Le capitaine Guérandi Mbara, l´un des putschistes du 6 avril 1984 refugié depuis lors au Burkina Faso aurait-il été enlevé , puis exécuté et inhumé en secret au Cameroun comme l´affirme avec force détails le très sérieux journal Jeune Afrique, édition à paraître demain, mais dont de larges extraits ont été diffusés très tôt ce dimanche sur les antennes de RFI?
Est-ce une autre manœuvre de déstabilisation du régime de Yaoundé en guerre contre "les" Boko Haram, manoeuvre à mettre dans le même registre que les révélations osées de la journaliste Fanny Pigeaud d´il ya quelques semaines? Est-ce enfin, une simple astuce du putschiste-capitaine en phase de préparation pour polariser l´attention sur lui á ce moment très précis?
L´enlèvement
Installé comme consultant à Ouagadougou depuis le coup d´Etat manqué du 6 avril 1984 en raison de sa proximité avec ses anciens camarades d´armes de l´EMia (Ecole militaire Inter-Armes de Yaoundé), à savoir les défunt et actuel présidents Thomas Sankara et Blaise Compaoré, le capitaine Guerandi est un très gros caillou dans la chaussure du régime de Yaoundé qui a toujours juré d´avoir sa peau
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Selon François Soudan, tout commence en octobre 2012. La direction générale de la recherche extérieure du Cameroun apprend que le capitaine et farouche opposant au régime de Yaoundé se prépare à recruter 2000 personnes et á acheter des armes chez un marchand d´armes de Paris très bien connu dans ce marché lorsqu´elle fait appel á Jose Fernandes un barbouze portugais et ancien colonel des forces spéciales ayant longtemps travaillé en Côte d´Ivoire, qui vit à Yaoundé où travaille avec les services secrets camerounais. C´est lui qui va appâter l´ex-putschiste en le "ferrant". Il va le contacter et lui proposer de mener ensemble cette opération d´achat d´armes et de recrutement des personnes.
Le 25 janvier 2013, tout ce beau embarque à bord d´un avion privé qui décolle de Porto, puis à Sofia avec un équipage macédonien pour aller acheter des armes en Russie, dit-on au capitaine Guérandi. Malheureusement pour lui, pendant le vol, un puissant sédatif lui est administré et l´avion prend la direction du Cameroun. Le "colis", selon l´expression de François Soudan, arrive à Douala. Selon ce dernier, le capitaine Guérandi aurait été liquidé et inhumé entre Edéa et Yaoundé.
Son entourage
Camer.be a tenté depuis ce matin de joindre quelques amis du capitaine Guérandi qui sont unanimes que l´opposant est encore vie et contestent la date du 25 janvier 2013 avancée par Jeune Afrique, car elle est fausse. Pour eux, le capitaine Guérandi était encore en visite privée á Bruxelles en novembre 2013, affirment-ils. Ils indiquent que le capitaine Guérandi a accusé réception d´un mail que lui aurait envoyé l´un de ses proches il ya quelques semaines encore. Mais à la question de savoir où se trouve l´opposant et comment le joindre, ils affirment qu´il est quelque part en ce moment". Et d´ajouter, si " c´était vrai que le capitaine serait mort, sa famille ou ses amis proches basés en occident le saurait
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Qui croire ou ne pas croire?
En attendant d´en savoir davantage dans les prochains jours, force est de se demander dans quel intérêt le très sérieux journal Jeune Afrique diffuserait d´aussi graves informations de nature á jeter du discrédit sur le régime de Yaoundé au moment où celui-ci mène une guerre difficile contre la nébuleuse Boko Haram. Certains compatriotes appelés à donner leur avis sur scoop médiatique dominical y voient une relation avec l´article de la journaliste française Fanny Pigeaud et parlent de complot de la France contre le Cameroun à travers sa presse.
D´autres compatriotes, parlent d´une astuce médiatique du Capitaine Guérandi afin de polariser l´attention de l´opinion nationale et internationale sur sa personne.