’est pas de la fébrilité", précise un de ses collaborateurs aux journalistes. Sans doute pour éviter que ce trait de caractère ne soit mal interprété. Parcours Pourtant, excepté cette petite voix, Oumarou Méfiro, né en 1955 à Nkongsamba, est un esprit brillant. Il obtient en 1989 son doctorat option économie de transports à l’Université d’Aix-Marseille II.Oumarou Mefiro, comme s’il savait qu’il traçait un sillon qui le conduirait au poste où il vient d’être nommé, suit en 2004 une formation de la Banque mondiale dans le partenariat privé public dans le secteur des transports. Après avoir travaillé deux ans avec la Coopération française, il est recruté en 1990 comme responsable de la cellule des études et prospective au Cncc. Il est commis par la Cnuced comme expert professionnel pour l’Afrique Centrale en transport et transit entre les pays côtiers et enclavés en 1992. Et entre 1993 et 1998, il est directeur du bureau de gestion de fret camerounais. De 2001 à 2006, Oumarou Mefiro est chargé d’études principal à l’Autorité portuaire nationale.
Le nouveau secrétaire d?Etat aux Transports arrive donc dans un secteur qu’il connaît bien, du moins pour ce qui est du transport maritime. Dans une interview accordée au quotidien Mutations le 21 août dernier, Oumarou Méfiro, qui était le principal intervenant lors du séminaire sur les contrats de vente et des transports maritimes, a relevé que "ce n’est pas normal qu’un pays comme le Cameroun n’ait pas suffisamment d’armateurs (propriétaires de bateaux) nationaux. Alors qu’un armement national aura une bonne lisibilité sur la situation économique qui pourra arrimer toutes les contraintes des chargeurs camerounais dans les opérations". Ses propos avaient causé des grincements de dents au plus haut niveau du Cncc. C’est peut-être pour cela que la fête de la nomination de Oumarou Méfiro dans son bureau au Cncc n’a pas été très courue, même s’il est vrai que l’eau et les boissons hygiéniques ne coulaient pas à flots.